Cette excellente rétrospective de Youssef Hindi réfute le mythe politico-médiatique d’un sionisme modéré à l’action circonscrite à un usage militaire défensif. L’argument du « droit d’Israël à se défendre », dont personne ne conteste la légitimité, est cependant mis à mal par la vitalité d’une matrice doctrinale déshumanisante et par la persistance d’un modus operandi qui dessine un schéma de préméditation homicidaire : c’est avec sobriété et probité que Youssef Hindi met en évidence l’existence d’une intentionnalité génocidaire visant le peuple de Palestine.
Ce constat est partagé par les Nations Unies, qui ont émis 131 résolutions dénonçant les violations de la dignité humaine perpétrées par Israël, par une coalition de 288 organisations de défense des droits humains basées aux seuls États-Unis, par une délégation de 9 pays réunis en janvier 2025 à la Cour Criminelle Internationale de La Haye, en vue de « mesures diplomatiques, économiques, et juridiques concertées » pour violations du droit international. Le premier ministre de Malaisie s’est exprimé en ces termes : « Les violations d’Israël outrepassent le massacre de masse et la persécution des Palestiniens. Elles érodent les fondations même du droit international, que la communauté des nations a le devoir de défendre. »
Amnesty International a déclaré, le 5 décembre 2024 : « Il existe des preuves suffisantes permettant de croire que la conduite d’Israël à Gaza, à la suite du 7 octobre 2023, répond à l’appellation de génocide. » Amnesty International fonde notamment sa décision sur le fait que Netanyahou et son gouvernement radicalisé torturent les civils de Palestine par l’arme de la faim et de la soif. Plus de 800 institutions non gouvernementales de par le monde signaient une lettre de soutien intitulée International Coalition to Stop Genocide in Palestine, en soutien à la procédure engagée par l’Afrique du Sud devant la Cour Internationale de Justice, le 29 décembre 2023. Jeremy Corbyn s’était joint à la délégation sud-africaine, dont l’argumentaire juridique reposait sur le fait que les actions politiques et militaires sionistes « ont un caractère génocidaire parce qu’elles visent à provoquer la destruction d’une partie substantielle du groupe national, racial et ethnique palestinien ».
L’outil numérique rend impossible la négation des exactions de l’impérialisme sioniste, sauf à criminaliser la scrutation du réel : c’est le crime contre l’humanité qu’il faut sanctionner, pas sa dénonciation.