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Echec du sommet climatique de Durban : interview exclusive du chimiste István Markó

Chimiste de renommée mondiale et président de l’European Chemical Society, István Markó a pour collègue universitaire le vice-président du GIEC. Cela ne l’empêche pas d’être en désaccord total avec lui sur la question des changements climatiques. À l’heure où le sommet de Durban se solde par un échec cinglant, Contrepoints a rencontré ce chercheur atypique dans le paysage universitaire belge.

Le 27 janvier 2011 à Bruxelles, István Markó était invité à débattre des changements climatiques avec Jean-Pascal van Ypersele, vice-président du GIEC. À l’entame du débat, le public était prié de répondre à ces deux questions : « Le réchauffement climatique est-il vraiment en train de se produire ? » et « Si c’est le cas, est-ce dû principalement aux activités humaines ? ».

Une majorité de « oui » sanctionnèrent ces deux questions. Mais, après le débat, la proportion de sceptiques s’inversa. Les arguments du Pr. Markó semblaient avoir conquis une grande partie du public. Depuis ce jour, Jean-Pascal van Ypersele refuse de débattre publiquement avec son collègue de l’UCL.

Docteur en chimie et professeur à l’UCL, István Markó remet les pendules à l’heure, au moment où le sommet de Durban se solde par un échec.

Contrepoints — Le Japon, le Canada, la Russie n’envisagent pas de prolonger le protocole de Kyoto. Les USA ne l’ont jamais fait. Est-ce que cela signifie qu’on va assister, à Durban, à un enterrement de première classe du protocole de Kyoto ?

István Markó — Il faut s’attendre à ce qu’on n’aille pas très loin. Le réalisme, une fois encore, l’emportera sur le dogmatisme. Prenez l’exemple de l’Allemagne : le gouvernement quitte le nucléaire sous la pression des Verts. Or, le nucléaire reste à ce jour la seule source capable de générer de l’électricité abondante et à coût compétitif, à l’exception de l’hydro-électricité, sans produire de CO₂. Lorsqu’on quitte le nucléaire, on devient dépendant des autres pays. Le coût de l’électricité augmente pour le citoyen. De plus, les éoliennes et les autres sources d’énergie renouvelable ne sont pas capables de produire assez d’électricité pour couvrir la consommation. Il faut donc retourner à des centrales au charbon ou au gaz.

Je ne peux pas concevoir qu’un pays comme l’Allemagne ne construise pas en parallèle un système basé sur le gaz ou le charbon. Donc, qu’il en soit amené inévitablement à générer plus de CO₂. Pourquoi, dès lors, l’Allemagne prolongerait-elle le protocole de Kyoto ? La Grande-Bretagne est en train de faire la même chose… Sans subventions étatiques, il est impossible d’être compétitif dans le domaine des énergies renouvelables.

Or, avec la crise économique, les primes sont supprimées, voyez ce qu’on a fait en Belgique. Dans une écrasante partie du monde, les gouvernements se rendent enfin compte que les objectifs de Kyoto, en plus d’être inatteignables, sont extrêmement coûteux. En ces temps de crise de la dette, je me demande encore pourquoi l’Union européenne seule continue à pousser vers de nouveaux accords contraignants.

Contrepoints — Quel est votre principal grief, envers le débat actuel sur le réchauffement climatique ?

István Markó — C’est qu’on mélange allègrement deux aspects : un aspect purement scientifique (y a-t-il réchauffement ? est-il dû à l’activité humaine ?) et un aspect « politique » (que fait-on ? quitter le nucléaire ? diminuer la quantité de CO₂ dans l’atmosphère ?, etc.)

Chacun de ces aspects doit être traité séparément. Or, en ce qui concerne la partie scientifique, on est très loin d’avoir une réponse, après plus de 20 ans de recherche, à la question principale, notamment le rôle des émissions de CO₂ des combustibles fossiles dans le réchauffement climatique.

On ne fait que découvrir l’influence des phénomènes naturels sur le climat. Voyez l’expérience CLOUD faite par le CERN à Genève. Il n’y a aucune certitude vu la complexité du problème et des processus en jeu. Des paramètres particulièrement importants sont quasiment ignorés (par exemple, l’effet de serre dû à la vapeur d’eau, notamment à travers les nuages…, la contribution du CO₂ volcanique). Nous sommes clairement dans un système physicochimique chaotique et créer des modèles de projection, à notre niveau de connaissance actuel, n’a pas beaucoup de sens et induit tout le monde en erreur.

Surtout, affirmer que le taux de CO₂ augmente la température du globe est erroné. La hausse de température précède l’augmentation du taux de CO₂, comme cela a été mis en évidence dans les glaces de Vostock, datées de 240.000 années ainsi que dans les données récentes du XXème siècle (Keeling). Le problème est l’observation (via des preuves indirectes) d’une augmentation de la température moyenne du globe. Dès lors, le discours officiel proclame que cette hausse provient de l’augmentation du CO₂ dû à l’activité humaine. Désolé, mais aucune démonstration n’a été faite, même par le GIEC.

