Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Des écoutes bien privées

par Antoine S.

AteliER
Article initialement publié dans l'atelier E&R

Depuis maintenant six années, un projet de centralisation des écoutes téléphoniques, s’élevant à environ à 40 000 par an, au sein d’un même dispositif est en marche dans la plus grande opacité.

Cette Plate-forme nationale des interceptions judiciaires (Pnij) devrait être opérationnelle à partir de 2013.

L’idée est de mettre fin aux écoutes sauvages effectuées par les policiers qui peuvent assez facilement insérer un numéro dans une réquisition signée et rarement vérifiée par le juge afin de de s’en servir en dehors de la procédure officielle.

Pendant longtemps, les commissariats ont aussi pu choisir librement les prestataires privés de matériel d’écoute, généralement peu fiables et soumis à aucun contrôle. Ce marché était estimé à 25 millions d’euros en 2010.

Peu d’éléments sont connus de ce projet. D’ailleurs, ni la Commission nationale informatique et liberté (Cnil), ni le Syndicat de la magistrature n’ont été consultés.

Le syndicat de police Synergie-Officiers s’est même plaint de « l’opacité qui a présidé de la mise en œuvre » du nouveau système. L’actuel gouvernement garde le même silence sur le sujet que le précédent.

La Pnij se situe dans les locaux de l’entreprise Thalès qui gagné l’appel d’offre contre Atos, Cap Gemini et ES-SI.

A priori, elle collecte un certain nombre de données sensibles : l’identité de l’abonné, la liste des numéros composés ou reçus, le contenu des appels téléphoniques, des SMS (short message services) et des courriels, les pages internet consultées, les achats en ligne réalisés ainsi que les données de géolocalisation.

Son budget, initialement de 17,6 millions d’euros, s’élève aujourd’hui à 42 millions.

Dès 2013, ces éléments seront donc transférés à un seul et même endroit ce qui présente un risque de dérive liberticide et d’exposition à des attaques informatiques malveillantes. A l’heure actuelle, elles sont dispersées dans 350 centres d’écoute locaux.

C’est donc désormais la collecte de données liées à une procédure pénale qui est privatisée. Comme le souligne justement Matthieu Bonduelle du Syndicat de la magistrature, « la concentration dans le privé augmente les risques de corruption ».

En effet, personne ne connaît aujourd’hui les garanties, en matière de souveraineté, de sécurité et de protection de la vie privée, entourant la Pnij.

 






Alerter

6 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article

  • #233901
    Le 3 octobre 2012 à 22:48 par heizen
    Des écoutes bien privées

    ? ???? Je ne comprend pas, il s’agit des écoutes de la Police, des écoutes des Services de Renseignements ou des 2 ? Dans tout les cas, il est anormal que les écoutes soient effectuées & détenues par une société privée.

    Ça m’étonnerait que les écoutes des services secrets soient effectuées par une société privée et non pas par les services eux-mêmes ! Les voyous trafiquants de drogues je veux bien le croire tellement ils sont stupides mais les dossiers importants d’espionnage j’en doute..(ou alors ils sont vraiment attardés).

     

    Répondre à ce message

  • #233928
    Le 3 octobre 2012 à 23:28 par Grindsel Tirédunevi
    Des écoutes bien privées

    Les écoutes téléphoniques, c’est pas mal, mais avec internet il y a déjà de quoi faire...

     

    Répondre à ce message

  • #233941
    Le 3 octobre 2012 à 23:42 par Lore
    Des écoutes bien privées

    Le risque de corruption qu’il soit dans le privé au dans le public n’est pas forcement plus grand, Talleyrand est un des plus grand exemple de la corruption étatique, seulement, il est vrai, cette privatisation est plus risquer au niveau de l’ingérence nationnal, de pouvoir de la "république indivisible" prout pouet..

    Mais bon, au final, aux vues du grand attachement de notre gouvernement à la souveraineté et à la fortification de la France, c’est kifkif bourricot..

     

    Répondre à ce message

  • #234006
    Le 4 octobre 2012 à 02:54 par francaisGaulliste
    Des écoutes bien privées

    Sur les milliers de gens écoutés, alors il y’en a une dizaine d’égalité et réconciliation, les opposants de cet abruti de chalghoumi, les opposants au CFCM, au sionisme...

    Bref, c’est une police politique plus qu’autre chose

     

    Répondre à ce message

  • #234153
    Le 4 octobre 2012 à 14:34 par abderrahim
    Des écoutes bien privées

    avec ce qui vient, c’est encore pire.

    On pouvait jusqu’à présent vous pister, même si vous ne téléphoniez pas, jusqu’au pâté de maisons.
    Maintenant on va pouvoir savoir très précisément dans quel appartement/maison vous vous êtes rendu.
    Sans parler de la possibilité d’écouter vos conservations à distance quand votre mobile/smartphone est en mode ’idle’, c’est à dire simplement allumé. Oui on se balade tous avec un microphone dans la poche.

     

    Répondre à ce message

    • #234753
      Le Octobre 2012 à 11:49 par Gotfried
      Des écoutes bien privées

      Il y a une solution très simple pour savoir si un portable émet : il faut le poser à coté d’enceintes de pc branchées et avec le volume à fond. Chez moi, ça ne rate jamais, ça me permet même de savoir quelques instant à l’avance quand je vais recevoir un appel ou un sms. Parce qu’autant on peut tricher avec le logiciel (donner un aspect "au repos" à un portable qui émet), autant on ne triche pas avec la physique : toute onde électromagnétique induit un courant dans un conducteur, et ces enceintes de pc, qui sont amplifiées, le restituent. Avec le volume bien à fond, la portée efficace de ce dispositif de détection high-tech est d’environ 80cm.

      Il y aurait probablement moyen d’en fabriquer des versions portatives à pile, pour les "paranos", à mettre dans la même poche que le portable quand on a pas de hp de pc à portée de main. Ce serait au passage l’occasion pour ne pas simplement s’appuyer sur un bête circuit d’amplification, mais de chercher à capter même les longueurs d’onde qui sont au delà de l’audible, et de les reproduire dans le spectre 100-2000Hz, histoire que rien ne passe inaperçu.