Avant, en France, quand on discutait politique, on pouvait s’engueuler, mais ça s’arrêtait là. On faisait la gueule au beau-frère, qui était de droite, et puis tout s’arrangeait devant un pastaga ou une bonne bouffe. La France, c’est le débat : vous connaissez un pays où les gens discutent autant politique ? Nous, pas.
D’où vient cette mode de porter plainte quand on n’est pas d’accord ?
Seulement aujourd’hui, les supports du débat se sont multipliés, et en dehors du réel – ce qu’on appelle la rue, c’est-à-dire le café, l’entreprise ou le domicile, plus quelques lieux publics –, le débat s’est déporté sur les réseaux. Dans les médias mainstream, pas besoin de rappeler que le contradictoire n’existe pas : tout est sous contrôle monopolistique.
Depuis cette dématérialisation du débat, passé de la rue aux réseaux sociaux, les choses se sont durcies. Pas uniquement à cause de la fracture droite-gauche, qui arrange le pouvoir profond, mais aussi parce qu’on peut presque dire ce qu’on veut, ce qu’on pense, et envoyer paître les autres, les pas-d’accord. L’anonymat sur X a amplifié le phénomène, et beaucoup de nos maîtres à penser voulaient et veulent encore y mettre fin. Mais Elon Musk a tenu bon.
Voilà pour les présentations. On a remarqué, et tout le monde a remarqué, que beaucoup de contrariés dans un débat dégainaient l’arme juridique : si tu insistes, ou si tu ne retires pas tes propos, je t’attaque en justice. Naturellement, dans 99 % des cas, ça ne va pas plus loin que la menace : la grande majorité des Français n’a jamais vu un avocat de sa vie, sauf à la télé. Alors, certains font semblant d’avoir un avocat dans leur poche, ou comptent sur ceux qui en ont un pour attaquer qui ne leur plaît pas.
Wow ! Peut-on porter plainte ?
— ali (@hacidali) August 12, 2025
Les débats qui se poursuivent en justice sont rares, mais le porter-plainte est devenu une maladie. Raconter des conneries devrait être un droit (et raconter des trucs intelligents un devoir), et certains ne se gênent pas, même en haut lieu : on a tous en tête les sorties des folles du gouv, les Montchalin, les Bergé, les Pivet (à l’Assemblée mais c’est pareil), les Borne (elle, elle n’est pas folle mais méchante), les Schiappa (folle, bête et méchante), les Goulard, Nyssen, Belloubet, Pénicaud, Parly !, Gourault, Wargon !, Colonna, Malak, Runacher !!, Oudéa !!! On préfère arrêter là, le féminisme a déjà beaucoup trop souffert.
Tout le monde sait d’où vient cette mode pathologique – non, non, elle ne vient pas d’outre – qui au fond interdit le vrai débat, et la recherche de solutions concertées : des fameuses associations, dont on se demande, au fond, si elles ne seraient pas constituées uniquement d’avocats ! Des – ou un – cabinets qui se cachent derrière des causes, ou une cause...
Quand quelqu’un dit une connerie sur les RS, que ce soit un mensonge ou une erreur, pourquoi attaquer ? Il suffit de répliquer, avec méthode, raison et/ou humour. C’est un bon exercice de correction, pour l’à-propos, la vitesse de pensée, la mobilisation des ressources, la souplesse de l’esprit, etc.
Pourquoi perdre son influx et son calme devant les mensonges d’un BHL ? Une fois, de temps en temps, il faut réagir, mais pas du matin au soir. Le type a complètement vrillé à cause de son sionisme mâtiné aux amphètes, une tendance politique autrefois libératrice qui s’est muée en pathologie mentale depuis la colonisation de la Palestine.
Même avec les meilleurs médecins du monde, juifs ou pas juifs, on ne peut plus rien pour lui : autant en rire ! Oui, mais il fait du mal, diront certains, et il a l’oreille du Président. Pour lui aussi, on ne peut plus rien. BHL fait du mal, mais à ceux qui le veulent bien, ou qui ne comprennent rien. Quand on a saisi le personnage, qu’on a découvert son programme, il devient prévisible, et on ne l’entend ni ne l’écoute plus.
Le propre des personnages des séries TV est d’être imprévisibles, c’est-à-dire humains. Ce n’est pas Mohamed Ridal qui soutiendra le contraire.
#Trump a reculé en rase campagne sur le cessez-le-feu, les nouvelles sanctions. #Poutine a eu tout ce qu’il voulait. Qu’a obtenu l’Amerique ? Rien. Cette escroquerie de faux « sommet pour la paix » est un désastre. pic.twitter.com/w6W6vhetNs
— Bernard-Henri Lévy (@BHL) August 16, 2025
« 50.000 ou 60.000 morts [à Gaza], je peux assumer publiquement. C'est immoral, mais c'est éthique », déclare Éric Danon, ancien ambassadeur de France pic.twitter.com/wDPPCgpdgw
— The NEWS (@news_and_truth) August 16, 2025
On n’a pas de temps à perdre à répondre aux salades de BHL ou de cet ancien ambassadeur (qui a casté ce tordu ?), on ne va pas s’indigner comme le sympathique Stéphane Hessel ou la cohorte des pros de la pleurniche et de la moraline. « Nous sommes en guerre », Macron a raison, et c’est à peu près la seule fois où ce psychopathe n’a pas menti.
Oh non, Rudy, pas la peine de télégraphier cette phrase à la Kommandantur, nous sommes bien en guerre, mais avec des mots, on n’a pas d’armes, contrairement à vous, qui en avez en Israël et qui vous en servez pour assassiner des civils.
Voilà, désengorgeons les tribunaux, et poursuivons le débat. C’est mieux que la guerre civile !