Egalité et Réconciliation
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Emmanuel Ratier, dix ans déjà

Travailleur acharné, archiviste de génie, fourmi et fourmilière à lui tout seul, Emmanuel Ratier a été un grand homme de presse, même s’il n’a pas été reconnu comme tel. Ceux qui l’ont approché ont pu mesurer sa tâche, colossale, ses urgences, permanentes, son souci du détail et sa légendaire discrétion.

 

Ratier a creusé des galeries dans le Système médiatico-économico-politique français, complexe et consanguin, mettant au jour des forces occultes. Il a été le premier – après Coston, bien entendu – à relier des cavités bien cachées dont la jonction faisait puits de lumière, avec la surface. C’est ce qu’on appelle le journalisme de réseau, comme il y a les informaticiens de réseau.

Pour cela, il fallait chaque jour que Dieu fait récolter ici et là la moindre petite information, que ce soit dans la presse écrite, accessible à tous, les lettres confidentielles, non destinées au grand public, ou l’immense fonds de l’édition, chaque miette d’information venant trouver sa place ou attendre un lien avec le tout. Et dans notre Système opaque et fermé, ce lien vient inévitablement un jour ou l’autre. Il faut donc être patient.

Patient, Ratier l’a été jusqu’au bout, au sens propre et au sens figuré, puisqu’il s’est littéralement tué à la tâche, laissant une famille éplorée, un héritage énorme et une promesse de labeur pour ses héritiers. Mais on n’a rien sans rien : le travail de fond est le seul qui paye, sur la durée. Les petits portraits d’hier sont les nécessaires éclairages d’aujourd’hui.

Ce bourreau de travail, difficile à suivre, doit servir d’exemple pour toute une génération de jeunes journalistes qui rechignent à la tâche ignoble, la seule qui crée de la valeur. Qui, aujourd’hui, veut vouer sa vie à un travail ingrat, puisque méprisé par la profession, alors qu’elle mord dedans à pleines dents ? On pense aux portraits de la page 7 du Canard enchaîné, pour ne citer que ceux-là, ou la cohorte de plumitifs bien-pensants qui se sont inspirés de la lettre quinzomadaire pour muscler leurs livres politiques, si peu politiques à l’arrivée...

Nul doute que Ratier sera reconnu un jour, au lieu d’entendre les accusations d’« extrême droite », de complotisme et de fascisme, qui ne sont que les défenses d’un Système vermoulu, communautaire, exploiteur et répressif. Emmanuel a mis le doigt, et profondément, là où ça faisait mal à la dominance ! Le milieu ne lui a pas pardonné ce blasphème, sauf les professionnels du mainstream qui reconnaissaient en privé sa valeur, entretenant des échanges avec lui. Mais ça ne pouvait pas être officiel.

Aujourd’hui, dix ans après sa disparition brutale, on pense toujours aux siens. La lettre, son bébé, est toujours là, vivace, rajeunie, l’héritage entre de bonnes mains. Ceux qui font le nouveau F&D ou qui le lisent se brûlent toujours un peu les doigts, mais on n’a rien sans rien, surtout quand on cherche de l’or. Et ce n’est pas dans la presse officielle, qui fait archi attention à ne jamais établir de liens dangereux, que l’on va trouver le précieux métal.

 

L’hommage d’Alain Soral

 

Le premier entretien de Ratier sur E&R en 2011 !

2015, la dernière année d’Emmanuel Ratier