Sujet délicat et complexe car, sous couvert de bonnes intentions, mais avec un projet flou, ils prennent en otage ces handicapés. ça fait partie de ces démarches qui ne sont pas totalement mauvaises mais qui peuvent avoir des effets dévastateurs, cependant.
Cela n’est pas complètement mauvais car, contrairement à ce que prétendent des dissidents de la dernière heure qui traînent ici, la télévision a parfois joué un bon rôle, notamment en donnant à comprendre les handicapés mentaux et leur situation, par exemple.
N’oublions pas qu’encore dans les années 70-80 et plus tard (et même encore maintenant dans certains coins), il y avait toujours des petites ordures pour se moquer des handicapés, pour les harceler, pour les blâmer, pour les tracasser, en somme : pour les persécuter. Comme s’ils étaient des sous-hommes et comme s’ils étaient responsables de ce qu’ils sont. Aujourd’hui, c’est quand même rare, et c’est une amélioration.
La question cruciale est celle du sens de la démarche. Pour moi, cela n’a aucun sens sinon celui d’interpeller le badaud et le "sensibiliser". Mais il ne s’agit pas d’une démarche intellectuelle qui expliquerait la condition du handicapé (qui est d’ailleurs différente selon le type de handicap, s’il est survenu par accident, maladie ou génétique). (En l’occurrence, certaines personnes de la vidéo ont des malformations extrêmement graves, mais viables, qui touchent au rachis. C’est donc une démarche politico-artistique, à mon sens de mauvais goût, inutile, sans aucune amélioration réelle de la condition du handicapé. En étant un peu complotiste, on pourrait y voir une sorte d’habituation de la population à l’anormalité et à la laideur esthétisée.
Il faut savoir que pour bien vêtir ces mannequins, il faut de la grande mesure, ce qui signifie des vêtements sur mesure avec des patronnages sur mesure. C’est pas mal de travail et, chez un tailleur, un costume deux pièces de ce type coûte au bas mot 6000 euros, aujourd’hui je dirais même 8000 (et je ne parle pas des robes et autres vêtements féminins). Pour les chaussures, comptez dans les 2000 au grand minimum, plutôt 3000-4000. Ainsi, déjà, on peut relever une contradiction entre le magasin, qui fait sûrement dans le prêt-à-porter, ce que peuvent porter ces mannequins, et les moyens des handicapés.
Verser dans le commentaire dur à l’endroit de ces personnes est aussi stupide et anticatholique qu’approuver inconditionnellement la démarche de cette organisation.
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