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« La destruction créatrice » capitaliste à son paroxysme

AteliER
Article initialement publié dans l'atelier E&R

Le monde est rempli de potentiels naturels et humains, le degré d’utilisation et de partage de ces ressources conditionne le bien-être des civilisations. Nous sommes aujourd’hui en rupture de sens, l’exploitation irrationnelle des potentiels aujourd’hui n’est ni vraiment capitaliste, ni vraiment libérale ni d’aucune philosophie car elle est maintenant insensée.

La théorisation de la « destruction créatrice » capitaliste, notamment par Joseph Schumpeter retravaillant des idées de Nietzsche, touche aujourd’hui ses limites. La formulation est pertinente lorsqu’il s’agit de symboliser le cynisme du capitalisme qui par le « progrès » entend la chute et le malheur de certains comme condition du nouveau bonheur des autres, plus adaptés aux innovations du moment. Mais cette destruction créatrice, capitaliste par essence, atteint aujourd’hui son paroxysme, le modèle capitalise étant lui-même à l’aube de son effondrement pour laisser place à un nouveau modèle, que l’on peut espérer plus juste.

La destruction atteint ainsi aujourd’hui toutes les dimensions de la société humaine, un motif de destruction fractale où rien n’est épargné : disparition de l’artisanat au profit des industries de masse automatisées, déséquilibre de l’écosystème dû à l’exploitation sans mesure des potentiels naturels et humains, effondrement économique dû à la voracité extrême de l’oligarchie du pouvoir extrême, bouleversement des cultures et des valeurs propres à chaque population par le métissage forcé, éclatement de la bulle familiale protectrice, féminisation à outrance, illégitimité sociétale légiférée (1905) du spirituel religieux salvateur au profit du nouveau dieu de la pensée unique capitaliste … L’ogre finit par se dévorer lui-même, laissant la place à un monde perdu, de chaos dirigé, d’entropie misanthrope.

La créativité finale terminant ces cycles trop subis d’ouragans perpétuels de croissance-décroissance ponctués de crise au bon dos, d’ailleurs prévisibles et nécessaires à la logique de la recherche de la productivité infinie, sera d’inventer un nouveau modèle, plus sain, plus humble.

Mais toutes les armes de la propagande sont aujourd’hui dans les mains des partis du pouvoir extrême (c’est-à-dire l’UMPS et non les diabolisés soi-disant « extrémistes » politiques du FN par exemple) pour approfondir l’absurdité de ce modèle vendu comme le seul légitime. Nos chères élites (politiques, financiers, industriels) dirigeantes sont ainsi au sommet d’une pyramide construite sur l’illusion entourée de leurs chiens de gardes médiatiques.

Chaque pierre de l’édifice brille comme un diamant mais n’est en fait constituée que d’un carbone impur, sale et fragile. La surface de leur édifice soi-disant prestigieux est lissée et polie par la société de la culture mondaine pour nous faire croire au monde merveilleux de la démocratie à paillettes. Pour faire de nous des Peter Pan s’échappant par obligation du constat amer et lucide de la réalité à améliorer dans les rêves médiatiques, dont la fée clochette est la télévision. Ainsi est offerte à peter (sans majuscule par dépit) la seule possibilité de contraster les couleurs et la luminosité mais surtout ne pas éteindre son moniteur directement relié à son petit cerveau d’adulte infantilisé.

Camus et Beckett ont initié le mouvement littéraire de l’absurde, les élites dégénérées en ont fait un art du faire-semblant-de-vivre ensemble.

La spiritualité est relayée au plan de la vie privée savamment décrédibilisée, pour laisser envahir l’espace public par le nouveau dieu de la pensée unique sans valeurs ni sens autre que celui de servir les intérêts d’une oligarchie de type maçonnique laïcarde. De serviteurs nobles, conscients et volontaires d’une divinité sublimatoire, nous sommes devenus leurs esclaves indignes, bêtes, la tête dans les pieds enchaînés. L’esprit s’effondre ainsi à un triste amoncellement de neurones décrits par une science obligée comme un simple réseau produisant une électricité athée bientôt peut-être privatisée par EDF.

