Egalité et Réconciliation
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Kontre Kulture présente : L’Immaturité permanente, de Thomas Boussion

De la nécessité politique de sortir de l’enfance

Comprendre comment l’immaturité intellectuelle, confrontée à certaines logiques historiques profondes, se révèle le terreau privilégié de l’inconscience politique – et donc de toutes les manipulations.

 

La diffusion de l’idéologie « woke » et les ravages sociétaux, intellectuels et même parfois physiques qu’elle provoque donnent à ce sujet une importance qu’il n’aurait pas eue il y a encore seulement dix ans. Depuis quelques années en effet, nous assistons à la prolifération d’une idéologie qui, en apparence anodine et pétrie de « bonnes intentions », conduit une part croissante de la population à des comportements destructeurs, dirigés contre les autres et contre soi, annihilant des institutions, des monuments, des œuvres d’art, des traditions, des communautés, des carrières, des couples, des familles, des corps, des vies même parfois.

Au-delà du combat indispensable contre ses effets, il devient nécessaire de s’interroger à la fois sur les fondements psychologiques et la fonction politique de cette vision du monde qui pousse de si nombreuses personnes à entreprendre une « déconstruction » complète de la civilisation. Derrière les causes superficielles et grotesques qui servent de véhicules successifs à ses vociférations, contre quoi se bat, au fond, l’adolescente blanche de trente-cinq ans aux cheveux bleus qui prétend avoir compris le monde mieux que tous ses ancêtres ? Quel système moral justifie son narcissisme, ainsi que sa violence à l’égard de tout ce qui tente d’y faire obstacle ? Quelles logiques historiques fondamentales, en dernière instance, gouvernent cette personne ?

Pour apporter un début de réponse à tout cela, il est impératif d’élargir le point de vue. Si le « wokisme » ou le « gauchisme » constituent des phénomènes agaçants et accaparants, ils n’en demeurent pas moins des manifestations particulières de principes plus généraux. Ceux-ci, en l’occurrence, ne s’enracinent pas dans une idéologie politique spécifique, mais dans un rapport au monde bien plus large, malheureusement de plus en plus persistant chez les « adultes » : l’enfance.

L’enfance n’est pas envisagée ici sous son aspect limité de premier âge physique de la vie, mais plus largement comme une matrice intellectuelle faite de catégories, de raisonnements et de valeurs, qui déterminent des choix, des actes ou encore des prises de positions idéologiques. En tant que rapport au monde, elle peut perdurer chez un individu bien après la puberté – ce que nous pouvons effectivement observer régulièrement autour de nous. L’objectif de ce livre est justement de décrire les conséquences politiques de la persistance de l’enfance chez les adultes, c’est-à-dire la manière dont une conception infantile de soi et du monde peut déterminer, au-delà des apparences et parfois à son insu, la place réelle d’un individu dans l’espace politique.

Précisons tout de suite que « l’enfant » et « l’adulte » ne sont pas considérés dans ce livre depuis un point de vue essentialiste. Lorsqu’on parle de rapport au monde et non pas d’âge physique, il ne nous semble pas possible en effet de dire que tel individu est un enfant ou qu’il est un adulte. Tout au plus peut-on affirmer que certaines de ses façons d’être relèvent davantage d’un rapport infantile au monde que d’un rapport adulte, ou inversement. En somme, nous possédons tous en nous un peu de l’un et de l’autre, dans des proportions variables en fonction des trajectoires individuelles. À mesure que nous vieillissons, notre rapport au monde se transforme et, en temps normal, abandonne progressivement ses réflexes infantiles. Mais aujourd’hui, et particulièrement dans les sociétés occidentales, cette maturation semble quelque peu enrayée, une large partie de la population « adulte » conservant des catégories et des modes de pensée relevant directement de la vision infantile du monde.

Afin de dessiner les contours du concept d’enfance comme rapport au monde, nous décrirons dans un premier temps ses manifestations les plus évidentes, tant sur un plan sociétal que sur un plan psychologique. Nous analyserons la place démesurée qu’a prise l’enfance dans nos sociétés, mais aussi le principe central à la source de son rapport au monde.

