Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Syrie : A qui profite la désinformation ?

Contrairement aux révoltes, dites du « Printemps arabe », qui ont une finalité à défaut d’avoir un programme, la situation en Syrie sort totalement de ce scénario et emprunte un chemin tortueux aggravé par une désinformation manifeste des grands médias internationaux.

« Ce qui se passe en Syrie n’a rien à voir, ni avec la défense des droits de l’homme, ni avec ce qu’en rapportent les médias traditionnels depuis huit mois », comme le montre très bien l’article de Sami Kleib, journaliste arabe fort bien informé.

« Les manoeuvres contre la Syrie s’inscrivent dans le cadre d’une déstabilisation régionale préméditée et fait partie d’un plan visant à démanteler la Syrie, le Liban, et l’Iran », rapporte le site animé par le journaliste franco-suisse, Alain Soral, qui revient d’un séjour en Syrie.

Se déclarant lui-même engagé dans le combat pour la liberté d’expression et la vérité, il ne s’est pas laissé entraîner dans le labyrinthe de la désinformation que de nombreux médias occidentaux et arabes et notamment Al Jazeera tentent d’imposer à une opinion publique internationale maintenue intentionnellement à distance des véritables enjeux qui dominent la scène syrienne.

Selon ce journaliste, qui ne cache ni ses positions ni sa pensée idéologique, contrairement aux partisans de l’apocalypse, « ce qui se passe en Syrie n’a absolument rien à voir avec une révolution ou une révolte populaire. Il s’agit d’une odieuse conspiration conçue par des parties invisibles qui tentent de renverser un régime refusant de se plier devant le diktat impérialiste ». Cet avis est aussi partagé par de nombreux intellectuels et journalistes occidentaux qui ont visité récemment la Syrie.

Tous sont unanimes pour affirmer avec des preuves à l’appui que « la situation dans ce pays est certes difficile, mais elle est loin d’être reflétée fidèlement par beaucoup de médias ». Lors d’une conférence de presse tenue dernièrement au Centre catholique de l’information à Beyrouth, Mère Agnès Mariam de la Croix a indiqué que la délégation du Centre était la première à accéder aux régions les plus périlleuses en Syrie et à y visiter des hôpitaux pour constater de visu ce que les forces de sécurité et de l’armée ont dû subir par les groupes armés.

« Ces derniers ont cherché à travers ces actes à fragiliser le respect de l’Etat et à semer le chaos et les troubles, ce qui a nui surtout aux citoyens, notamment lorsque les corps des victimes de ces actes sont mutilés et jetés sans merci dans les rues », a-t-elle ajouté.

L’Osdh fixe chaque jour le chiffre des victimes à partir de Londres

Mère Agnès Mariam de la Croix a indiqué que le centre dispose des noms de 500 martyrs des forces de sécurité et de ceux de 372 autres tombés durant le mois d’octobre dernier seulement. Elle a signalé dans ce contexte que l’Observatoire syrien des droits de l’homme (Osdh), qui siège à Londres fixe chaque jour un chiffre des morts dans les événements en Syrie, sans jamais donner pour autant les noms des victimes supposées, ni préciser qu’il s’agit d’éléments des forces de sécurité.

Elle a souligné que le Centre avait appelé cet observatoire lui demandant de lui fournir des noms des victimes, mais l’Osdh n’a donné aucune indication, ni répondu jusqu’à présent. Alain Soral réfute toutes les thèses colportées par Al Jazeera à propos de laquelle, il tient à souligner qu’elle est en train « de jouer un rôle similaire à celui qu’elle avait joué en Libye ».

Pour ce journaliste et c’est sûrement valable pour de nombreux confrères qui ont séjourné récemment en Syrie, « l’odeur du complot remplit l’atmosphère et il n’y a qu’Al Jazeera qui n’arrive pas à le sentir. J’étais en Syrie et je n’ai rien constaté d’exceptionnel dans le dispositif sécuritaire mis en place. Ce qui est vrai, par contre, ce sont ces bandes armées qui mettent la pression sur les forces de sécurité ».

Dans le même contexte, il est curieux de constater que la Ligue arabe, devenue otage d’un nombre restreint de monarques du Golfe, adopte une attitude pour le moins négative à l’égard d’un chef d’Etat que l’on s’obstine à présenter comme le « mal » intégral à éradiquer par tous les moyens. Aussi paradoxal que cela paraisse, la Ligue arabe ose demander à Al Assad de retirer l’armée des régions « infestées » comme si elle s’adresse à une force d’occupation.