On est donc en droit, scientifiquement, de se demander si cela vaut la peine d’investir une telle quantité d’argent et de mettre en péril nos industries et nos sociétés, pour un résultat qu’on ne sait de toutes façons pas atteindre.

Contrepoints — De nouveaux e-mails de ce que l’on appelle le « Climategate » ont été dévoilés, une fois encore, à la veille d’un sommet de l’ONU sur le climat. Que nous apprennent-ils de plus que la première série, sortie juste avant Copenhague en 2009 ?

István Markó — S’agit-il ou pas d’un hasard ? Je ne le pense pas, mais je n’oserai pas m’avancer là-dessus. Par contre, que nous apprennent ces courriels volés ? Fondamentalement, rien de neuf. Les scientifiques restent des humains. En l’occurrence, ceux du CRU [un de principaux centre de recherche climatique] paraissent malhonnêtes dans leur interprétation des choses : courbes trafiquées, effacement de données, petits arrangements pour faire croire au réchauffement inéluctable.

Ce qui m’inquiète, c’est que, contrairement à la presse anglo-saxonne, cette affaire trouve peu de retentissement dans la presse européenne continentale et Belge en particulier. Est-ce volontaire ? Y a-t-il eu des pressions ? L’impact de ces courriels sur l’opinion publique reste négligeable, à l’exception des personnes qui s’informent via le Net. C’est regrettable.

Contrepoints — Et c’est néfaste pour le débat scientifique ?

István Markó — Absolument ! De nos jours, il y a des idées qui sont établies en dogmes. On y croit : ce n’est plus une question de science. C’est ainsi. Cela a été établi on ne sait par qui, on ne sait pas quand, mais c’est ainsi. Ces scientifiques, membres d’un grand organisme onusien, n’ont pas envie de voir mourir la poule aux œufs d’or. Voilà pourquoi ils bloquent le débat en nous traitant, moi comme des millions d’autres à travers le monde, de « sceptiques » ou même parfois de « négationnistes ».

Le pire, c’est que le monde politique et les médias y trouvent aussi leur compte. Les politiciens et les autres ont trouvé dans ces mensonges un moyen de faire admettre aux citoyens qu’il fallait vivre avec une énergie plus chère, avec une production d’énergie verte plus abondante, etc. La presse, elle, n’a jamais pris de position déontologique et de recul critique. Elle a répercuté les infos provenant du GIEC sans se poser de questions. On lit régulièrement que l’Arctique est en train de disparaître, alors que les études montrent le contraire. Idem pour les mouvements, naturels, de l’Antarctique.

Mais je ne blâme pas les journalistes, même les scientifiques. Ils risquent de se heurter à une censure parfois violente, à un dénigrement.

Contrepoints — Quel est votre sentiment aujourd’hui ? Vous pensez que l’humanité a perdu du temps et de l’argent en se fourvoyant dans un débat volontairement tronqué ?

István Markó — Avec le temps, de plus en plus de scientifiques devraient sortir du bois. On sent que le message du GIEC passe de moins en moins bien. Notamment grâce au travail d’internautes, qui montrent comment des graphes ont été trafiqués. Dans les cénacles académiques, beaucoup de scientifiques ont eu peur pour leur avenir. Les choses sont en train de changer. Au début, je n’y connaissais rien en chimie environnementale. C’est en m’y intéressant, en discutant avec des géologues, des physiciens… que j’ai constaté que je n’étais pas satisfait des réponses qu’on me fournissait.

La climatologie, qui est une science récente, doit encore progresser énormément dans des tas de domaines : l’étude de l’impact des fonds marins, de l’atmosphère et du soleil… tout cela est encore incompris aujourd’hui. Le mieux, pour la science, c’est qu’on nous laisse travailler sereinement, et sans parti-pris, à l’évolution de nos connaissances et qu’on arrête de nous faire croire que « le débat est clos »…

Contrepoints — Qui visez-vous en particulier ?

István Markó — Tous ceux qui ont intérêt à poursuivre le martèlement publicitaire. Greenpeace, WWF et les autres vont, par exemple, s’obstiner dans leur combat idéologique. Moi, je crois qu’on va assister à un tassement de la quantité d’argent dépensé dans l’économie verte. Elle n’est pas viable, je le rappelle, sans subventions ou découvertes fondamentales majeures.

Le politique va ouvrir les yeux, en raison de la crise. Le gouvernement japonais a constaté qu’il allait détruire son économie s’il continuait à subventionner l’économie verte.