Notre étude nous mènera alors à nous intéresser de plus près à l’aspect intellectuel de l’enfance, plus précisément à son mode de connaissance du monde. Cette approche épistémologique nous permettra ainsi de comprendre comment l’immaturité intellectuelle, confrontée à certaines logiques historiques profondes, se révèle le terreau privilégié de l’inconscience politique – et donc de toutes les manipulations.

Thomas Boussion

La suite, hautement intéressante et cruellement actuelle,
est à découvrir sur le site de Kontre Kulture !

 

La version mainstream allégée

Comme prévu, sur E&R

 






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18 Commentaires

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  • #3321956

    2012 : lancement des premiers albums de coloriage pour "adultes" ... Il y a belle lurette que l’Education Nationale n’apprend plus aux élèves à dessiner .

     

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  • #3321958

    Il se créé et se vend de plus en plus de "jeux de société", jadis destinés aux ados, aujourd’hui achetés par des "adultes" alors que leur niveau de compréhension est celui du Monopoly .

     

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    • #3322028

      Quand tu as des enfants (en ville, sans jardin...) il faut bien les occuper, c’est toujours mieux que le portable ou que les nouveaux dessins animés complètement cons... ça permet aussi de resserrer les liens.

       
    • #3322038
      Le 13 février à 18:35 par Fin de soirée moule frite
      Kontre Kulture présente : L’Immaturité permanente, de Thomas Boussion

      Par contre on apprend aux enfants a baiser et se branler
      Va comprendre

       
    • #3322074

      Désolé mais le monde des jeux de société est un marché comme les autres, c’est à dire qu’il y a désormais une profusion de jeux gargantuesques. Beaucoup sont moyens voires médiocres, quelques-uns sont de véritables chef-d’oeuvre. Les jeux pour adultes ne sont ni puérils, ni abrutissants et pour certains, vous font sacrément cogiter.
      Croyez-vous que la bonne vieille belote, le tarot, les centaines de jeux de cartes, les dames, la marèle ou les jeux de dés présents depuis l’antiquité ont infantilisé les civilisations ? Ce qui est important dans ces jeux dit "de société", c’est justement le rapprochement social entre les personnes, la communication entre humain en passant un bon moment ensemble, tout comme boire un coup ensemble ou se taper un gueuleton à la "bonne franquette". Tout ces rapports sociaux bien mis à mal pendant le covid. Le véritable problème des jeux de société (comme partout ailleurs dans notre société), c’est hyper anglicisation du vocabulaire. De l’anglais quasiment partout dans les titres et une indigestion de franglais dans le vocabulaire des joueurs ( les gamers ;) )

       
    • Alors que du temps de mon grand-père, c’était tiercé-belote-petanque au PMU, ce qui est bien plus adulte car arrosé de pastis !

       
    • #3323639

      Les jeux de société, utilisez-les pour décrocher les jeunes (et les vieux malheureusement) de leur écrans.
      Scrabble par exemple est un des meilleurs jeux éducatifs qu’il soit d’après moi.

       
  • Schopenhauer : " Les femmes sont de grands enfants " . Normal que féminisme et infantilisme progressent en même temps .

     

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  • #3322062

    Si on est pas de gauche à 20 ans, c’est qu’on a pas de coeur.
    Si on est pas de droite à 40 ans, c’est qu’on a pas de cervelle. - W.C.

     

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  • #3322071

    La société du "selfie". Société de "sales gosses égocentriques, narcissiques, pourris gâtés". L’addition sera salée !