Il serait grand temps de rendre à l’Humanité, ce qui ne peut s’enlever chez les autres êtres vivants, sa poésie digne et intègre, pour construire une société où l’on ose se regarder, où l’on ose se comprendre.

Osons renverser les partis de l’extrême pouvoir avant qu’ils ne nous engloutissent dans leur folie de destruction qui n’est plus du tout créatrice, en tout cas pas de bonheur !

 






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8 Commentaires

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  • #187811
    Le 17 juillet 2012 à 01:01 par Organe
    « La destruction créatrice » capitaliste à son paroxysme

    Je rajoute a cet article, le lien que voici, sheikh imran hosein parlant, de l’oppression économique, de la France et de l’injustice du systéme :

    http://www.youtube.com/watch?v=HST9...

     

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  • #187954
    Le 17 juillet 2012 à 11:45 par Leader price
    « La destruction créatrice » capitaliste à son paroxysme

    Un texte vrai, et en plus bien écrit.

     

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  • #187994
    Le 17 juillet 2012 à 13:26 par Arkadi-Dolgorouki-Caroff
    « La destruction créatrice » capitaliste à son paroxysme

    Texte très bien rédigé . Peut-être un peu utopiste sur la fin car réussir à creer des espaces restrains(BAD ou autres ) de vie ou les gens arrivent à vivre cordialement me semble déjà un exploit qui n’est pas assuré de se réaliser ! ... vivre des moments de poésie reste fort possible par contre ...je dis ça par experience de vie communautaire . Car à l’échelle de la société toute entière Soral à bien toujours dit que c’était foutue et que seule la communauté "consciente" pourrait espérer s’organiser en dépit de sa diversité afin de vivre ou survivre au chaos déjà présent et à venir ...

     

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  • #187998
    Le 17 juillet 2012 à 13:31 par Augustin Xaho
    « La destruction créatrice » capitaliste à son paroxysme

    Excellent article.

    A lire, relire et rerelire.

     

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  • #189444
    Le 19 juillet 2012 à 21:54 par arkhamian
    « La destruction créatrice » capitaliste à son paroxysme

    Très beau texte qui me parle beaucoup mais, j’en profite pour une remarque sur la teneur générale des articles sur ER : la quasi-totalité à une teneur politique pessimiste voir catastrophiste. Or il existe des expériences humaines et pratiques, voir parfois politiques, en France et partout dans le monde, qui au contraire sont très positives. Expériences communautaires, expériences scientifiques, etc. qu’il serait très bon de diffuser.
    Je suis d’accord ce monde ne tourne vraiment pas rond et cela confine à la catastrophe. Mais la catastrophe, jusqu’ici, se creuse de manière lancinante, et la défaite de la civilisation qui se fait lentement mais inexorablement, se fait d’abord dans les mentalités. Plutôt que d’attendre le cataclysme qui ne viendra peut-être jamais, et de finir ou dépressifs ou esclaves, peut-être ER pourrait se faire l’antithèse des médias généraux non-seulement dans le fond mais aussi dans la forme, au moins dans une certaine mesure. A bon entendeur...

     

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    • #189496
      Le Juillet 2012 à 23:25 par citoyen_loup
      « La destruction créatrice » capitaliste à son paroxysme

      Merci, une remarque intelligente, j’aime ces compléments apportant un regard tranchant et pertinent, qui plus est soumis avec respect et délicatesse.

