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La révolution du livre de poche

Interview d’un "aristocrate" de la lecture, 1964

Alors que la 33e édition du Salon du livre débute vendredi [22 mars, ndlr], l’INA a déniché une interview de 1964 dans laquelle un étudiant en médecine, intonations bourgeoises à l’appui, insiste sur la nécessité d’avoir une « aristocratie des lecteurs ».

Il pense « beaucoup de mal » de l’arrivée du livre de poche :

« Ça fait lire un tas de gens qui n’avaient pas besoin de lire, finalement. [...] Avant ils lisaient “Nous deux” ou “La Vie en fleurs”, et d’un seul coup ils se sont retrouvés avec Sartre dans les mains, ce qui leur a donné une espèce de prétention intellectuelle qu’ils n’avaient pas. C’est-à-dire qu’avant, les gens étaient humbles devant la littérature, alors que maintenant, ils se permettent de la prendre de haut. Les gens ont acquis le droit de mépris maintenant. »

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72 Commentaires

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  • #369862
    Le 26 mars 2013 à 23:54 par Matthieu Hague
    La révolution du livre de poche

    Une question m’étreint : passé le ton méprisant du bonhomme, ne dit-il pas que le passage d’un savoir largement accessible pousse à l’illusion d’une possession dus avoir ? Lire est bien, mais la compréhension d’un texte est au-delà de la simple lecture ; l’analyse d’un travail sérieux (ou d’un travail de cochon devant être réfuté) pose comme problématique que la simple lecture n’est pas suffisante. Or une "vulgarisation" du savoir (que ce terme est mal choisi, je vous prie de m’excuser) sans un apprentissage de l’analyse, n’est-ce pas finalement donner des illusions de connaissances, plutôt que la connaissance elle-même.
    Après tout comme dit M.SORAL "à vous de faire le boulot : lisez", sous-entendu que la lecture est un labeur (au sens noble : le labour qui fait germer les champs, mais encore faut-il être laboureur compétent).
    Voilà, juste pour donner un avis à contre-courant.

     

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    • #370583
      Le Mars 2013 à 20:44 par zazzy
      La révolution du livre de poche

      Vous avez entièrement raison. Il est bon de poser son livre et de réfléchir à ce que l’on vient de lire. Personnellement, j’ai l’habitude de lire deux fois les livres (hormis les ouvrages de détente genre policiers). La première fois, je lis vite pour le plaisir de la découverte et la deuxième en prenant tout mon temps et en réfléchissant, en retournant en arrière si besoin. Par ailleurs, j’aime particulièrement discuter d’un livre avec un tiers. Mais il est rare de trouver des interlocuteurs qui vont au fond des choses, qui "font le boulot" comme le dit fort justement Alain Soral et comme vous le soulignez pertinemment.

       
  • #369933
    Le 27 mars 2013 à 01:13 par Hebe
    La révolution du livre de poche

    Bonjour,
    Parfaitement d’accord avec le personnage à propos du livre de poche, mais sous un autre angle. Il a permis à des écrivaillons de troisième zone de pourrir la littérature. L’abondance de papier a nui à la qualité de l’écriture. Les bibliothèques privées (mon grand père avait ouvert la sienne au prêt, ça marchait fort bien) ou municipales ont toujours été ouvertes pour les gens qui CHERCHAIENT un livre. Aujourd’hui, s’il existe une littérature de qualité, souvent étrangère, les rayons s’encombrent de roman ineptes d’écrivains lamentables, et je pense que le L.D.P. a permis celà. En revanche, s’il a donné l’accès à de grandes œuvres à certains, je suis ravi. Au fait, avez-vous noté le prix d’un bouquin, aujourd’hui ? Vive a tablette de lecture !
    Hébé

     

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    • #370587
      Le Mars 2013 à 20:52 par zazzy
      La révolution du livre de poche

      Bonjour Hebe, pas tout à fait d’accord avec vous sur les écrivaillons : le LDP en général ne sort que des auteurs classiques ou à grand tirage. Mais il est vrai que grand tirage ne veut pas dire qualité. Il y a des quantités de mauvais ouvrages qui sortent en éditions de luxe (Da Vinci Code, Millenium et autres). En revanche, pleinement d’accord sur la littérature étrangère. Personnellement, je me suis arrêtée (chronologiquement) à La Varende, Mauriac et Dutour pour les auteurs français. Ce sont les derniers excellents pour moi. Les contemporains m’ennuient réellement et je préfère de beaucoup les romanciers américains qui sont bien au-dessus des Français, même si cela ne fait pas plaisir à dire !

       
  • #370034
    Le 27 mars 2013 à 06:43 par julio
    La révolution du livre de poche

    L’analyse sous-jacente à ce commentaire est intéressante. C’est ni plus ni moins que la défense de l’aristocratie contre l’égalitarisme qui est discutée à travers la question du livre de poche (qui est en fait dérisoire, c’est là l’erreur du monsieur).

