Article sociologiquement très intéressant du Figaro, donc politique. Tout est parti d’un constat : « Aux États-Unis, les hommes de la classe ouvrière se marient de moins en moins. Pour Lyman Stone et Grant Marsolf, deux chercheurs conservateurs, il est urgent de relever le taux d’union stable. »
Au moment où le débat sociétal numéro un tourne autour du développement du masculinisme, des impasses du féminisme et des effets délétères de la théorie du genre, bref, du retour de la couille, les trumpistes prennent le bull par les cornes et veulent changer la donne pour mettre fin à la désagrégation du couple.
Quand tu penses toucher le fond avec eux… tu réalises qu’ils sont un puit sans fond…
Femme qui pète = divorce
Je sais même quoi dire tellement le niveau est bas pic.twitter.com/oFQsVMkPSY
— Marjo (@PitchounEZ_mmj) June 8, 2025
Cela va vous paraître incongru mais on a retenu cette vidéo, pas pour le délire sur les pets féminins, mais pour la saillie furtive sur les femmes qui veulent des hommes qui bossent, ou des hommes pas pauvres. Cela ne signifie pas riches, mais capables de subvenir aux besoin d’une famille, à l’ancienne, quoi. Ce qui ne veut pas dire la femme à la cuisine non plus, ne nous trompons pas. Soyons modernes.
Thaïs : « Le mariage est en train de mourir »
Avant de résumer l’interview des auteurs de cette étude, présentation du problème.
Aux États-Unis, on se marie beaucoup moins qu’avant. En quarante ans, le taux de personnes mariées a décliné de 60 %. Dans ce pays très attaché à cette institution – associée de façon directe au bonheur – la nouvelle est suffisamment grave pour que des chercheurs soumettent une batterie de mesures à la nouvelle administration Trump. Auteur d’une étude qui vient de paraître, « De bons emplois, des familles solides », Grant Martsolf, enseignant à l’université de Pittsburgh, s’intéresse aux métiers qui offrent le plus de chances de se marier aux hommes sans diplôme. Lui et Lyman Stone, directeur de « L’initiative Pronatalisme » à l’institut pour les recherches sur la famille, doctorant en sociologie à l’université McGill au Canada, estiment que les élites américaines pénalisent les pauvres qui veulent se marier. Au Figaro, ils expliquent pourquoi ils fondent l’espoir d’un renouveau familial sur la personne du vice-président JD Vance.
Décidément, ce preux chevalier de Vance est partout, avec des valeurs de droite et un objectif social, ça nous rappelle quelque chose... Ce facho marié à une Indienne incarne vraiment la nouvelle Amérique. On retombe sur les fondamentaux que les féministes ont voulu effacer : la femelle cherche un mâle fiable à tous points de vue. Un bon époux, fidèle si possible ; un bon père, pas pédo si possible ; un bon amant, pas pédé si possible ; un bon équipier, pas chômeur si possible. C’est brutal, mais ça résume le pragmatisme des femmes. Martsolf et Lyman le disent scientifiquement.
Grant Martsolf : Cela fait plusieurs années que la recherche montre qu’il y a une connexion entre les « performances » économiques des individus et le taux de mariage. Une des hypothèses est que la chute des revenus d’une partie des hommes, les moins diplômés, a fait chuter leur « capacité » au mariage car ils seraient devenus moins stables et donc moins susceptibles d’assumer une vie de famille.
Lyman Stone : Moins attirants aussi. Ce que l’on constate au travers de la recherche, c’est que les femmes ont tendance à chercher des partenaires qui seront des pères impliqués, capables de supporter le poids financier du foyer si elles s’éloignent du marché du travail dans les premiers mois ou premières années de la vie de leurs enfants. Les hommes, eux, ont tendance à chercher des partenaires qui les soutiennent dans leur ambition, etc. En gros, nous espérons tous retirer des bénéfices d’une union. Et les femmes américaines ont aujourd’hui plus de difficultés à trouver ce qu’elles attendent. Alors que les revenus des Américains ont globalement augmenté ces trente dernières années, ceux des jeunes hommes entre 20 et 30 ans ont stagné.