      Je suis d’accord avec toi, il ne faut pas sombrer dans l’inaction ou l’effondrement des déprimés, loin de moi cette optique de résignation. Mais la phase de prise de conscience des horreurs et de leurs étendues ne peut engendrer chez un être sain d’esprit que le désarroi, tout d’abord. Cela étant, certains transforment ce désarroi en colère ou en haine, un choix impulsif mais compréhensible au regard des injustices abyssales opposées, d’autres adoptent le repli sur soi ce qui n’arrange peut-être que leur propre salut...Enfin la plupart ont juste peur et se sentent perdu, et ces questionnements sur le monde et ses valeurs les taraudent au point de passer des heures à écouter des orateurs charismatiques et talentueux, dont A.Soral, susceptibles de les guider, de les regrouper en citoyens-athlètes capables de résister aux infamies par la force de leur esprit entraîné, de leurs acquis, de leur foi... alors je ne pense pas qu’il faille voir E&R comme un tombeau d’où les âmes scarifiées par leurs pairs ne pourraient sortir soigner de leurs douleurs. Au contraire, ici je vois l’espoir de jeunes et moins jeunes qui apprennent en premier lieu à se regarder avec lucidité, à se comprendre avec amertume et enfin à émerger d’un paradigme empoisonné avec l’envie de renaître en Hommes libres.

      Merci E&R de promouvoir la nucléation du sens, dispersé dans ce chaos grandissant, la vérité vaincra
      Amitiés

       
  • #190312
    Le 21 juillet 2012 à 21:45 par lebihan
    « La destruction créatrice » capitaliste à son paroxysme

    Cela faisait longtemps qu’on attendait un texte pareil !
    Nul besoin de commenter, c’est pertinent et lumineux.
    Bravo et je crois que je vais relire cet article dix fois ce week-end.

     

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  • #194622
    Le 30 juillet 2012 à 21:34 par Yanis
    « La destruction créatrice » capitaliste à son paroxysme

    Bonjour à tous, (je m’excuse par avance des fautes, le français n’est pas ma langue maternelle)

    Je me permettrai de mettre un petit bémol à cet article visiblement très engagé et aux commentaires qu’il à suscité .

    Premièrement je pense que l’auteur ne défini pas correctement les termes qu’il utilise notamment "capitaliste" et "libéral" ce qui peut prêter à confusion.

    La politique économique de la France n’est ni libérale ni capitaliste, il n’y a d’ailleurs jamais eu de politique libérale en France, même Giscard était un interventionniste zélé. La France qu’elle soit UMP ou PS est socialiste et socialisante elle pratique le capitalisme de copinage, l’État intervient dans absolument toutes les sphères économiques et confisque un pourcentage toujours plus important des revenus de ceux qui produisent, notamment des classes moyennes et des petits patrons, entrepreneurs, artisans, alors que ceux qui en on les moyens partent à Londres, Genève ou Bruxelles.

    De par son héritage catholique, marxiste et colbertiste la France a toujours rejeté les solutions libérales, même quand elles on fait leurs preuves en terme d’efficacité économique à l’étranger ( Suisse , Allemagne, Pays-Bas). On peut s’en féliciter ou le déplorer mais c’est un fait qui à mon sens est irréfutable.
    Il suffit de comparer les niveaux des vies des pays ou la liberté économique est plus grande (sans forcement être des pays libéraux) avec ceux qui contrôlent et interviennent maladroitement dans l’économie.

    Les premiers sont des pays riches, ou il fait bon vivre, ou la liberté économique garanti les libertés individuelles et vice-versa et qui attirent une immigration qualifiée et éduquée qui s’intègre parfaitement.

    Les seconds sont des pays qui vont mal, ou les libertés individuelles sont attaquées à grand coup de burin, ou les gens partent et ou une petite oligarchie de copinage tient les rênes du pouvoir politique et économique, volent par l’impôt et arrosent les copains et de temps en temps le peuple pour le calmer.

    Faites un peut plus confiance à l’individu plutôt qu’à l’administration d’État, renseignez vous sur les théories libérales et le libéralisme politique et économique. Vous verrez que les libéraux ne sont pas des affreux patrons capitalistes mangeurs d’enfants qui virent des ouvriers par pack de 8000 avec un petit rire sadique et que la plupart d’entre nous sommes libéraux sans même le savoir.

    Liberté d’expression, moins d’impôts, moins de capitalisme étatique, Vive la France.

     

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