Dans la logique défendue par l’émir du Qatar que certains journalistes arabes et occidentaux, dont Soral, qualifient d’instigateur, le régime syrien n’a plus le droit d’exercer ses prérogatives de maintien de l’ordre. Il n’est pas étonnant dans ce même ordre d’idées de relever ces multiples appels émanant notamment de l’étranger, qui encouragent ce qui est qualifié d’« opposition syrienne » à rejeter toute offre de dialogue venant du régime.

A l’instar de Robert Ménard, ancien secrétaire général de Reporters sans frontières, Alain Soral s’insurge avec force contre ces tentatives répétées d’étouffer tout son de cloche qui ne rentre pas dans le moule des adversaires jurés de Bachar Al Assad. « En tant que journaliste engagé, je suis très mobilisé pour rapporter la vérité. C’est un devoir de tout journaliste fidèle à son métier », déclare-t-il en tenant à marquer sa position qui tranche avec « l’unanimisme ambiant » entretenu par la classe politique occidentale dans sa totalité.

Robert Ménard ou Alain Soral sont des journalistes aguerris et expérimentés. Il se pourrait qu’ils soient motivés par une démarche politique et idéologique qui leur est propre, mais il est tout à fait hors de question qu’ils se laissent manipuler de manière grotesque par l’appareil du parti Baâth.

Ce parti, qui contrôle la vie politique en Syrie, avait été interpellé par les masses syriennes en vue d’engager le processus de rénovation, mais quand le mouvement de contestation a été gravement pénétré par des parties non identifiées, des millions de Syriens ont stoppé leur manifestation rejetant de manière déterminée l’idée de faire tomber le régime comme cela leur fut suggéré par des officines étrangères.

Des journalistes vont à contre-courant de l’opinion imposée

C’est apparemment ce recul opéré grâce à l’implication courageuse et patriotique de nombreuses personnalités et intellectuels syriens, qui a obligé les « gourous » de la démocratie d’importation à tout faire pour isoler le régime sur le plan international soutenant que la Syrie est à feu et à sang. Ce qui a été catégoriquement démenti par notre interlocuteur qui s’est vraiment interrogé sur la nature de ces bandes lourdement armées, témoigne encore Alain Soral, qui sèment la mort à Homs ou dans le rif de Damas ? Qui les aide ? D’où se procurent-ils leurs armes ?

Mis à part Poutine, aucun dirigeant occidental de ce rang ne s’est vraiment soucié des liens intéressés de ces bandes. Cette frénésie de présenter le régime syrien sous son jour le plus sombre devrait susciter la réflexion. Alain Soral et les nombreux intellectuels étrangers qui ont décidé de livrer bataille à toute forme de désinformation sont certainement bien placés pour parler d’un complot qui refuse de dire son nom.

De fait, les aveux de Bernard-Henri Levy, sur les tenants et aboutissants de la « révolte » en Libye (cf ; sa conférence la semaine dernière au Crif à Paris en marge de la sortie de son livre sur sa participation à la chute d’El Gueddafi) remettent en cause des informations non recoupées sur ce qui se passe réellement en Syrie.

Aussi, ces journalistes qui osent aller à contre-courant de l’opinion admise ou imposée, ne défendent pas Bachar Al Assad parce qu’ils partagent avec lui quelques idées, mais défendent le droit à une information objective qui éclaire l’opinion publique sur les véritables enjeux de la crise syrienne. La question inévitable est de savoir pourquoi l’avis de ces personnalités est mis sous embargo.

En s’inscrivant en porte-à-faux contre ce formidable flux d’informations « contrôlées » et « revues » par les stratèges du chaos, ils posent un vrai problème de déontologie qu’Al Jazeera et ses relais s’obstinent à écarter sous le fallacieux prétexte de défendre le droit des Syriens à une vie démocratique.

Ce que veulent transmettre Alain Soral, Robert Ménard ou Thierry Meyssan est simple, à la limite du banal, si cela a eu lieu dans un contexte normal. Leur message est clair : « Laissez les Syriens décider de leur sort. » En un mot, et cela les opinions publiques l’ont bien saisi malgré la manipulation, aucune partie n’a le droit de défendre les Syriens par procuration.

En s’obstinant dans la provocation pure et simple, Al Jazeera s’est transformée en un outil de propagande utilisé par les concepteurs du « Grand Moyen-Orient » à faire tomber un régime qui ne cadre pas avec les nouvelles options stratégiques mises en place par les nouveaux maîtres du monde. Et si la guerre déclarée à Bachar Al Assad n’était qu’une tentative de diversion à grande échelle ?

 






Alerter

8 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article

  • #70022
    Le 30 novembre 2011 à 09:04 par Sarah
    Syrie : A qui profite la désinformation ?

    Merci à l’auteur de cet article. Enfin...quelqu’un nous dit la vérité !

