Le Point, dans cet excellent article, sobre et clair, aurait pu titrer Luis Enrique, le triomphe de la volonté. Mais c’était déjà pris.
Nous, on a retenu la philosophie du collectif, et le courage de ses idées.
Le PSG a enfin remporté la Ligue des champions. Sous l’égide de Luis Enrique, le club a déjoué les pronostics face à l’Inter, validant une vision audacieuse du technicien ibérique.
[...]
Pourtant, cette finale à Munich avait tout du piège. Face au PSG se dressait l’Inter Milan, bloc d’acier, passé à deux doigts de remporter le Scudetto et la Coupe d’Italie. Une équipe de vieux briscards, revanchards, marqués au fer rouge par leur finale perdue d’un souffle contre Manchester City, en 2023. Un collectif rodé, sculpté par Simone Inzaghi, peut-être le meilleur tacticien italien. Un 3-5-2, ciselé comme une mécanique d’orfèvre, s’appuyant sur des joueurs rapides sur les ailes, des points de fixation redoutables en attaque et une létalité absolue dans les phases de transition. Un adversaire taillé pour tendre un piège au PSG, pour l’attirer dans ses filets et le punir.
Mais ce PSG-là est l’œuvre d’un homme. Luis Enrique. Depuis son arrivée, l’Espagnol a patiemment révolutionné les habitudes d’un club trop longtemps vampirisé par les ego. Son mantra : la star, c’est l’équipe. Très vite, il pousse vers la sortie Neymar, puis Mbappé. Il veut des joueurs qui courent les uns pour les autres, qui pressent comme des morts de faim. Il prêche un football d’effort et de don de soi, une foi collective, presque une éthique de vie.
Plus de Dembélé, moins de Mbappé
Et cette finale en a été l’accomplissement. Alors que Kylian Mbappé, par le passé, ménageait souvent ses efforts en pointe pour se réserver sur ses occasions de but, c’est Ousmane Dembélé, qui l’a remplacé en pointe, qui s’est mué en premier défenseur, harcelant sans relâche les relances intéristes. Dès les premières minutes, on l’a vu, le regard affûté, sur la pointe des crampons, traquant la moindre hésitation de Yann Sommer. C’est ce pressing qui a permis au PSG de faire dérayer la mécanique intériste.
[...]
Luis Enrique, moine-soldat
Car chez Luis Enrique, il y a du moine-soldat. L’homme qui avait banni les cornetti et les cappuccinos lorsqu’il entraînait la Roma et qui aujourd’hui s’astreint à un seul repas par jour « pour gagner du temps ». Une discipline qui frôle l’ascétisme, une quête de pureté qui irrigue son football. Ses ambitions sont inflexibles, ses consignes ont une valeur biblique. Son style de jeu, offensif, fondé sur la confiscation du ballon et le contre-pressing, exige une implication totale du collectif. Et aujourd’hui ce PSG lui ressemble plus que nulle autre équipe.
Tout au long de sa carrière, Luis Enrique a connu les jugements lapidaires. L’année dernière, un célèbre journaliste sportif avait un jour ironisé : « On ne comprend rien à son onze. Peut-être qu’ici on va continuer à dire qu’on a un génie à la tête du club. Comment mettre de l’intensité avec des joueurs qui ne jouent même pas à leur poste ? Luis Enrique, c’est Kinder Surprise ! ». On réclamait sa tête, on le disait fou. Mais parfois, ce sont les fous qui ont raison. Luis Enrique, lui, semble avoir fait sienne cette phrase de Nietzsche : « Il faut encore avoir du chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse. ».
Lire l’article entier sur lepoint.fr
L’équipe de L’Équipe en admiration devant le maître espagnol