@Marie59 : Douguine cite Guénon, ça ne veut pas dire qu’il prend tout.
Pour schématiser il y a 3 grands courants chez Guénon :
L’étude de la métaphysique (préchrétienne ou pas) qui s’adresse plutôt à des initiés et qui est bien difficile à comprendre. On y trouve à boire et à manger (l’Homme et son devenir selon le vedanta, introductions aux doctrines hindoues...). C’est peut-être la part de son œuvre la plus critiquable et la plus tendancieuse, et donc je te rejoins totalement dans les réserves que tu peux en faire, on comprend pas toujours où il veut en venir (à titre personnel j’émets les plus grandes réserves sur la distinction qu’il fait entre religion et métaphysique)
L’analyse de nouveaux courants pseudo-religieux type new-age qu’il démonte avec la plus grande fermeté (L’erreur spirite et la théosophie par ex). Les ouvrages sont difficiles à trouver mais si vous y parvenez je vous garantis que c’est tout simplement jouissif, et ça n’a pas pris une ride. Vous y retrouverez le charabia pseudo-bouddhisant de beaucoup de nos contemporains qui se pensent spirituels.
Et enfin, et je crois que Douguine se réfère à cela, une critique sans concession de la "modernité" et des principes (ou absence de principe) qui la gouverne. Sur ce point, Guénon est irréprochable dans l’analyse. (la crise du monde moderne, Orient et occident, règne de la quantité...). A titre personnel, ce sont les ouvrages les plus synthétiques et les plus époustouflants sur la question qu’il m’ait été donné de lire. Sur ce point, René Guénon est sûrement le plus grand esprit de son temps, et il serait vraiment dommage de s’en priver.
Voilà, pardon pour les fautes et les approximations, j’ai pas trop de temps pour me relire ou rédiger quelque chose de correct.
Et pour conclure, je vous trouve un peu sévère avec ce bon Douguine, dont les analyses et les conclusions ne sont pas, mais alors pas du tout dénuées d’intérêt même si mon pessimisme me fait dire qu’il est en effet vain de chercher une quelconque solution à l’emprise de la modernité sur le monde qui est trop profondément ancrée à mon sens pour espérer une quelconque réaction salutaire. Il me fait de plus penser, physiquement, à tous ces intellectuels ou littérateurs russes qui furent mes héros durant ma prime jeunesse, ce qui ne gâche rien.
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