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Mémoires de Tony Blair : la presse dénonce "un exercice d’autojustification"

La presse britannique n’a pas été convaincue par les mémoires de l’ancien Premier ministre Tony Blair, publiés mercredi, dénonçant "un exercice d’autojustification", "hypocrite" voire "trompeur".

"Un exercice d’autojustification qui ne surprendra personne", écrit le Financial Times ; un livre empreint de "vanité et d’aveuglement", selon le Daily Mail (droite) ; des "mémoires voyeuristes d’une célébrité", renchérit le Daily Telegraph (également de droite) : "A Journey" ("Mémoires" dans l’édition française) dresse un constat sur les dix ans au pouvoir de Blair (1997-2007) qui est parfois loin de la réalité, selon les journaux.

Exercice d’"auto-gratification", le pavé de l’ancien chef du gouvernement travailliste est "hypocrite", juge le Daily Express (droite), dans un éditorial intitulé : "Ne vous laissez pas avoir".

"Le livre est un immense exercice de manipulation de la part d’un acteur né" qui veut se présenter comme un "honnête" homme. Mais c’est "trompeur", ajoute le journal : "Blair a toujours baigné dans un ego gigantesque" et "toute sa carrière politique a été un acte spectaculaire de malhonnêteté".

La presse ne s’étonne pas que Tony Blair répète une nouvelle fois sa conviction d’avoir bien fait d’engager son pays dans la guerre en Irak en 2003, une décision très controversée et qui continue à ternir son image.

Mais le Guardian, de gauche, regrette que l’ancien chef du gouvernement n’ait "pas répondu à toutes les questions", en particulier "comment le monde moderne doit réagir face au terrorisme".

Dans ces "mémoires voyeuristes d’une célébrité", le Daily Telegraph voit "la vengeance tardive" de Tony Blair contre son ancien ministre des Finances Gordon Brown, rival qui allait le remplacer à la tête du gouvernement en 2007 et "qui a contrarié nombre des choses que Tony Blair aurait voulu accomplir".

Publié au moment où le Labour lance le processus qui doit mener le 25 septembre à l’élection de son nouveau leader, le livre relance "la guerre" entre le Old (vieux) et le New (nouveau) Labour, une version plus centriste du parti travailliste qu’avait créée Tony Blair. "C’est une question que le parti travailliste doit régler", rappelle le Times.