En Europe, on commence à se rendre compte de l’impact des mesures « vertes » sur le pouvoir d’achat des citoyens. Le fait que le nouveau gouvernement belge n’aie plus un ministre en charge du climat en dit long sur l’évolution de ces dernières années. Le problème, c’est que les recherches technologiques ne sont pas abouties. En matière photovoltaïque, par exemple, d’énormes progrès restent à faire.

Mais il faut financer la recherche dans les domaines du futur. Cela veut dire demander aux politiciens d’avoir une vision à dix ou quinze ans. Sur ce dernier point, je réserve toujours mon optimisme.

 






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10 Commentaires

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  • #74188

    Ce ne sont tous que de gros hypocrites, ils veulent le fric mais de la planéte et des humains ils s ’en balançent. Ce genre de meeting coute de l ’argent au contribuables c’est tout ce que l’on en tire comme conséquences.

     

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  • #74241

    Sans faire dans la flatterie facile,Soral avait encore visé juste lorsqu’il parlait de l’écologie de marché et des khmers verts de façade,mais lorsqu’il s’agit de prendre des vraies décisions pour les générations futures qui vont à l’encontre de la surconsommation,il n’y a plus personne !

     

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  • #74304

    ...des gesticulations encore et toujours.

     

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  • #74332

    Courageux ce monsieur István Markó, il ose dénoncer le film-catastrophe hollywoodien sur le réchauffement de la planète !
    Cette foutue arnaque est du racket qui tire vers le bas les progrès de l’humanité parce qu’on est gouverné par de la vermine !!!

     

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  • #74368

    Heureusement personne ne parle des énergies libres, PETRO-Dollars oblige, faudrait d’ailleurs commencer par trouver une solution à ce problème en premier..

     

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  • #74386

    Attendons que le changement climatique (dont les activités humaines sont la cause majeur, cela ne fait aucun doute) nous éclate dans la gueule … comme disait Edgar Morin à propos des climato-sceptiques « nos générations futures viendrons cracher sur nos tombes »…

     

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  • #74441
    Le 11 décembre 2011 à 19:00 par NaindeJardin
    Echec du sommet climatique de Durban : interview exclusive du chimiste (...)

    Vu sur http://climatedepot.com/a/14072/Exc... ( en anglais )

    Le site résume et commente les sujets débattus à l’ instigation de l’ UNFCCC ( United Nations Framework Convention on Climate Change ).
    Certains points sont assez révélateurs de la mentalité des bureaucrates onusiens :

    - une nouvelle Cour Internationale du Climat pourra contraindre les pays occidentaux à payer des réparations aux pays du tiers-monde, au nom d’ une supposée "dette climatique". La cour n’ aura pas de pouvoir de contrainte envers les pays du tiers-monde.
    - "Les droits de la Terre-Mère" : le projet évoque "la reconnaissance et la défense des droits de la Terre-Mère pour assurer l’ harmonie entre la nature et l’ humanité". On nage en plein délire New-Age.
    - Objectif de baisser la température globale de 2°C ( avec quelles conséquences pour le vivant ? ).
    - Les émissions de CO2 devront baisser de 50% sous 8 ans dans les pays occidentaux, et de "plus de 100%" (sic) d’ ici 2050.
    Etc.

     

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  • #74460

    Les vikings ont nomme le Groenland traduction littéral pays vert il n y avait pas de voiture d avion etc etc etc par contre la sur pêche la destruction des forets ont en parle beaucoup moins ils aiment envoyer les bonnes âmes vers de faux combats tel est leur force réveiller vous taper la ou ça fait mal et non dans des combat d experts qui iront jusqu’à la prochaine glaciation

     

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  • #74554

    Dans son bouquin ( je crois le "777") parle du RÉCHAUFFEMENT DE TOUT LE SYSTÈME SOLAIRE D’APRÈS DES DONNÉES DE LA NASA. Le soleil préoccuperait tellement l’équipe scientifique du Vatican, que ce dernier aurait investi la peau des fesses pour s’acheter des super télescopes derniers cris braqués sur le soleil .En Arizona avec l’Université locale .
    J’aime l’humilité de ce scientifique en ce qui concerne l’état des connaissances, qui ne font toujours que poser d’autres questions nouvelles ...et prendre en compte l’incroyable complexité du réel .
    La doxa progressiste ne prend jamais comme obligation de réduire drastiquement la consommation délirante que notre fabrique de poubelles toxiques impose. Dans un régime de croissance infinie rendue obligatoire par le système de l’argent-dette,il n’est jamais question de notre survie.Notre survie tient à ce qu’il s’écroule très vite ce système en réalisant que la guerre est son seul moyen...pour durer encore un peu.

     

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  • Et oui cette immense mascarade pour la taxe carbone, moi j’ai compris quand il y a quelques années des centaines de scientifiques ont signé une pétition aux US pour dire qu’en 100ans depuis 1906 la température moyenne a augmenté de 0,6 °C ce qui est plus que normal... Et pendant ce temps personne ne sauve la planéte de toutes les vraies destructions.

     

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