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Jean-Marie Le Pen, l’homme qui a - vraiment - dit non

"Si tu veux que ton sillon soit droit, accroche ta charrue aux étoiles." proverbe cité par Jean-Marie Le Pen in Le Pen, Objectif France, 2002

Cursus honorum ou Res publica ? Intérêt propre ou bien commun ? A l’aune de ce critère, personne ne niera que Jean-Marie Le Pen incarne le prototype de l’homme d’État en période de confusion post-moderne.

Cette réussite personnelle ne va pas de soi en un temps où le discours politique est soumis à l’injonction de s’insérer dans un paradigme dominant au sein duquel est réputée s’exercer la "liberté d’expression".

Sortir du paradigme, c’est risquer de devenir inaudible ; y demeurer, c’est composer. Dans un tel contexte, l’homme d’État ne se distingue pas du politicien de seconde zone selon qu’il pratique ou non le mensonge mais selon le degré de conscience et l’objectif qui sont les siens quand il s’y trouve, structurellement, contraint.

Drame insoluble de quiconque porte en lui le désir de servir au milieu du champ de bataille contemporain alors que, de tous côtés, des morts ne cessent d’agoniser en croyant vivre.

Le principal titre de gloire de Jean-Marie Le Pen est d’avoir découvert la seule clé qui permette de desserrer ce piège, d’avoir ouvert une piste au milieu de ces décombres.

Au prix de lui-même, il a assumé la diabolisation comme un espace de liberté qui lui a permis de transmettre, à la manière d’un passager clandestin, les conditions de survie d’un cadre politique hérité de la Tradition immémoriale de l’humanité.

Ce cadre politique, telle une trinité anthropologique, est sous-jacent à toute la geste lepéniste :

- La terre des morts du sein de laquelle, en dépit de toute Raison, germe la Vie.

- L’océan des étoiles qui situe le sens hors de nous-mêmes, dans la relation à un au-delà immobile.

- A mi-chemin, l’homme et sa charrue. Des amours immenses découvertes au tréfonds de grotesques mesquineries...

Comme Le Pen, beaucoup ont cru "jouer au plus fin" avec le système. On sait ce qu’il est advenu du long cortège de ces finauds-là - Fini, Bossi, Mégret, Haider, Juan-Carlos d’Espagne... : le naufrage dans le grotesque et la trahison.

Le Pen aussi a joué au plus fin. Mais il a joué sa personne.

Par amour pour la France, et par-delà ses propres contradictions mises en relief par quelques planqués, il a pris sur lui les contradictions du système.

Il y a une dimension christique chez Le Pen, un refus constant de valider la logique victimaire et pseudo-religieuse qu’on a voulu nous imposer comme principe social de substitution. Au nom de ce refus, Le Pen a accepté de se constituer en bouc émissaire de nos peurs et de nos angoisses.

A ce titre, le "point de détail" n’en est pas un. Propos calculé ou élan d’exaspération ? Erreur stratégique ou habileté suprême ? Qu’importe ! En cet instant critique qui récapitule tout et qui fixe un cap, Jean-Marie Le Pen a écrit sa légende. Il s’est révélé pour jamais comme le menhir inébranlable de la politique française.

Je relis à cette lumière le "Dieu nous en garde" qu’il aurait confié, en évoquant la prise du pouvoir, à ses plus proches lieutenants. On a souvent compris cette phrase comme la reculade du boutiquier prospérant dans l’entresol d’un magasin en faillite.

C’est ne pas rendre justice au sens de toute une vie.

Jean-Marie Le Pen n’a cessé de sacrifier son succès immédiat - que son talent personnel laissait espérer à beaucoup - pour conserver jalousement une semence d’espoir dont le destin l’avait mystérieusement rendu détenteur. Cette semence se devait d’être enfouie très profondément en terre pour donner du fruit, plus tard. Elle est celle d’une action politique comprise comme l’auxiliaire de la Vie et non comme le barbare ressassement de ressentiments communautaires produits et entretenus par la confrontation institutionnalisée de tous contre tous.

