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Les États-Unis auraient testé des armes biologiques au Japon dans les années 1960

Il y a maintenant 4 ans, la production de pavot avait chuté considérablement en Afghanistan en raison d’un champignon parasite qui s’était attaqué aux cultures. Mais cela n’avait aucunement affecté le chiffre d’affaires des producteurs et autres trafiquants : le prix du kilogramme d’héroïne avait tout simplement augmenté de 169% !

Curieusement, cette histoire de champignon parasite rappelle celle évoquée par le quotidien nippon Japan Times. Selon ce journal, l’armée américaine aurait réalisé une douzaine d’essais d’armes biologiques dans la préfecture japonaise d’Okinawa, alors occupée par les États-Unis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’en 1972.

Sur la foi de documents émanant des autorités américaines et obtenus par l’agence de presse Kyodo News, le Japan Times affirme qu’un champignon – le Magnaporthe grisea – aurait été diffusé sur des rizières afin d’en évaluer son impact sur la production de cette céréale qui est à la base de l’alimentation de la plupart des pays asiatiques.

« Il est estimé que ce champignon, dont l’existence est connue dans 85 pays, détruit une quantité de riz qui pourrait nourrir 60 millions de personnes par an », souligne le quotidien japonais publié en langue anglaise, qui en conclut que les « États-Unis avaient la Chine et l’Asie du Sud-Est en tête lors de ces expérimentations », qui ont été réalisées une « dizaine de fois, en 1961 et 1962 » dans les localités de Nago et Shuri.

Selon la définition qui en a été donnée dans un rapport pour la commission des sciences et des technologies de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, en 1999, une « arme biologique peut en effet être décrite comme l’association de tout agent infectieux avec un vecteur, quel qu’il soit (obus d’artillerie, bombes, missiles, aérosols,…) dans le but de nuire à d’autre personnes ».

Et parmi les agents biologiques pouvant entrer dans la fabrication de telles armes, l’on y trouve les champignons parasites, au même titre que les bactéries, les virus ou encore les toxines issues de plantes ou de micro-organismes (ricin, toxine botulique, par exemple). Par conséquent, les expériences évoquées par le Japan Times, si elles sont avérées, sont bien celles d’une arme biologique.

Suite à une décision prise en 1969 par le président Nixon, les États-Unis ont arrêté de travailler sur leur programme d’armement biologique. Dans le cadre de ce dernier, un site de production d’agents biologiques anticulture avait été construit près de Pine Bluff, en Arkansas, au cours des années 1950. Depuis, Washington a officiellement renoncé à toute forme de guerre biologique.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le Japon a également travaillé sur la mise au point d’armes biologiques, avec la sinistre Unité 731. Cette dernière, basée à Pingfang, dans le nord-est de la Chine, a réalisé des expériences jusqu’en 1945 en se servant de cobayes humains. Sa réputation est encore vivace chez les Coréens et les Chinois. Une photographie montrant Shinzo Abe, le Premier ministre nippon, prendre la pose à bord d’un avion d’entraînement Kawasaki T-4 portant le numéro 731 avait immanquablement déclenché une vive polémique.

Par ailleurs, le Japan Times révèle également que l’armée américain a stocké à Okinawa des défoliants (comme l’agent Orange, produit par Dow Chemical et Monsanto) pendant la guerre du Vietnam, laquelle prit fin en 1975. Le quotidien indiqué que des barils de ces produits ont été mis au jour en juin dernier sur un site ayant appartenu jusqu’en 1987 de la base aérienne américaine de Kadena.

Les États-Unis ont toujours nié avoir stocké des défoliants à Okinawa. Sauf que, souligne le quotidien, « les conclusions de la communauté scientifique japonaise et internationale sont sans équivoque : non seulement ces barils contredisent le Pentagone sur la présence de défoliants militaires au Japon, mais en plus la terre polluée menace la santé des habitants, nécessitant une solution d’urgence ».

Ces révélations sont faites alors que la présence militaire américaine à Okinawa suscite des mouvement de protestation au sein de la population locale, lassée des nuisances provoquées par les mouvements d’aéronefs, et que la tension entre Tokyo et Pékin reste vive en raison d’un différend territorial concernant l’archipel Senkaku/ Diaoyu.

Autour du sujet, chez Kontre Kulture :

 






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