Oui, l’étymologie est discutée, c’est vrai. Je retire ce point.

Istanbul est le nom populaire GREC de cette grande cité, qui vient de redevenir la plus grande et la plus peuplée d’Europe.

C’est, sans aucune incertitude, sans aucun doute pour personne qui emploie ce nom, la prononciation contracte mais parfaitement correcte de l’expression grecque byzantine moderne stan poulin (stanbouli) ou plus clasiquement, eis tan polin (éis tan polin), "en ville". Après une consonne sonore comme le nu le pi se prononce b et non pas p (la lettre bêta sert à transcrire un autre son que le b, plus proche du b espagnol ou du v français). Cette expression grecque qui veut dire "en ville" (aller en) date de l’époque byzantine où après la ruine de la civilisation classique il n’existait plus qu’une grande ville digne de ce nom à la grandeur de l’espace grec, Constantinople, si bien qu’aller en ville voulait dire aller à Constantinople nécessairement tout comme un dîner en ville en France sous-entend presque toujours Paris.

Ataturk a imposé ce nom plus populaire pour tenter de donner aux Grecs la nostalgie du temps où même pendant tout l’empire ottoman ils continuèrent plus que jamais à dominer numériquement et surtout financièrement cette ville en tant qu’entrepreneurs en collecte d’impôts pour la Sublime Porte.

Constantinople-Istanbul fut la deuxième grande étape de l’expansion de l’Islam avec Mahomet II, après la première qui fut la prise de Jérusalem-El Qods, de Memphis-Le Caire, de Babylone-Baghdad, et de Carthage-Tunis presque en même temps sous les quatre premiers califes continuateurs de Mahomet (Mahomet est la prononciation turque et Mohammed l’arabe).

La troisième ville à venir, dont le voeu de conquête à préparer lentement dès lors fut prononcé par Mahomet II le jour de son entrée dans Istanbul, pour éviter que ses troupes triomphantes ne s’endormissent trop sur leur butin, c’est Paris, qui devra prendre pour nouveau nom Aqsa el Fariza ("prise de guerre suprême"), la raison étant que c’était la ville la plus considérable à tous points de vue de la Chrétienté occidentale (et non pas Rome qui était trop infestée de malaria et sur un territoire changeant de mains trop souvent). Les noms à donner à la France (el Franjiya, dont les habitants seront les Franjiyin) et aux autres villes sont déjà tous trouvés (exemple Marseille = Mers el Leila = port de nuit).

@ Miville
Merci. C’est très clair. Voilà qui répond à une question sur laquelle j’aurais mieux fait de me taire. J’adore les commentaires qui m’apprennent quelque chose !

Trés intéressant, Miville.
Si Marseille signifie Mars-El-Leila, le port de la nuit, quels seraient la signification d’autres villes ?

Un petit clin d’œil au Marcionisme qui interdisait de se marier et d’avoir des enfants.

je pense que tu confonds avec le catharisme.
Visiblement tu ne connais rien de Marcion qui n’a eu des problèmes qu’avec l’Eglise de Rome mais était parfaitement reconnu par les Eglises d’Orient. Marcion était loin d’être un hérétique (les pères de l’Eglise ont d’ailleurs inventé le terme pour lui bien après sa mort pour combattre son Eglise qui s’étendait sur toute la chrétienté.
deuxièmement le catholicisme papal invente un christianisme légaliste mais surtout reprend l’idée juive du contrat commercial avec dieu ( le pardon, c’est combien ?) en contradiction avec le message christique. le catholicisme naissant est un retour au dieu de la Torah et à son idéologie (ce qu’il reproche aux protestantisme). la seule chose qui sauve le catholicisme c’est de ne pas avoir renié le culte de la vierge (un culte oriental consensuel)

Le Marcionisme interdisait de se marier et d’enfanter, il ne pouvait donc que disparaître.
Pour le reste, le Catholicisme n’est pas monolithique. Guyénot a raison sur un point. Le sud de l’Italie, Naples et Palerme, c’est l’Orient. Et pourtant, Naples et Palerme sont les deux villes les plus catholiques du monde.

c’est pour ça que l’Eglise de Marcion était encore florissante deux siècles après sa mort ?
tu devrais vérifier la pertinence de tes sources (si elles existent). en tous les cas ni Saint Jérome, ni Tertullien même s’ils ne sont pas d’accords sur beaucoup de points, n’abordent même pas la question, c’est dire.
et huit siècles plus tard le bibliographe musulman du Xe siècle Ibn al-Nadīm va jusqu’à affirmer que les Marcionites sont « nombreux au Khurāsān » et qu’ils y pratiquent ouvertement leur religion.
pour des mecs qui ne baisent pas, ils ont une sacrée longévité.

 « C’est une véritable catastrophe les croisades ; ça n’a mené à rien. » : L’intérêt de livrer une telle conclusion après avoir souligné l’importance des croisades entre 1095 et 1291, m’échappe. Évaluer l’épopée des croisades à l’aune de leur capacité à s’emparer de Jérusalem, est une faute de raisonnement.

Les croisades furent concomitamment une entreprise religieuse, politique, économique, et militaire, qui engendra non seulement une littérature prolifique qui fait encore rayonner la France, mais également une modélisation du combat pour la chevalerie. La glorification de la figure du croisé dans les arts a permis à l’imaginaire populaire d’embrasser les vertus nobiliaires : cette convergence, cette réconciliation des ordres autour d’une culture de la guerre sainte fut au fondement de la définition de la masculinité blanche. Parce qu’elles ont contribué à l’édification de l’idéal masculin, les croisades constituèrent un acte fondateur de l’anthropologie européenne.

La France étant fille aînée de l’Église, qu’avait-elle besoin de sortir de ses frontières, d’organiser des expéditions lointaines, alors qu’elle jouissait de cette prééminence depuis le VII ème siècle ? Les croisades furent ce moment d’intersection de l’histoire où la royauté française se mit à associer sa mission divine avec un dépassement ontologique du concept de frontière. L’Autre et l’ailleurs devaient être chrétiens par les armes : l’universalisme français était né. La chrétienté enseigna la charité ; les croisades instituèrent, à travers la nécessité du Salut pour l’altérité, l’invention grandiose de l’universalisme français.

Dès lors, les croisades sont à envisager, non comme une catastrophe n’ayant mené à rien, mais comme un cataclysme fondateur de l’anthropologie blanche. Les croisades sont, il me semble, le balbutiement inaugural du mondialisme. Et la seule civilisation capable de rivaliser de hauteur de vues, de prosélytisme et d’universalisme avec l’épistémè des croisades est la civilisation turco-arabo musulmane, même si cela heurte le chauvinisme de certains.

 « Y a pas grand chose à croire dans l’islam » : Même pas les règles d’hygiène et d’aseptie qui ont permis aux Arabes de réaliser la première dissection des corps, ancêtre de la chirurgie, pendant que l’Homme Blanc en était encore à la saignée des corps jusqu’à ce qu’anémie et mort s’en suivent ? Même pas l’iconoclasme qui rapproche l’islam de l’orthodoxie catholique, dont monsieur Guyénot est néophyte inattendu ?

l’empire romain d’orient est le résultat de la division politique de l’empire romain en deux entités jumelles (orient et occident)

J’abordais cette question dans la première partie, en soulignant que la civilisation byzantine est en réalité aussi, voire surtout, l’héritière de la civilisation hellénistique qui a précédé l’empire de Rome.