On aurait voulu traiter ce sujet qu’on n’aurait pas fait mieux. Il faut savoir reconnaître une défaite, on met moins de temps à remonter après.
Et là, sur le duo de choc Ovidie-Mouglalis et ses connasseries théâtrales, Causeur a fait fort avec sa batterie de missiles à longue portée : une exécution culturelle en règle. Il n’y a pas de survivante.
PS : Anna, après Samuel Benchetrit, a ensuite vécu avec un homme d’affaires (pas très anti-patriarcal, ça) pour finir entre les mains de Benjamin Biolay, ce qui n’est pas vraiment un exploit.
La comédienne Anna Mouglalis est jusqu’au 25 octobre sur la scène du théâtre de l’Atelier. Qu’y fait-elle ? Elle y lit un ouvrage qui sombrera dans les oubliettes de l’histoire littéraire plus rapidement encore que le dernier opuscule d’Annie Ernaux.
La chair est triste hélas est un salmigondis soi-disant féministe gribouillé par l’ex-actrice porno Ovidie qui raconte comment, après avoir d’abord organisé une « grève de la pipe » déclenchée par une expérience extrêmement désagréable – « Je m’étais surprise à sucer en ne pensant à rien » –, elle a tout bonnement décidé de « sortir de l’hétérosexualité et de l’injonction de séduire l’autre ». J’ai déjà eu l’occasion de parler de cet ouvrage aux idées branlantes dans ces colonnes.
Ce rejet d’une « vie entière soumise à la libido des hommes » a visiblement enthousiasmé Anna Mouglalis. Interviewée par Libération, la comédienne qui par ailleurs chante les textes lesbiano-féministes de l’illisible Monique Wittig, confie que cela fait dix-huit ans qu’elle ne lit plus d’hommes : « Je ne lis que des autrices, cela fait partie de ma déconstruction. » Toute la presse bien-pensante semble s’être donné le mot pour encenser la pitrerie d’Ovidie et la disciple d’Alice Coffin qui lui prête sa voix.
Pas de contestation masculine, se félicite L’Humanité
Après avoir soutenu pendant des décennies les régimes les plus totalitaires et les plus meurtriers, L’Humanité soutient aujourd’hui les idées les plus stupides issues du wokisme. Le quotidien communiste se réjouit de la prestation d’Anne Mouglalis, un « seul en scène joyeux, soyeux et explosif ». Le critique de L’Huma a observé que les hommes présents dans la salle ne « contestent pas » lorsque Anne Mouglalis éructe « le texte colérique » d’Ovidie dirigé contre « les mecs ». Les hommes en question font sûrement partie de ces êtres déconstruits chers à Sandrine Rousseau qui, conscients de ce que leur masculinité avait de toxique, ne font plus de barbecue, ne tiennent plus la porte à une femme et fondent en larmes dès qu’ils voient une publicité pour des tampons hygiéniques.
De son côté, le critique théâtral de Télérama est comblé par la sobriété de la mise en scène, des « images d’actes médicaux exercés sur des femmes et d’autres plus abstraites », par le décor, un « large rideau strié » servant d’écran, et par l’actrice, « en pull et pantalon gris ». C’est assez morne dans l’ensemble, mais il faut dire qu’on n’est pas là pour rigoler mais pour « exploser pas à pas le patriarcat ».
L’hétérosexualité, ce « régime politique » qui oppresse Adèle Haenel et Virginie Despentes
À ce propos, conjointement à l’interview d’Anne Mouglalis, Libération rend hommage au théâtre féministe où « le patriarcat est taillé en pièces ». Et de ce côté-là, nous apprend le quotidien, la rentrée est très riche : le duo DameChevaliers, composé de la musicienne Caro Geryl et d’Adèle Haenel, explorera au Théâtre des Bouffes du Nord, du 8 au 12 octobre prochains, un texte de… Monique Wittig. La quatrième de couverture du texte en question, La pensée straight,nous en dévoile la substantifique moelle :
« Monique Wittig met au jour le fait que l’hétérosexualité n’est ni naturelle, ni un donné : l’hétérosexualité est un régime politique. Il importe donc, pour instaurer la lutte des “classes”, de dépasser les catégories “hommes”/“femmes”, catégories normatives et aliénantes. Dans ces conditions, le fait d’être lesbienne, c’est-à-dire hors-la-loi de la structure hétérosexuelle, aussi bien sociale que conceptuelle, est comme une brèche, une fissure permettant enfin de penser ce qui est “toujours déjà là”. »
Ce ramassis d’âneries a été récupéré et recyclé par les adeptes de la secte butlérienne dont on trouve d’éminents spécimens à Paris 8, au conseil municipal de Paris ou dans les milieux dits culturels – Éric Fassin, Alice Coffin et Virginie Despentes, entre autres. Accoutumée à débiter des balivernes, Anne Mouglalis récite le bréviaire woke dans les colonnes de Madame Figaro : « L’hétérosexualité est un système politique. On le voit avec les atteintes à l’endroit des personnes transgenres, des minorités sexuelles. »
Libération nous informe encore que Virginie Despentes est très à l’honneur en ce moment : après qu’un de ses textes parmi les plus fumeux a été joué au festival off d’Avignon, King Kong Théorie sera lu au théâtre Silvia-Montfort, à Paris, et ses deux pièces, Woke et Romancero Queer (voir mes articles du 29 février 2024 et du 5 juin 2025), continueront d’être jouées ici ou là, dans différentes métropoles. Malheureusement, regrette le journal, « malgré son succès parisien », King Kong Théorie « tourne très peu dans les petites villes ». Dieu merci, la France profonde reste imperméable aux bouffonneries despentesques ; les pèquenots savent à quoi ressemble une bouse et les exploitants des salles des « petites villes » n’ignorent pas que s’ils programmaient ce genre d’insanités, ils n’échapperaient pas au goudron et aux plumes.
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Gouine des villes et gouine des champs
Sinistre. À Lyon, du 14 au 29 novembre prochains, aura lieu au théâtre Croix Rousse la 5ème édition du « Festiv.iel ». Cet événement « fun et sérieux » est « dédié au féminisme inclusif et aux cultures queer », seules alternatives à un « monde qui adoube le patriarcat et les valeurs masculinistes, notamment depuis la réélection de Donald Trump », peut-on lire sur son site. Il accueillera, en plus des divagations évoquées ci-dessus, une fumisterie adulée par les Inrocks et intitulée La Gouineraie. Le synopsis laisse perplexe : un couple formé d’une « gouine des villes » et d’une « gouine des champs » cherche à « déconstruire, disséquer, analyser ce que veut dire “faire famille” » et « s’amuse à remixer les exemples de familles traditionnelles, blanches, hétéros, patriarcales [en revisitant] l’iconographie catholique de la Sainte Famille, dans un joyeux et généreux bazar scénique ».
La désintégration de l’art théâtral, mais aussi de la littérature, est naturellement inséparable de celle du christianisme, du patriarcat, de la différence sexuelle, de la famille, de la notion d’appartenance à un pays, à une culture, à une tradition – sujets qui furent évidemment et souvent magistralement traités de toutes les manières possibles par le théâtre et la littérature avant qu’ils ne deviennent un « généreux bazar », c’est-à-dire un capharnaüm où s’entassent et s’entremêlent toutes les médiocrités.
Lire l’article réjouissant entier sur causeur.fr
« Le sexe est terminé pour Ovidie :
elle ne veut plus qu’on la baise »