Dans le regard de Le Pen, "préférer sa fille" n’est pas détester le monde. Les frontières ne sont pas limites mais promesses de relation, non pas fermeture mais protection contre l’indifférenciation violente.

Au-delà de ses mots et de nos mots, Le Pen incarne le refus conjoint d’un universalisme totalitaire et d’un identitarisme desséchant.

Au-delà de tous ceux, partisans et détracteurs, qui ne l’ont pas toujours compris, Le Pen demeure le passeur irrécupérable d’une conception française de la Liberté, au service de l’humanité.

Au-delà des apparences : Jean-Marie Le Pen, ou le NON au service d’un OUI.

 






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9 Commentaires

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  • #72361
    Le 5 décembre 2011 à 23:58 par A+
    Jean-Marie Le Pen, l’homme qui a - vraiment - dit non

    Merci pour ce beau texte ! il est vrai que nous devons beaucoup a Jean-Marie. Depuis De Gaulle aucun homme d’état français n’a eu la stature, l’inspiration et la virilité de Jean-Marie. Il offre aujourd’hui un cadeau historique a la France ! Une oeuvre splendide : grâce, intelligence, vision d’un destin pour la France, beauté et vérité de l’âme française. Cette beauté et vérité de l’âme française s’appelle Marine. Merci Jean-Marie ! Vive la France !

     

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  • #72393
    Le 6 décembre 2011 à 03:31 par Victor H.
    Jean-Marie Le Pen, l’homme qui a - vraiment - dit non

    Comment lui rendre mieux hommage qu’avec ce texte ? Je pense qu’il en serait très content.
    Il me rappelle Pierre Falardeau, mort d’un cancer il y a peu, paix à son âme, lui aussi il en a glissé de sacré quenelles.

     

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  • #72402
    Le 6 décembre 2011 à 05:12 par micka
    Jean-Marie Le Pen, l’homme qui a - vraiment - dit non

    Jean-Marie Le Pen, c’est quand même autre chose qu’asselineau.
    Lui au moins n’a jamais eu peur de trop afficher les couleurs nationales sur le logo de son parti
    Lui au moins n’a pas déserté le plateau télé quand Gérard Miller faisait son procès (il l’a même plutôt bien anéanti), contrairement à Nabe.
    Lui n’a jamais eu peur de s’opposer à l’immigration. Et vous, M. Dupont Aignan ?

    Cet homme a peut être enduré plus de choses que tous les politiciens réunis, sans doute même plus que Faurisson, qui lui au moins a la chance de ne pas avoir un nom connu de tous.
    Alors c’est toujours gerbant d’entendre tous ces petits cons néophytes du Front fdesouchiens ou ex umpistes dire "en 2012 je voterai Marine, parce que je pouvais pas voter pour son père et ses idées trop extremistes". Ils sont aussi insupportables que les gauchistes.

    Ah, et les chambres à gaz sont un détail de l’holocauste, par conséquent de la seconde guerre mondiale, donc aussi de l’Histoire. Merci Jean Marie Le Pen

     

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    • #72442
      Le Décembre 2011 à 10:24 par leo valentin
      Jean-Marie Le Pen, l’homme qui a - vraiment - dit non

      je sentais bien que ce genre d’article visait indirectement Asselineau 2012, et pourtant ses analyses sont très cohérentes et sa personnalité tout de même modérée que celle des Lepen.