On aimerait tout mettre en ligne tant l’étude est intéressante. On va essayer d’aligner les informations les plus significatives sans fâcher Le Figaro. Prions pour que leur service juridique ne nous lise pas, ou nous pardonne cette offense éditoriale.
« J’ai grandi à Pittsburgh, une ancienne cité sidérurgique. À partir des années 70, on est passé de l’industrie de l’acier, qui emploie des hommes non diplômés à une industrie de la santé, qui emploie des femmes non diplômées. Dans le même temps, le taux de mariage s’est effondré dans cette catégorie de la population. »
« Le mariage apporte des bénéfices cruciaux aux individus et à la société. Et puis aux États-Unis, les gens veulent se marier. Plusieurs études ont montré que plus de 90 % des Américains ont ce désir. Si le mariage décline alors que les gens veulent se marier, cela signifie donc qu’une opportunité de bonheur est déniée. »
« Le mariage présente, je l’ai dit, des avantages pour la société et les individus. Pour les hommes en particulier. On remarque que pour eux, les taux de chômage ou de consommation de drogue faiblissent dans les deux ans qui précèdent une union conjugale. »
« Vous savez que les couples Français même non mariés durent plus longtemps que les Américains mariés ? Quand je dis mariage, je dis engagement. Si les gens ne veulent pas appeler ça un mariage parce qu’ils sont modernes et cool, pas de problème ! Mais quand on est ensemble depuis 18 ans et qu’on a trois enfants, c’est comme être marié. Et cela améliore votre vie et celle de vos enfants. »
« Le mariage a une valeur spéciale dans notre pays. Dans la déclaration d’indépendance, les États-Unis se sont engagés à préserver trois choses : le droit des citoyens à la vie, à la liberté et à « la recherche du bonheur ». C’est pour défendre ces piliers que notre gouvernement existe. Or que mettent les gens derrière le mot bonheur ? L’amour, la famille. C’est-à-dire des parties de sexe géniales, des bébés qu’ils ont vraiment désirés, des relations qui durent. »
Union, Jack !
L’interview s’achève sur JD Vance. Pour Martsolf, James David affronte une contradiction :
« Je suis très intrigué par les années à venir. Par JD Vance en particulier, oui. Je suis par exemple curieux de voir comment il va articuler sa défense des classes ouvrières et son ouverture à la technologie. Au sommet de Paris sur l’intelligence artificielle, il a affirmé que nous, les Américains, devions être les leaders en ce domaine. Il a déclaré que trop de dirigeants exagéraient les risques de suppressions d’emplois liées à cette technologie. Alors qu’il est certain qu’elle menace des emplois. Je ne sais pas comment il va régler cette contradiction. »
Stone reste plus optimiste :
« Je pense que vous avez raison : il y a des contradictions dans ce mouvement MAGA, très composite, que JD Vance devra régler. Mais je pense que c’est un homme qui se battra pour ses convictions en y mettant tout son cœur. Sur la politique intérieure, je suis à fond avec lui. Sur la politique extérieure, je me pose des questions mais mon avis n’a pas été sollicité sur ce point. Soyons pragmatiques : cette administration est en place pour les quatre années à venir et nous devons nous appuyer sur elle pour pousser nos idées en matière de politique familiale. »
On va vous dire une vérité, dérangeante pour les identitaires qui disent être à fond pour les traditions, les chevaliers, l’amour courtois, la ceinture de chasteté, etc. : la plupart des mariages qui génèrent des concerts de klaxons dans les rues sont le fait de couples maghrébins. Peut-être est-ce un fait sociologique urbain, mais la tradition de l’union est forte chez les musulmans. Chez les catholiques, on se marie moins, on le sait. La stat de Statista est sans pitié :
En 2020, année marquée par les restrictions sanitaires, 23 484 couples se sont mariés à l’Église, le plus faible nombre sur cette période. En 2023, le nombre de mariages catholiques était de 40 019.

Si les cathos divorcent moins, ils se marient moins aussi. Le couple libre, le sexe à portée de main, l’incertitude économique, tout concourt à affaiblir le mariage. Mais l’histoire est un balancier.
Pourquoi JD Vance s’est converti au catholicisme