     

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  • #3322509

    Deux caractéristiques de l’enfance : la crédulité et la dépendance.
    La crédulité de l’enfant est une nécessité pour sa survie et formation intellectuelle, psychologique...Il n’a en effet pas d’autre choix que de faire confiance et croire en la bienveillance, rationalité et exactitude des informations que lui transmettent ceux qui s’en occupent faute de l’expérience du monde nécessaire pour qu’il se fasse sa propre opinion. Si l’enfant doute et désobéit, il peut en mourir ! Si ces parents lui disent de ne pas s’approcher d’une falaise car il pourrait faire une chute, et que faute de pouvoir voler la conséquence sera létale, il est préférable que l’enfant croit sur parole la véracité de cet avertissement ! Donc l’enfant par instinct et nécessité tant à être crédule. C’est ensuite progressivement, que l’enfant devra développer son libre arbitre, son esprit critique... L’enfant est aussi, et donc dépendant des adultes non seulement pour sa formation mais aussi pour sa survie matériel. Cette dépendance implique un égoïsme. L’état d’esprit de l’enfant c’est de n’avoir que des droits sans les devoirs et responsabilités qu’impliquent la jouissance de droits chez l’adulte. C’est pour cette raison qu’avoir des frères et sœurs, et aussi la responsabilité de s’occuper d’un animal, est important au développement affectif de l’enfant. En s’occupant d’un petit frère, d’un chien, d’un chat...l’enfant apprend à aimer autre chose que lui même, et ceux qui lui donnent la becquée. En particulier quand il s’occupe d’un animal de compagnie il se forme à l’amour inconditionnel, à la compassion pour les dépendants et vulnérables, et au sens de la responsabilité... D’ailleurs je me demande si la prolifération des pervers et psychopathes à notre époque ne viendrait pas, en partie, du fait que beaucoup d’enfants grandissent de nos jours seuls, sans fratrie, sans même un animal, passant les heures quand ils sont seuls devant des écrans pendant que les parents sont absents pour bosser...

     

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  • Il y a 30 ans les trentenaires et quadragénaires jouaient à la playstation, aujourd’hui ils se déplacent en trottinette, logique...

     

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  • #3322878

    Je suis un adulescent, alors, si j’en crois le reportage de FranceTV.

    Pourtant, si je me compare à mes parents ou mes grands-parents, ce n’est pas moi qui passe le plus clair de mon temps le cul vissé sur un fauteuil à regarder la télévision. Car, on dira ce qu’on voudra, mais, contrairement au jeu-vidéo qui est un support que je ne peux que défendre pour de multiples raisons, le cinéma et la télévision sont des Arts passifs. Leur consommation se fait dans la paresse du corps et de l’esprit.

    Et, en règle générale, j’ai passé ma vie entouré de ce qu’on appelle les gens du « quotidien », du « métro-boulot-dodo », avec ou sans enfants. Ces mêmes gens qui trouvaient que je passais trop de temps à « jouer ». Vous savez ce qu’ont en commun tous ces gens ? Des opinions politiques affligeantes, une culture au ras des pâquerettes, une curiosité pour les choses de l’esprit inexistante. Ça bouffe mal. Ça vieillit mal. Ça ne fait pas de sport non plus. Vous croyez vraiment qu’on fait des résistants avec ça ?

    Michael Jackson avait une devise quand on l’interrogeait sur la démarche intellectuelle qui sous-tendait son processus de création. Cette devise était la suivante : « Childlike, but not childish » [Qu’on pourrait traduire par « Enfantin, mais pas infantile »]. Pédo ou non, ce mantra est le bon ! Si on ne garde pas cette flamme, ce goût du jeu, de la compétition ; ce plaisir de la découverte, et l’émerveillement qui va avec ; si on perd tout ça, c’est fini ! Rideau ! Autant attendre la mort tranquillement et sans bruit. Parce que sans tout ça, on ne sera pas en mesure de créer quoi que ce soit.

    L’idéal, finalement, c’est le père de famille qui a un boulot-passion, qui gagne bien sa vie, qui a le temps de faire du sport et de regarder le foot à la télé avec ses potes le weekend et qui ne s’est pas suffisamment embourgeoisé au point de voter Macron, Pécresse ou je ne sais qui. Mais ce père de famille existe-t-il quelque part ? Ou alors c’est du 0,01%. Parce que ce père de famille, en ce qui me concerne, je ne l’ai jamais vu.

     

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    • #3323581

      Il est bien connu que la majorité des "gamers" ont une opinion politique très fine et une grande culture générale. Surtout depuis que ce monde est ouvert aux filles. Là c’est carrément un réservoir de révolutionnaires malpensants. Y’a qu’à leur donner un signal et ils lâcheront leur écran pour marcher sur l’Elysée.

