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Mer et espace : les nouvelles frontières minières attirent les investisseurs

Aller extraire des métaux sous les mers et dans l’espace : des investisseurs y croient. Pour la plupart des chercheurs, c’est pourtant encore un rêve ou une aberration économique. L’intérêt est ailleurs : faire avancer les technologies.

Les rêves les plus fous de conquête spatiale semblent s’exprimer en période de campagne électorale. Hier, aux Etats-Unis, une startup Planetary Resources a reçu le soutien financier des dirigeants de Google eux-mêmes alors qu’elle a pour objectif d’aller chercher du platine sur les astéroïdes !

Dans un an et demi à deux ans promet la nouvelle entreprise, de petits engins non habités iront explorer le potentiel de ces planètes avortées. Exploitation prévue dans trente ans. L’initiative chère au cinéaste James Cameron, qui a également misé sur le projet, pourrait rester cantonnée au rêve ou au grand coup de communication propre à rassembler des fonds.

Les scientifiques sont plus que sceptiques sur ce projet. Même si le platine vaut cher, 1 650 dollars les 30 grammes, on estime à la Nasa qu’il faudrait, pour aller chercher cette seule petite quantité de métal - si d’ailleurs elle existe -, débourser au minimum 1 milliard de dollars. « Et c’est un chiffrage optimiste, estime un chercheur du BRGM... A quoi cela rimerait-t-il étant donné l’énorme ressource de platine qu’on a déjà sur Terre : rien qu’à Bushveld en Afrique du Sud, on en a pour 2000 ans ! »

Plus que de rentabilité, il s’agit sans doute d’imaginer ou de tester de nouvelles technologies d’exploration et de production. C’est la motivation qui fait avancer, et concrètement, une autre aventure, sous-marine cette fois. Celle de Nautilus, une petite société canadienne qui possède une concession dans les eaux de Papouasie-Nouvelle-Guinée, pour extraire des métaux des fonds marins.

Il ne s’agit pas des nodules polymétalliques, dont on parle depuis quarante ans, mais des « fumeurs noirs », de petites cheminées à bien moindre profondeur (1 500 mètres). La teneur en métal est très élevée, mais le tonnage ridicule, d’autant que la décomposition des minerais au retour en surface réduira fortement les quantités finales.

Il n’empêche que le saut technologique intéresse Technip. Le spécialiste des forages pétroliers s’est associé il y a quelques années à Nautilus. La Chine met aussi un pied au fond des mers puisque la prochaine production sous-marine de cuivre et d’or de Nautilus prévue fin 2013 a trouvé son premier client, hier : Tongling Nonferrous Metals Group, une société chinoise.

 






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4 Commentaires

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  • #145370

    Le gros avantage c’est qu’il n’y aura personne pour regarder la pollution au fond de la mer...

    Et si on commençait par interdire l’obsolescence programmée, et que l’on construisait des produits durables, réparables, et recyclables, alors on aura pas besoin d’aller chercher des ressources ailleurs.

    Pour ce qui est de l’exploitation de l’espace, elle n’a de sens que pour construire directement dans l’espace. Car si on veux un jour construire par exemple des vaisseaux interplanétaires, ou des stations habitées de très grande envergure , il serait plus rentable de les fabriquer directement dans l’espace, dans un chantier spatial en orbite que de les envoyer par petit bout depuis la terre, vu le cout de la mise en orbite. Des robots iraient miner les asteroides, et d’autres fondraient pour en recuperer les metaux, etc... Mais on en ai encore très loin...

     

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    • #145476

      « Mais on en ai encore très loin... »

      Si loin qu’on y arrivera jamais. C’est inutile, coûteux en énergie et surtout... Dans droite lignée de la croyance de l’Homme supérieur à Dieu, l’Homme comme conquérant de tout, maître ultime, créature élue. Ca me rappelle deux obédiences...

      La Terre offre déjà des ressources considérables et notre cerveau des moyens d’explorations plus mystiques.
      Quand je vois que nous avons perdu toute cosmologie, toute mythologie au profit de la croyance technologie et pognon, je me dis que nous sommes mal placés pour rêver d’ailleurs. Nous ne profitons déjà pas de ce qui nous est offert.

      Et puis pour les ressources qui s’épuisent, je ne me fais pas de souci. Le cycle de l’histoire nous renverra vers une période plus simple (technologiquement et économiquement).

       
  • #145473

    Un peu de rêve pour la populace, par ici les dons pour faire avancer la technologie qui vous écrasera. Une belle histoire qui va vous donnez envie de donner, c’est tellement beau, c’est l’avenir. Nous, bon on a pas envie de donner parce que avant d’avoir des retours sur investissement, on sait que c’est pas demain la veille. Par contre on sait que vous êtes bêtes et que vous marchez au moindre chiffon rouge que l’on agite. Alors avant d’avoir retour sur investissement, on va faire une bonne quête pour notre gueule et s’en foutre plein les poches. C’est bon d’avoir des individus qui marchent, qui courent même quand on leur vend du vent... Donner, donner, dooonnner Dieu vous le rendra, mais pas nous...

     

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  • #145750

    J’ai envie de faire l’optimiste sceptique :-). Après avoir vu cette news sur Google, j’ai visionné leurs présentations, leur site internet et d’autres sources d’information sur le sujet. Il y a quelque chose d’important à noter dans cette affaire : c’est une initiative du secteur privé et non de la NASA. Je suis de ceux qui pensent que les entreprises privées rentabilisent mieux chaque dollar en caisse que les entreprises publiques. Donc les chiffres donnés par la NASA ne me font ni chaud ni froid.



    Dans un an et demi à deux ans promet la nouvelle entreprise, de petits engins non habités iront explorer le potentiel de ces planètes avortées. Exploitation prévue dans trente ans.




    Les petits engins en question sont des téléscopes qui resteront en orbite autour de la Terre et qui feront l’inventaire des cibles potentielles, les intercepteurs qui étudieront de près les astéroïdes ne sont pas encore dans les cartons.



    Pour ce qui est de l’exploitation de l’espace, elle n’a de sens que pour construire directement dans l’espace. Car si on veux un jour construire par exemple des vaisseaux interplanétaires, ou des stations habitées de très grande envergure , il serait plus rentable de les fabriquer directement dans l’espace, dans un chantier spatial en orbite que de les envoyer par petit bout depuis la terre, vu le cout de la mise en orbite.




    La mise en orbite est très coûteuse en énergie en revanche la descente sur le plancher des vaches n’en consomme pas donc on peut imaginer que certains éléments comme l’hélium 3 soit ramenés sur Terre avec des capsules construites dans l’espace pour un meilleur rendement économique bien sûr.

    Tout ça reste de la science-fiction, pour l’instant ! Car comme le dit le co-fondateur Peter Diamandis (voir le X-Prize) le progrès technique s’auto-alimente à la manière d’une courbe exponentielle. Je pense que leur projet sera un catalyseur de la "conquête" spatiale, car l’article ne précise pas qu’en fait ils comptent vendre leur technologie à des prospecteurs et non prospecter eux-mêmes ! On verra peut-être la ruée vers l’espace avant 2050.

    Où je suis sceptique, c’est l’utilisation de l’eau des astéroïdes comme carburant, car pour faire l’électrolyse de l’eau il faut de l’électricité en quantité suffisante, je crains que des panneaux solaires ne soient pas suffisants, un réacteur nucléaire à la rigueur. Ils n’en parlent pas du tout dans leur site internet...

     

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