     

    Répondre à ce message

  • #70124
    Le 30 novembre 2011 à 15:04 par Pascalou83
    Syrie : A qui profite la désinformation ?

    En parlant de propagande, il est "hallucinant" de voir l’écart entre un reportage comme celui de Mme Laroche-Joubert hier au journal de 20h sur France2 & les nouvelles remontées par M. Soral ou M. Meyssan, si bien que le spectateur "moyen" ne sait plus qui croire... cela montre aussi bien sûr de quel côté penchent les organes d’information mainstream de notre pays ! sans laisser le choix ou expliquer les différentes perspectives qui s’affrontent sur le terrain de ce qui pourrait être le départ d’un conflit mondial.

     

    Répondre à ce message

    • #70496
      Le Décembre 2011 à 11:08 par illusions
      Syrie : A qui profite la désinformation ?

      Vraiment vivement qu ’on en finisse, y en a marre des gouvernements qui fouttent la merde ailleurs. Marre d ’etre gouverné par des fachos parce que je ne suis pas en démocratie ici. Qu ’ils la fassent leur 3 eme guerre mondiale. Comme ça cela va remettre tout à plat.

       
  • #70370
    Le 30 novembre 2011 à 23:14 par yasin
    Syrie : A qui profite la désinformation ?

    oui je suis très heureux de lire ce genre de come j’espère bien avoir un jour le privilège de voire enfin un monde anticapitaliste et surtout éveiller

     

    Répondre à ce message

  • #70426
    Le 1er décembre 2011 à 02:10 par opposition
    Syrie : A qui profite la désinformation ?

    Quelques mensonges grossiers concernant la Syrie :
    http://www.youtube.com/watch?featur... : tout d’abord la véritable histoire du jeune Sari Saoud tué par des tirs de sniper il y a quelques jours. Al Jazeera avait pris les images de ce petit martyr et avait dit que l’armée syrienne était responsable. Sur cette vidéo, vous pourrez entendre la mère dire que si l’armée avait été là, elle aurait pu protéger son fils contre les terroristes qui l’ont tué. C’est le cri d’une mère meurtrie qui maudit la chaine de propagande qatarie.
    http://www.youtube.com/watch?v=5XTm... : sur cette deuxième vidéo, nous voyons des gens simuler leur mort pour faire croire à un massacre orchestré par l’armée syrienne. Ainsi, la personne parle de "martyrs" en plaçant un maximum de "la illahi ill Allah" (il n’y a de dieux que Dieu) pour se donner des airs de saints martyrs alors qu’il ne sont que des menteurs effrontés qui n’ont décidément honte de rien et qui ne craignent manifestement pas leur Créateur pour mentir ainsi.

    Certains diront que tout n’est pas noir ou blanc. Certes, mais aujourd’hui, vu le niveau de propagande qu’on nous sert tous les jours pour justifier la guerre contre le régime syrien, focaliser nos critiques sur ce dernier serait tout simplement faire le jeu de l’empire. Aussi il faut à tout prix mettre en avant les mensonges qui nous sont servis par les médias impériaux, et en premier lieu par la maudite chaine d’al jazeera.
    Cette crise aura eu un point positif : faire tomber de nombreux masques, du Qatar et de son organe de propagande al jazeera à l’escroquerie salafo-wahhabite et à ses parrains turcs et saoudiens.

     

    Répondre à ce message

  • #70431
    Le 1er décembre 2011 à 02:39 par opposition
    Syrie : A qui profite la désinformation ?

    j’ai oublié de poster ce lien qui met en lumière la propagande des chaines al jazeera et al arabiyya http://www.almanar.com.lb/french/ad...

     

    Répondre à ce message

  • #70535
    Le 1er décembre 2011 à 14:18 par Intifada
    Syrie : A qui profite la désinformation ?

    A qui profite la désinformation ? Surement pas au peuple des forêts ou aux esquimaux... Est-ce que je rajoute quelque chose ? Je crois que tout le monde a compris...

     

    Répondre à ce message

  • #71214
    Le 2 décembre 2011 à 22:03 par trucmachin
    Syrie : A qui profite la désinformation ?

    ce n’est pas l’armée libre syrienne, ce sont des djihadistes , des gens d’al quaida libye, des saoudiens, des palestiniens du Liban. tout le monde le sait, des journaux arabes le disent sans probleme, il n’y a que la presse française qui insiste avec cette armée libre syrienne. Ensuite, demandezvous pourquoi seules les dictatures laiques tombent et non les dictatures religieuses comme les saoud ou autre potentat du golfe qui sont renversées, posez vous cette question

     

    Répondre à ce message