       
    • #3323645

      @De Passage
      Pitié, les gamers servent à absoluement rien.
      Un énorme abîme sépare l’idiot télévisuel du lecteur.
      Suffit de ressortir les livres et le cerveau se remet à marcher.
      Il n’y a rien à attendre d’eux, j’en suis entouré et ils ne font que se tourner dans leur m... en se disant tout comprendre et tout voir venir... ce qui entre en contradiction totale avec leur mode de vie au quotidien : depuis la crise absurde du covid-19 ils n’ont aucunement changé leur vie !

      Encore pire : un ami gamer qui chialait sur "le patron qui prend tout" m’a "engagé" durant 4 jours : je lui ai donné le premier gratuit, puisqu’on avais rien foutu de la journée (malaise), et ça lui a mis dans la tête que je travaillais gratuitement les 4 jours (en plus de mon travail habituel le soir).
      Le jour de "paie" qu’est-ce qu’il me donne ? : l’argent qu’il me devait auparavant (oh putain) et des jours plus tard, de l’alcool, à son retour de Cuba avec la famille (mort de rire).
      J’avais utilisé l’argent escompté pour me réabonner à RIVAROL acheter des livres, et me lancer dans l’apiculture, je devrais donc tout prendre sur le dos encore une fois.
      Je lui en fait part, il me dit qu’il est cassé sans le sous.

      Le fardeau de l’homme blanc c’est aussi d’avoir à porter ses semblables à la civilisation...

      Les jeux vidéos ? C’est simplement un filtre de plus entre les médiocres qui parlent sais agir, et ceux qui agissent sans parler.

       
    • #3323742

      Je vais me rectifier sur un truc quand-même. Mon commentaire manque de clarté sur la question du sport. Loin de moi l’idée de dire que les « gamers », en général, font plus de sport que les « normaux ». Ce n’est évidemment pas le cas. Je voulais simplement dire que les normaux, donneurs de leçons, n’en font pas plus qu’eux.

      Mais j’observe quand-même qu’en vieillissant, les normaux s’encroûtent d’avantage. J’adore les jeux-vidéos, en ce qui me concerne. Pour autant, je fais à minima deux heures de tennis par semaine et j’ai fait de la natation en club toute mon adolescence. Mon cousin du même âge - qui n’a jamais été joueur - bosse, tout simplement, ne fais pas de sport, attend le weekend pour faire la fête et prend du bide année après année.

      J’ai deux autres amis dans la même configuration que moi. Les deux prennent des cours de théâtre depuis un an par résolution commune et l’un des deux a repris le sport dans la foulée. De la même façon, je pense que ce n’est pas un hasard si le YouTubeur Kentra, qui vient du « gaming », a fini militant d’E&R. Après, peut-être renie-t-il sa passion du jeu-vidéo aujourd’hui, je ne sais pas...

      Tout ça pour dire que je ne ressens pas plus de « Vie » chez les normaux que chez ceux qui s’intéressent aux « Choses du Virtuel ». Les conversations les plus intéressantes que j’ai eu avec des gens dans ma vie, celles qui vous restent, celles qui accrochent, c’était soit avec des religieux, soit avec des gamers. Après, si on part du principe que l’immaturité, c’est une vie avec moins de Vie dedans, alors, je revendique l’immaturité !

      @Chose Binne

      De la même façon, la lecture comme seule activité intellectuelle est quelque chose de terriblement solitaire et dangereux. « Suffit de ressortir les livres et le cerveau se remet à marcher » ? La réponse est « non ».

      Si tu crois comprendre Soral mieux que personne quand il dit qu’« il n’y a rien d’autre que la lecture », c’est que tu oublies que Soral est un sportif, mélomane et que sa vie sociale est suffisamment riche pour se permettre les écarts d’une vie monacale. Quand Soral revendique la lecture, c’est à nous qu’il s’adresse. S’il avait une tête d’ampoule asociale et grassouillette face à lui, c’est le sport et les gonzesses qu’il lui recommanderait - et à juste titre !