Egalité et Réconciliation
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Le grand retour de Stéphane Guillon (sur Radio communauté juive)

Il n’y a pas de hasard. Stéphane Guillon, qui avait disparu des radars audiovisuels, renaît miraculeusement en cette année 2025, au grand bonheur de ses dizaines de fans.

 

Stéphane, pour ceux qui ne l’ont pas connu sur France Inter ou chez Ardisson, est en effet un des piliers de l’humour profundis, c’est-à-dire aligné sur le pouvoir profond. En d’autres termes, il peut critiquer un ministre ou un people déclassé, mais jamais le CRIF ou la Banque, par exemple. Ses textes sont des professions de foi politiques légèrement teintées d’humour, en général triste, dans une proportion de 95/5 environ.

C’est donc avec un certain retard, tant la station RCJ est confidentielle, que nous avons découvert un Stéphane non seulement vivant, même si marqué par le temps et sa mauvaise image sur les réseaux sociaux, mais qu’en plus il jouait une pièce. Oui, un metteur en scène l’a appelé, lui, pour incarner un rôle, ce qui est extrêmement rare pour Stéphane, tant au cinéma qu’au théâtre (le milieu se venge de ses portraits acides). On dirait que le changement de paradigme, l’effondrement des médias mainstream au profit des RS, a fait disparaître à la manière de la comète beaucoup de dinosaures inadaptés.

Devant la sympathique animatrice communautaire de RCJ, qui au moins ne cache pas son jeu comme CNews ou Europe 1, Stéphane a livré une anecdote sur sa mauvaise image dans l’opinion (à 12’11) :

« Moi il m’est arrivé de donner ma place dans le métro et les gens me regardaient en me disant, “ah mais vous êtes sympa en fait” ! Et ça me sidérait qu’on puisse me dire ça. »

 

Gageons que désormais, les gens vont (enfin) l’aimer, et les metteurs en scène l’appeler ! Ses touchantes révélations dans cette émission qui a fait quand même 392 vues en onze mois (soit un peu plus d’une vue par jour), ce qui signe la popularité du personnage – les gens sentent qu’il est profondément humain et sincère, et surtout drôle et pas du tout sinistre – peuvent faire monter les larmes à plus d’un. Il le dit à 14’41 :

« C’est pas une autobiographie, ce livre est un récit. C’est-à-dire que c’est quelqu’un, en l’occurrence moi, qui vais avoir ce, ce, ce chagrin d’amour très fort, dans une relation que je définis comme toxique, où je vais être totalement sous emprise. Je raconte une chute, la mienne, tout en essayant tout le temps d’amener le rire dans le récit, que le rire vienne en contrepoint, pasque je voulais éviter justement que le livre puisse paraître prétentieux, ou impudique, j’avais très peur de l’impudeur, quand vous vous racontez comme ça. »

Oh non, Stéphane, on te croit, ce livre n’est sûrement pas une entreprise impudique et prétentieuse de réhabilitation de soi après avoir collaboré avec le Système, un tire-larmes pour faire revenir le public qui a déserté.

Un autre faux humoriste qui a été utilisé par le système audiovisuel pour tirer sur les opposants, les résistants et autres mal-pensants et qui a disparu, après avoir bien servi le pouvoir profond, c’est Guy Carlier. La seule consolation pour Stéphane, c’est, en fin de carrière, un livre sur sa souffrance, sans comprendre qu’il a été utilisé et payé – royalement – pour faire un sale boulot, et d’être invité sur une radio communautaire qui est un peu la voix du CRIF.

Si Stéphane est un humoriste, Elbé est un humaniste

 

D’ailleurs, et là encore il n’y a pas de hasard, il est invité avec Pascal Elbé cinq mois plus tard sur la même station, décidément son service funéraire, pour parler d’une pièce, de la seule pièce où il est digne de jouer : une pièce communautaire. Là encore, énorme succès public de l’interview, puisque la vidéo a fait 298 vues en six mois, soit une vue et demie par jour. On sent que les stats montent, non ? La popularité revient, sur la pointe des pieds, en boitant un peu. Courage, Stéphane, ton karma est mauvais mais pas catastrophique, en vérité.

L’animatrice, au début, avant la chanson de Patrick Bruel Les Chaises vides (ça doit parler à Stéphane), évoque le « 500e jour après le 7 Octobre ». Stéphane, lui, dans ces circonstances tragiques, devient subitement solennel à 2’47.

« Moi j’ai dit à Jean-Marc Dumontet [1] qui est le producteur de ce spectacle, je lui ai dit y a des années que je serai toujours disponible, quoi qu’il arrive, à jouer ce texte [2]. À n’importe quelle période de l’année, deux fois, trois fois, dix fois, cent fois de suite, parce qu’il est essentiel. Notre ministre de l’Éducation a dit l’autre jour, à l’occasion des 80 ans de la libération des camps [3], que les derniers rescapés étant en train de disparaître, la seule chose qui nous restait à faire c’était la transmission, la transmission par la culture, par la littérature, par le théâtre. Et cette pièce, elle est très, très forte de ce côté-là. Et Pascal sera d’accord avec moi, on en a souvent parlé ensemble, on a des scolaires [4], et quand on a des scolaires dans cette pièce, on est heureux. D’abord parce qu’ils passent un grand moment de théâtre, et ensuite parce qu’il sont touchés, souvent même bouleversés, et qu’on a l’impression d’être utiles. »

 

2004 : dernier « soutien » de Stéphane à Dieudonné avant reniement

 

Après ce portrait en demi-teinte, les choses seront plus nettes. Dans Salut les Terriens !, en 2009, il n’y a plus d’humour, juste de la haine, une haine en service commandé : le chien aboie sur l’esclave en fuite. C’est la scène du fouet dans Django Unchained !

« Des images choc bientôt sur les paquets de cigarettes pour dégoûter les fumeurs. En exclusivité voici les premiers paquets : les Gitanes Jean-Marie Le Pen, les Lucky Robert Faurisson et les Gauloises Dieudonné. C’est vraiment à gerber. » (17/01/09)

« Dans le New Jersey un enfant de trois ans baptisé Adolf Hitler a été retiré à ses parents. Comme quoi, plus con et plus crasse que Dieudonné c’est possible. » (24/01/09)

« Guillon : Sur scène aussi il a un discours antisémite… Quand il fait applaudir Fofana sur scène il est clairement antisémite sur scène.
Yves Calvi : Je vous fais remarquer qu’il est pas là pour vous répondre.
Guillon : S’il avait été là je serais pas venu. » (Mots Croisés, 02/03/09)

L’humour au service de la propagande, c’est un choix. D’autres, comme Barré, Gardin ou Meurice, mettent leur humour au service de causes plus nobles. Et ils sont populaires.

 

Notes

[1] Le producteur et propriétaire de théâtres fait partie du premier cercle de Brigitte Macron.

[2] Inconnu à cette adresse revient au Théâtre Antoine dans une toute nouvelle mise en scène Dix neuf lettres entre deux amis, un Allemand et un Juif américain, à l’heure de la montée du nazisme. Un texte bouleversant interprété par Pascal Elbé et Stéphane Guillon (theatreonline.com).

[3] Élisabeth Borne était flanquée d’Éric de Rothschild, président du Mémorial de la Shoah.

[4] L’académie de Paris y « invite » les scolaires en masse.

Le triste destin de Stéphane Guillon