    Or j’aimerais faire remarquer à tous les lecteurs que sous couvert d’égalitarisme (d’ou le nom E R), Soral vend en fait des idées aristocratiques, quand il dit par exemple qu’il est trop democrate pour laisser les gens choisir un naze qui gouverne (cf conf de hong kong) car il est en fait pour un retour de l’autorité politique par un leader a la De Gaulle. Pareil lorsqu’il remet les gens a leur place lors de la conf avec PSG ou il dit grosso modo que la plupart des gens sont des petits c ons qui n’ont pas le droit de parler car ils n’ont rien fait pour le meriter.

    Or que dit le monsieur ici, qu’une hirondelle ne fait pas le printemps, c’est a dire que d’avoir un livre de poche ne fait pas de vous un esprit eclairé et que par conséquent il faut rester humble devant la litérature. En fait sans le savoir il fait la critique de Ruquier et bien d’autres..

    Donc attention a ne pas faire la critique de ce monsieur par la gauche, cad critiquer l’aristocratie au nom de l’egalitarisme, quand on voit ce que ca a donné.

     

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    • #370094
      Le Mars 2013 à 09:56 par La bête immonde
      La révolution du livre de poche

      Mais toutes les élites sont vouées à la décadence tout simplement... Il en fût ainsi de l’aristocratie, puis de la bourgeoisie. Pour 1 De Gaulle, combien de Mitterand et de Sarozy ?

      Kant disait que l’homme est un animal qui a besoin d’un maître, tout en concédant que le maître est lui même un animal qui a besoin d’un maître, le problème est insoluble.

       
    • #370237
      Le Mars 2013 à 13:36 par untel
      La révolution du livre de poche

      à la bête immonde :
      Si le maître croit en Dieu, le problème n’est pas du tout insoluble

       
  • #370065
    Le 27 mars 2013 à 08:41 par Ruhtra
    La révolution du livre de poche

    Je doute que les gens lisent plus depuis l’apparition du livre de poche. Ils sont sans doute bien trop occupés à acheter des écrans plasma, des i-Phone et jouer à la Playstècheune.

     

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    • #370574
      Le Mars 2013 à 20:36 par zazzy
      La révolution du livre de poche

      En 1964, j’avais 14 ans et je puis vous assurer que c’était une joie de pouvoir aller chez le libraire et y trouver quantité de bons ouvrages à un prix modique. Je ne m’en suis pas privée et nombreuses étions-nous dans ce cas. Nous étions heureuses de parler de nos lectures durant les récréations et d’échanger des livres. Druon avec Les Rois Maudits, en sept volumes je crois, faisait la joie de tous et faisait naître l’intérêt pour l’histoire de France. Il est vrai que nous n’avions ni téléphone portable ni playstations et que la télévision n’avait qu’une chaîne en noir et blanc. Mais mes filles qui avaient tout cela sont de grandes liseuses. Comme quoi ce n’est pas une question de génération.

       
  • #370147
    Le 27 mars 2013 à 11:27 par Perezvon
    La révolution du livre de poche

    Que les gens aient acquis un droit de mépris sur Sartre est effectivement préoccupant. Il faudrait que ce soit un devoir !

     

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  • #370175
    Le 27 mars 2013 à 12:24 par tgh
    La révolution du livre de poche

    bon ben, j’arrête d’acheter des bouquins ! Pardon à notre Aristocratie !
    Laissons les Jacques Attali et Alain Minc nous guider vers la lumière.

     

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  • #370218
    Le 27 mars 2013 à 13:12 par Eric
    La révolution du livre de poche

    Ce jeune homme pédant est haïssable quand il prend la lecture pour un privilège de classe, cependant il dénonce également la démocratisation de la lecture (ce qui en langage impérialiste veut dire : bouffe de la littérature avec NOS analyses, NOS points de vue et NOS interprétations, et si tu t’écartes du droit chemin de la pensée unique, tu peux rejoindre le bancs des crétins qui n’ont rien compris, et retourne donc faire quelques heures de littérature sur les bancs de l’école mondialiste).
    L’accès à la culture se fait pas à pas, nécessite une base orthographique et langagière, et un sens de l’interprétation qu’on ne peut acquérir qu’en lisant plus. Lire Madame Bovary et prendre J.K Rowlings pour une romancière de génie c’est grosso modo le niveau culturel d’un bachelier aujourd’hui. Les préparationnaires littéraires sont les pires, ils ont lu sans rattacher à l’histoire, l’économie et la politique, les idées qu’ils recevaient. (bon ne pas voir le mal partout, y’en a des biens ).

     

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  • #370233
    Le 27 mars 2013 à 13:32 par LasCasas
    La révolution du livre de poche

    Il y a fort à parier que si cette personne n’était pas née dans un milieu favorisé, il n’aurait jamais pu accéder à des études de médecine. Sa suffisance, son mépris pour autrui seraient supportables si seulement il n’était pas le fat dénué d’intelligence qu’il semble être. J’ai rencontré autant de personnes intelligentes et passionnantes chez les universitaires que chez les artisans pour ma part.
    Parmi mes plus beaux souvenirs de jeune homme il y a de longues heures passées en compagnie de livres de poche (et souvent d’occasion). Étant étudiant et passablement impécunieux je n’avais alors que cette option pour m’embellir l’esprit et le construire. Cet individu me donne la nausée.

