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Le massacre continu : 300 morts au Nord-Kivu (Congo) convoité par le Rwanda

Le monde a les yeux tournés vers l’Ukraine, mais aussi le Qatar. Un œil sur l’Ukraine, un autre sur le Qatar, c’est le quotidien informationnel de milliards de Terriens. Pendant ce temps, les massacres continuent dans la République démocratique du Congo (RDC). On devrait plutôt dire le massacre continue, et même le massacre continu, puisque cette guerre, qui dure depuis des décennies, a fait plus de morts que la Shoah.

 

 

C’est une guerre à la fois ethnique, économique et géopolitique, une guerre pour les richissimes ressources minières de l’est du pays, une guerre pour l’expansion du Rwanda de Kagame et de l’Ouganda de Museveni, tous deux soutenus par l’axe anglo-américain, voire américano-sioniste. Cette guerre ne fait pas la une des journaux, sauf en cas de massacre supérieur à la moyenne. Mais comme ces horreurs ont lieu dans les forêts, dans les villages, loin des observateurs qui eux aussi risquent leur peau (Hatzfeld en parle dans un de ses bouquins), le grand public a du mal à se faire une idée du conflit dit des Grands Lacs.

C’est évidemment la région du Kivu, déstabilisée depuis 1994 par les combattants tutsis ou pro-tutsis contrôlées par Kigali, qui concentre toutes les tensions. Le M23, cette milice de Kagame en territoire voisin, pratique un nettoyage ethnique sous prétexte de lutte contre les factions hutus des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) qui sont censées menacer le pouvoir central de Kigali. Ces combattants sont issus de la fuite de centaines de milliers de hutus à l’été 1994 devant l’avancée des troupes tutsis du FPR (Front patriotique rwandais).

Après le massacre de centaines de milliers de Tutsis sur le sol rwandais, d’avril à juin 1994, a commencé le massacre de centaines de milliers de Hutus à la fois sur le sol rwandais, mais aussi au Congo voisin, où les Hutus, génocidaires ou pas, ont trouvé refuge. Là, certains se sont organisés en défense contre les descentes des groupes armés tutsis, qui seront remplacés par le très pratique M23 (Mouvement du 23 mars) qui fera le sale boulot au bénéfice du pouvoir tutsi. Régulièrement dénoncés par les instances internationales, les dirigeants du M23 continuent leur travail de sape au Kivu.

Le pouvoir central de Kinshasa lutte contre ces intrusions meurtrières, mais sans grands moyens. Le champ est ouvert pour les rebelles du M23, qui revendiquent évidemment les terres intéressantes collées au Rwanda, qui ne dispose pas de ressources minières. Accusé de soutien aux rebelles, le porte-parole du gouvernement rwandais botte ici en touche :

« Le Rwanda n’a pas besoin de soutenir le M23, le M23 est composé par des Congolais. »

 

Nettoyage ethnique

Il y a nettoyage ethnique parce que les personnes tuées, comme le souligne Julien Paluku, le ministre congolais de l’Industrie, ne font pas partie des rebelles pro-Hutus ou des milices communautaires.

Le 29 novembre a eu lieu le dernier massacre en date, relaté par France 24 :

L’armée avait accusé jeudi le M23 d’avoir massacré au moins 50 civils dans ce village du Nord-Kivu, bilan que le gouvernement établissait le lendemain à « plus d’une centaine » de morts. Des habitants interrogés par téléphone par l’AFP ont raconté avoir dû, à la demande des rebelles, enterrer les victimes dans des fosses communes.

Le mouvement rebelle a rejeté les accusations des autorités congolaises et reconnu la mort de huit civils dans ce village, tués selon lui par des « balles perdues » lors de combats avec des miliciens.

Pour expliquer les nouveaux chiffres en possession du gouvernement, Julien Paluku et Patrick Muyaya ont indiqué qu’ils provenaient de la société civile et d’une « organisation qui regroupe toutes les communautés » de la région. « Chaque communauté a pu recenser, à travers les antennes qui sont à Kishishe et environs, les personnes qui sont mortes », a expliqué Julien Paluku. « Une communauté à elle seule a plus de 105 personnes tuées », a-t-il précisé.

« On a autour de 300 morts », a-t-il dit, en réponse à une question, « des gens qui sont connus, régulièrement habitants de Kishishe, qui n’ont rien à voir avec les FDLR (rebelles hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda), rien à voir avec des maï-maï » (miliciens communautaires), a-t-il affirmé. Dans son propos introductif, le ministre de l’Industrie a parlé de quelque « 272 civils tués ».

Pour la petite histoire, devant l’évidence de l’ingérence rwandaise sous proxy, l’homme fort de Washington, Antony Blinken (Biden sucre les fraises) « dans un appel la veille au président rwandais Paul Kagame, avait exhorté celui-ci à cesser “tout soutien” au M23, exprimant “sa profonde préoccupation à propos de l’impact des combats sur les civils congolais, qui ont été tués, blessés, ou déplacés”. Il a aussi appelé au respect de l’accord négocié par l’entremise de l’Angola ».

Blinken, ou l’habituelle duplicité américaine. Une Amérique qui aura tout fait pour chasser les Français du Rwanda, et soutenir Kagame dans sa conquête des parties juteuses du Congo. Les Français auront été les cocus de cette histoire, accusés en plus d’avoir soutenu le génocide des Tutsis, qui sont aujourd’hui bien en place à Kigali. Et qui mènent tranquillement leur colonisation et leur génocide à l’est, auréolés qu’ils sont de leur statut de victimes...

 

Le nettoyage ethnique des rebelles pro-rwandais au Kivu

Comme prévu, sur E&R :

 






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