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Le Qatar, un marché de 20 milliards d’euros pour les industriels de l’armement

Bien qu’étant un petit pays de par sa superficie et sa population, le Qatar occupe le devant de la scène, ces derniers temps, en multipliant les initiatives diplomatiques, comme par exemple sur le dossier syrien et, avant, lors de l’affaire libyenne, et en cherchant à accroître son influence grâce aux royalities qu’il tire de ses ressources pétrolières et gazières.

Comme d’autres monarchies pétrolières du golfe Persique, Doha redoute la menace iranienne. Outre les divergences d’ordre religieux (le Qatar a une interprétation rigoriste de l’islam sunnite alors que l’Iran est à dominante chiite), les deux pays se partagent un même supergisement de gaz naturel, lequel englobe les champs gaziers de North Dome, exploités par l’émirat, et de South Pars, situés en territoire iranien.

Or, étant donné que les capacités d’exploitation quatariotes sont supérieures à celles de l’Iran, le Qatar puise mécaniquement dans les réserves de son voisin, ce qui peut être une source de tension entre les deux pays.

Quoi qu’il en soit, et comme l’émirat, à l’instar d’autres pays de la région, prévoit de moderniser ses forces armées. Et ses besoins sont à la fois divers et importants. Cela va des avions de combat aux blindés, en passant par les navires de guerre, la défense anti-aérienne et les hélicoptères. Bien évidemment, un tel potentiel intéresse les industriels français de l’armement mais aussi leurs homologues américains, et cela d’autant plus que les Etats-Unis disposent d’une importante base à Doha. D’après le site économique LaTribune.fr, ce marché est estimé à environ 20 milliards d’euros.

Ainsi, MBDA proposerait le VL-Mica ainsi que le Système sol-air de moyenne portée terrestre SAMP-T. Il serait également question d’une offre commune avec DCNS pour une offre portant sur des frégates dotées du dispositif anti-missile Aster 30. Le constructeur naval est aussi sur les rangs pour placer des corvettes Gowind, ainsi que le système de combat SETIS.

Pour ce qui concerne les véhicules blindés, Nexter a ce qu’il faut dans sa gamme pour satisfaire les besoins qatariens, avec l’Aravis, le Caesar (Camion équipé d’un système d’artillerie) ou encore le VBCI (véhicule blindé de combat d’infanterie).

D’après LaTribune.fr, il aurait été même question de fournir des chars Leclerc d’occasion pour équiper une brigade. Sans doute qu’il s’agissait de ceux qui furent, pendant un temps, proposés à la Colombie et à l’Arabie Saoudite… Mais là, l’affaire est d’ores et déjà pliée, Berlin ayant confirmé, en juillet dernier, le souhait du Qatar de se doter de 200 exemplaires du char Leopard-2, produit par Krauss-Maffei Wegman et Rheinmetall.

Il est aussi envisagé de proposer des hélicoptères NH-90, développé conjointement par AgustaWestland et Eurocopter. Ce dernier serait également en lice pour fournir quelques exemplaires de l’appareil de combat Tigre, lequel est en balance avec l’Apache de Boeing.

Enfin, alors que la piste s’est quelque peu refroidie aux Emirats arabes unis, le Rafale de Dassault Aviation pourrait s’imposer au Qatar, où, d’après LaTribune.fr, l’avion de combat français vient de sortir d’une “campagne extrêmement positive par temps chaud… sans coup de chaleur à l’inverse des concurrents américains”, à savoir des F-15 et des F-18.

Pour remplacer ses Mirage 2000-5, Doha avait ouvert un appel d’offres en janvier 2011. Il s’agirait de livrer à la Qatar Emiri Air Force entre 24 et 36 appareils. Le processus de sélection n’est pas encore terminé, étant donné que l’Eurofighter Typhoon et le F-16 Block 50/52 de Lockheed-Martin doivent encore être évalués.