     

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    • #370586
      Le Mars 2013 à 20:49 par Bellérophon
      La révolution du livre de poche

      Ce que vous dites est très juste, cependant une fois votre nausée évacuée, écoutez ce qu’il y a de juste aussi, à mon sens, dans ce qu’il dit sur notre manque d’humilité, sur l’orgueil de l’époque. La démocratie est louable quand elle tire chacun vers le haut, nous sommes loin du compte. Ecoutez ces chroniqueurs, ils ont lu trois livres et ont des avis sur tout. La haute culture demande une formation, peut-être, une initiation, sans doute, et pour le moins de l’humilité, ceci n’a pas été fourni avec le livre à 5 fr. Il est fort à parier que les enfants de ce monsieur parlent aujourd’hui avec cet accent délicieux de la racaille élevée au RAP de l’oncle sam, y compris s’il habite le même quartier. Après le livre de poche nous avons comme poète, Grand corps malade, c’est un fait. Il y a possiblement une relation de cause à effet.

       
    • #370854
      Le Mars 2013 à 09:55 par LasCasas
      La révolution du livre de poche

      @Bellérophon

      Exact mais c’est sans doute une question d’état d’esprit. Pour ma part l’humilité (sincère et non ostentatoire) est un pré-requis lorsque l’on aborde un domaine ou que l’on rencontre une personne ou un livre. Par humilité j’entends la capacité à écouter avant de chercher à se faire entendre. Je veux croire que les gens qui pérorent sur un sujet avec autorité en ayant une culture de surface sur ce sujet ne seront pas trop prix au sérieux mais je dois admettre que c’est malheureusement souvent le cas.
      "Nous avons, depuis longtemps, perdu la faculté de ruminer" écrivait Nietzsche. La culture dans tous les domaines ne doit pas être seulement absorbée mais également assimilée, digérée. A une époque où il faut que tout aille vite, de la nourriture à la philosophie, il n’est pas étonnant que pour briller au firmament des merdias quelques opportunistes s’empare de bribes de connaissance et nous les jettent à la figure sans en maîtriser les tenants et les aboutissants. Desproges avait une très jolie phrase pour décrire ce genre de personnage qui "ne laissera pas plus de trace dans le souvenir culturel de l’humanité que le photocopieur IBM qui lui sert de seul et unique talent".
      Est-ce que le livre de poche a eu globalement un effet délétère ? Je ne le pense pas car c’est le véhicule neutre et accessible du pire comme du meilleur en littérature. On y trouve après tout aussi bien Marc Lévy que Louis Ferdinand Céline. Nous sommes d’accord sur le manque d’humilité de notre époque mais ce personnage infatué est-il réellement à même de nous faire la leçon sur ce point ? J’en doute.

       
  • #370249
    Le 27 mars 2013 à 13:48 par Laurent
    La révolution du livre de poche

    Assez d’embrouillaminis sur cette vidéo.
    Parlons-nous du support ou du contenu ?

    un livre de poche coûte environ 7,5 euros soit environ 0,75% de smic
    Un livre de la pléiade coûte environ 50 euros soit 0,75% d’un gus qui gagne 6666,66 euros.
    Cela sous entend que seuls ceux dont les revenus dépassent 6666,66 euros ont droit de "mépriser" la littérature ?

    Quid des bibliothèques dans ce débat ?

    Ensuite, il faut lire le contenu : un livre de BHL, même édité à la pléiade, reste et restera une merde que tous ont le devoir de mépriser pour le salut de l’intelligence.

    Le type qui s’exprime dans cette vidéo est l’archétype même du tartuffe.

     

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    • #370596
      Le Mars 2013 à 20:59 par zazzy
      La révolution du livre de poche

      Mais les livres de la Pléiade ne sont pas chers si l’on y réfléchit : il y a souvent plusieurs ouvrages dans un seul tome. Par ailleurs, les notes apportent un plus considérable et représentent souvent cent pages au moins. Alors ce n’est pas si cher si l’on compare en temps de lecture (et en qualité aussi). J’ai Baudelaire en Pléiade : on n’a jamais fini de le lire. Ce sont des ouvrages qui vous suivent tout au long de votre vie. Il est certain que je n’achète pas des romans (genre Zola, ce traître !). Saint-Simon, César, lus dans La Pléiade c’est tout de même autre chose comme qualité et comme apport culturel. Pour BHL, j’espère que c’est une plaisanterie, qu’il n’est pas dans La Pléiade ?

       
  • #371334
    Le 28 mars 2013 à 18:34 par ohlala
    La révolution du livre de poche

    A contre courant, il faudrait lire "la littérature à l’estomac" de Julien Gracq...

     

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