       
  • #72405
    Le 6 décembre 2011 à 05:50 par jb56
    Jean-Marie Le Pen, l’homme qui a - vraiment - dit non

    rien qu’à le comparer à sarkozy, entre la prestance, le discours et le ton, jean-marie le pen à une stature présidentielle bien plus cohérente, quel regret qu’il n’ait jamais eu le pouvoir, c’était lui la clé, au moins pour la france.

    marine le pen, même si c’est la digne fille de son père, ce n’est pas la même chose, sans doute parce que c’est une femme et surtout parce que son parcours ressemble plus à celui d’une petite bourgeoise(femme moderne) plutôt qu’à celui d’une ouvrière ou d’une mère au foyer... passons sur la forme...
    sur le fond, elle est avocate et étrangement, on ne l’a jamais entendu parler de la franc-maçonnerie... elle est anti-communautariste et on ne l’a jamais entendu parler du sionisme en france... trop louche tout ça et même si son plan était de faire la vipère en jouant le jeu du système, au final, elle sera perdante et elle mènera son monde à l’incompréhension, à la division et au chaos.
    autant qu’elle dise directement ce qu’elle pense, malgré l’abrutissement total des masses, les années à venir sont propices à l’éclatement de la vérité ou du moins à la mise en lumière des mensonges et des manipulations. dans ce contexte, il faut aller à la confrontation des idées, je la vois bien faire la promotion de soral, dieudonné, blanrue, hilllard, faurisson, llp, et j’en passe...
    avec la notoriété qu’elle a auprès du peuple et le minimum d’espace qu’elle occupe dans les médias, elle pourrait mettre des quenelles monumentales au moins aussi épaulées que celles de son père... et surtout elle mourra avec honneur et aura marqué l’histoire à l’image de l’un des symboles du front national, jeanne d’arc.

     

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    • #72495
      Le Décembre 2011 à 13:07 par Bill
      Jean-Marie Le Pen, l’homme qui a - vraiment - dit non

      MLP n’est pas là pour "mettre des quenelles" et ainsi te faire plaisir.
      Elle tente d’accéder aux Pouvoir,malgré les pressions et les lobby.
      Cela s’appelle faire de la politique !

       
  • #72661
    Le 6 décembre 2011 à 19:22 par karimbaud
    Jean-Marie Le Pen, l’homme qui a - vraiment - dit non

    belle langue écrite qui nous change de la merde entendue partout, et qui rend hommage à la belle langue parlée de JMLP !.....un discours qui nous ramène à une conception plus humaine et aussi humaniste de la politique lorsqu’elle se fait noble c’est à dire au service d’un peuple, d’une culture et d’une histoire commune...bien éloignée des sophismes et lâchetés des racketteurs de la dette et de leurs suppôts !

     

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  • #72698
    Le 6 décembre 2011 à 21:01 par PLB
    Jean-Marie Le Pen, l’homme qui a - vraiment - dit non

    On l’aime, on le déteste il ne peut laisser indifférent tant il est hors du commun. Qu’on le veuille ou non, c’est un grand homme. Probablement le plus grand et loyal français des trois dernières décennies.

     

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  • #73513
    Le 9 décembre 2011 à 00:06 par Substance2004
    Jean-Marie Le Pen, l’homme qui a - vraiment - dit non

    Le score de Chirac il y a 10 ans a fait du mal à tout le monde entre 2002 et 2007 ! Plus de 80% ! C’est donc ÇA, la démocratie ? Une France sans son traditionnel débat télévisé du second tour ? J’avais voté Chevènement en 2002 (quand on l’entend parler des propos de Jospin sur sa défaite, je crois que je n’étais pas encore entièrement soumis au lavage de cerveau médiatique). En 2007, je n’ai comme Alain Soral, aucunement hésité à le rejoindre pour sauver la France. Je place toute ma confiance pour Marine en 2012. J’ai découvert un homme, un très grand politicien, à travers des vidéos comme sa première Heure de Vérité en 1984. Un morceau d’anthologie à faire découvrir à ceux qui voteront l’an prochain pour la première fois et qui à cette époque n’étaient pas nés. Chapeau pour l’avant-garde !

    2012, l’année où la télévision explosera !

     

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