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La "revenante" de Syrie Amandine Le Coz condamnée à 10 ans de réclusion

Dyslexique, bimbo, gothique, voilée

Les magistrats ont-ils été sensibles aux larmes qu’elle a versées pendant deux jours ? Amandine Le Coz, 32 ans, a été condamnée par la cour d’assises spéciale de Paris, vendredi 3 mars, à dix ans de réclusion, avec deux tiers de sûreté, pour « association de malfaiteurs terroriste » criminelle après avoir passé quatre ans dans les rangs du groupe État islamique en Syrie.

 

 

Une peine légèrement inférieure aux réquisitions du Parquet national antiterroriste, qui avait demandé onze ans de réclusion, bien en deçà des 30 ans encourus. Dans son réquisitoire, l’avocat général Benjamin Chambre a réfuté la seule grille de lecture d’une « jeune fille paumée, fragile ». « Loin d’être une femme victime, elle est une femme très proactive », a-t-il asséné, estimant que « le chemin » du repentir était « encore bien long ».

Amandine Le Coz fait partie des premières « revenantes » à être jugées aux assises, à l’instar de Douha Mounib, condamnée juste avant elle à douze ans de prison. Ces femmes sont rentrées en France bien avant l’instauration de la politique de rapatriement des familles de jihadistes, mais après la loi du 21 juillet 2016, qui a criminalisé les départs « sur zone ». Elles ne bénéficient plus des « stéréotypes » qui ont « longtemps contribué à minimiser le rôle des femmes » au sein de l’organisation terroriste, comme l’a rappelé une enquêtrice de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) entendue par visioconférence à l’ouverture des débats.

 

« Je ne suis pas encore guérie »

Derrière sa vitre opaque, anonymat oblige, l’enquêtrice 1869SI a listé les « trois catégories de femmes rentrées » en France :

« les repenties », « restées peu de temps et rapidement revenues », « les partagées », tiraillées entre « volonté de rupture et volonté de maintenir un lien » avec l’idéologie du califat et « les convaincues », avec leur « volonté intacte et la dissimulation de leurs intentions et de leur radicalisation ».

L’accusée est assez rapidement apparue comme faisant partie de la deuxième catégorie. Amandine Le Coz, entre deux sanglots, en a elle-même convenu : « Aujourd’hui, je suis sur la voie de la guérison, mais je ne suis pas encore guérie. »

Emmitouflée dans un long gilet gris, la jeune femme aux longs cheveux châtains et au regard parfois éteint a le teint d’une convalescente. Un mouchoir en papier à la main, le visage régulièrement déformé par les pleurs, elle participe avec difficulté à l’exposé au pas de course de sa vie. Élevée en région parisienne dans une famille modeste de trois enfants, dont elle est la petite dernière, son adolescence est marquée par des difficultés scolaires. Dyslexique, elle est orientée en classe Segpa, qui accueille les élèves qui présentent des difficultés d’apprentissage durables. « Ça m’a beaucoup blessée, je me sentais nulle, incapable », murmure-t-elle. À l’entendre, c’est ce complexe qui l’a orientée vers la religion musulmane dès la sixième.

« Dans l’islam, on est dans une communauté égale, il n’y a pas besoin de connaître un texte par cœur. On n’a pas besoin d’avoir un QI de 247 pour rentrer dans cette religion. »

[...]

À l’entrée dans l’âge adulte, elle alterne petits boulots, photos pour du mannequinat et soirées drogue. Là encore, pour singer ses amis de l’époque : « Je voulais être normale, comme eux. »

 

« Je voulais trouver une famille de substitution »

C’est après avoir cru faire une overdose qu’elle prend, dit-elle, la décision de se convertir, comme un « échappatoire, une valorisation ». (...)

Après l’allure gothique et bimbo vient celle de la femme voilée. (...) Après l’errance identitaire, vient l’errance tout court. En 2014, Amandine Le Coz habite à droite et à gauche. La bascule se fait en quelques mois. Au gré de ses rencontres dans le monde réel et virtuel, elle se convertit dans une mosquée de Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise) et décide de partir en Syrie pour vivre sous l’autorité de l’État islamique, alors tout juste auto-proclamé. Au président, qui tente de comprendre le lien entre sa conversion et son « intérêt pour la Syrie », l’accusée bredouille à plusieurs reprises qu’elle était « dans la haine » en raison de la « violence du rejet » de sa famille. « Je voulais trouver une famille de substitution, un groupe d’appartenance », répète-t-elle. Mais elle l’assure, elle n’était « pas dans la haine de la France ».

 

« Je fais des choix en fonction des gens »

L’adepte de « téléréalité » et des « réseaux sociaux » cède aux sirènes de la propagande, qui met en avant des « combattants érigés en héros, décrits comme victorieux et très beaux », selon les mots de l’enquêtrice de la DGSI. Fascinée par la « beauté » de ses partenaires amoureux en général, selon l’experte-psychologue, la jeune femme de 23 ans cherche à se marier à tout prix, sésame pour pouvoir partir. Après plusieurs tentatives, elle finit par tomber sur Yacine Rettoun, qu’elle épouse via une application.

[...]

« Je vais pouvoir vivre ma religion, avoir une maison avec une piscine », dit-elle à sa mère – mais la beauté recherchée s’envole vite. La violence est partout : dans les coups de son mari, un cadre de l’État islamique proche de Boubaker el Hakim, responsable des attentats projetés à l’extérieur, dans les exactions commises par le groupe, dans les bombardements...

[...]

Après être parvenue à divorcer de Yacine Rettoun – donné pour mort depuis l’été 2017 –, Amandine Le Coz se remarie avec un autre combattant de l’État islamique, Haroun Belfilali, suspecté d’avoir fait partie d’une katiba (un bataillon) de snipers. (...)

Mais elle agace la cour en éludant les détails de son engagement sur place. Acculée par les éléments du dossier et les questions de l’avocat général, elle admet avoir voulu se « faire exploser » et avoir « déjà porté » une ceinture explosive sur place « pour mourir en martyr ». « Je pensais que c’était la meilleure adoration. »

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