Egalité et Réconciliation
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Du sionisme d’hier et d’aujourd’hui, salutaire mise au point du FNJ Savoie

Dans un communiqué en date du 21 mai 2008 [1] intitulé « la ligne du Front National de la Jeunesse » l’association sioniste France Israël citait en référence le FNJ Savoie.

Utilisant la bonne vieille équation antisionisme = antisémitisme = nazisme, les extrémistes de France Israël n’ont pas hésité à stigmatiser les auteurs d’articles antisionistes – y compris ma personne, en tant qu’auteur des lignes citées – de « neo nazis qui fantasment encore sur le ZOG (gouvernement sioniste mondial) et qui lisent les protocoles autour du feu de camp ».

Pour commencer, signalons à ces adeptes de la reductio ad hitlerum qui ont visiblement une lecture très sélective des textes disponibles sur notre site, que nous ne sommes pas tendres avec les fanatiques illuminés quel que soit leur bord ; nous dénonçons avec fermeté toutes les aberrations idéologiques et condamnons toutes les dérives extrémistes et/ou nostalgiques de régimes étrangers. Néanmoins nous préférons combattre les totalitarismes qui demeurent d’actualité, et contrairement à la « bête immonde » largement fantasmée, le diktat sioniste est une réalité moderne. Un diktat qui n’est pas seulement le fruit de quelques personnes de confession juive, mais aussi de certains chrétiens comme ceux du CUFI (Christians United For Israël) proche des néo-conservateurs les plus extrémistes de l’Administration Bush à Washington.
L’argumentation de France Israël, qui comme d’habitude mise sur la martyrocratie et une certaine naïveté du français moyen en la matière, consiste à vouloir faire croire au lecteur que le sionisme a pour seul but de « reconnaître l’Etat d’Israël et ses droits notamment de se défendre »

Cette définition certes acceptable au début du siècle dernier est en décalage totale avec la réalité moderne.

Car à partir du droit à Israël d’exister, nous sommes arrivés aujourd’hui au droit que s’attribue l’état hébreu d’expulser les arabes de leur terre, de décimer les populations civiles et d’établir un état militaire et ségrégationniste.

L’honnêteté devrait commander à ces agents du nouvel ordre mondial d’avouer la vérité, à savoir que le sionisme n’est pas un mouvement israélien ou l’expression d’un « droit à la défense » mais bien une idéologie impérialiste et expansionniste, aujourd’hui structurée et relayée par différents lobbies et réseaux présents dans le monde entier – et non pas seulement au moyen orient – particulièrement en Europe et aux Etats-Unis.

Oui, le lobby sioniste existe et a même acquis au cours des dernières décennies une influence capitale au sein des sociétés occidentales.

C’est la raison pour laquelle les politiques et les médias européens sont plus que favorables à Israël, et ne s’attardent guère sur les exactions sans bornes de Tsahal. C’est la raison pour laquelle Sarkozy comme de nombreux autres présidents s’est rendu à Yad Vashem, kippa sur la tête – ce qui semble étrange pour le président d’une république laïque – pour accomplir un pèlerinage devenu quasi obligatoire. C’est la raison pour laquelle le même président participe aux réunions du CRIF ou de l’UEJF.

C’est la raison pour laquelle sévissent en France des milices sionistes armées telles que le Betar ou la LDJ (Ligue de Défense Juive) qui agressent systématiquement et avec une violence incomparable tous ceux qui, juifs ou non, condamnent l’attitude d’Israël et refusent l’omniprésence dans notre pays du communautarisme juif dans la politique, la finance ou les médias.

C’est la raison pour laquelle le gouvernement américain agit en permanence en conformité avec les intérêts du Likoud et fournit allègrement l’état hébreu en capitaux. Enfin, c’est la raison pour laquelle la société internationale tolère la violation par Israël du droit international et des résolutions de l’ONU.

Oui effectivement, le sionisme a pour but de garantir l’existence d’Israël et de protéger ses droits. Mais soyons clairs, les politiques et l’opinion publique occidentales ont désormais l’obligation d’accepter et de soutenir Israël coûte que coûte et sans conditions, comme en témoignent les attitudes et discours de Sarkozy, des médias ou des « intellectuels »

Et ce même si Israël tout comme ses commanditaires – ou commandités ? – américains se livre au quotidien à des violations des droits de l’homme dignes des pires régimes totalitaires.

Cette réalité qu’ont expérimenté divers libres penseurs qui ont risqué – ou perdu – leur vie [2] en dénonçant cette surpuissance d’une « minorité invisible » ne laisse planer aucune doute quant à l’existence d’un puissant lobby sioniste en France et dans le reste de l’Europe.

Ce n’est d’ailleurs pas sans raison que l’association France Israël a fait sienne la devise selon laquelle « à son attitude à l’égard d’Israël on peut juger de la valeur spirituelle d’un peuple », un utltimatum qui sous-tend l’idée selon laquelle l’hostilité ou même la critique vis-à-vis d’Israël ferait du peuple qui l’a formulée une sorte d’entité « politiquement hérétique »

Pour conclure, rappelons simplement que nous sommes opposés au sionisme et très au fait de ce qu’implique cette idéologie en ce 21ème siècle. Il n’y a dans notre discours ni nostalgie ni ambiguïté.

La seule ambiguïté dans cette « affaire » réside dans le choix pour le moins étonnant de l’Oncle Sam comme emblème d’une association prétendument francophile.

Michael Guerin, secrétaire départemental FNJ Savoie et responsable régional FNJ Rhône-Alpes.


[1] http://france-israel.hautetfort.com/archive/2008/05/index.html

[2] Citons notamment François Duprat (décédé dans un attentat en 1978), Jean-Marie Le Pen et sa famille (qui ont miraculeusement survécu à l’explosion de leur immeuble en 1976), l’écrivain Alain Soral plusieurs fois attaqué par des milices sionistes au cours des dernières années, l’humoriste Dieudonné, également victime d’attaques armées pendant ses spectacles ou dans la rue.