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Merkel reçoit Tsipras à Berlin

Angela Merkel reçoit lundi Alexis Tsipras à Berlin pour tenter de désamorcer les vives tensions entre une Grèce surendettée, qui veut en finir avec l’austérité, et une Allemagne tenante d’une ligne dure parmi les créanciers européens.

La chancelière, qui a déjà rencontré son homologue en fin de semaine lors d’un mini-sommet à Bruxelles, a affirmé "se réjouir de sa visite" et dit souhaiter poursuivre leurs échanges "avec l’idée que les divergences d’opinion peuvent se muer en convergence".

De son côté, Alexis Tsipras se dit heureux d’une "rencontre qui ne se fera pas sous la pression d’une quelconque négociation". "C’est important car nous pourrons ainsi discuter de sujets qui mettent à mal l’Europe, ainsi que de l’amélioration des relations entre nos deux pays", a-t-il affirmé dimanche au quotidien grec Kathimerini.

Cette première rencontre en tête à tête lundi à 17h (16h GMT) doit contribuer à en finir avec le climat délétère qui s’est installé entre Athènes et Berlin depuis l’élection d’un gouvernement de gauche radicale fin janvier dans une Grèce économiquement asphyxiée.

Ce climat s’avère particulièrement nuisible au moment où se joue, selon certains, le sauvetage du pays ou bien son expulsion de la zone euro.

Pour Hajo Funke, politologue à l’Université libre de Berlin, ces tensions sont l’illustration de "la confrontation de deux mondes". D’un côté, "un gouvernement grec de gauche, engagé socialement, est confronté à un effondrement de la société, comme aucun pays de l’Ouest de l’Europe n’en a connu depuis 1945", décrit Hajo Funke. Et en face, l’Allemagne, pays "satisfait, vu comme économiquement heureux et puissance dominante en Europe, se préoccupe de préserver cette relative bonne santé économique".

Vendredi, Alexis Tsipras s’est engagé à Bruxelles à concrétiser plus rapidement les promesses de réforme chères à Berlin tandis que la Commission a annoncé mettre à la disposition d’Athènes "deux milliards d’euros pour l’année 2015", provenant de fonds structurels non utilisés. Le déblocage de l’aide financière nécessaire à l’État grec pour rester à flot (soit 7,2 milliards d’euros) demeure sur la table des ministres des Finances de la zone euro.

Le ministre espagnol de l’Économie Luis de Guindos a déclaré dans un entretien publié dimanche par le Financial Times que la zone euro ne débloquera pas les fonds promis à la Grèce tant que le pays n’aura pas lancé toutes les réformes annoncées. "Nous verrons si la liste de réformes est assez complète ou pas. [Mais] il n’y aura aucun versement avant qu’il y ait eu un vrai test montrant que les réformes ont été approuvées et lancées", a déclaré Luis de Guindos au journal britannique.

Cette déclaration contredit le Premier ministre grec Alexis Tsipras, qui a affirmé que les fonds européens commenceraient à être déboursés une fois que la Grèce aura présenté une nouvelle liste de réformes à ses créanciers. "Le temps est compté pour la Grèce", a prévenu de son côté Wolfgang Schäuble, ministre des Finances d’Angela Merkel qui ne cache pas sa lassitude à l’égard d’Athènes. "Jusqu’à présent, personne n’a compris ce que voulait le gouvernement grec", a-t-il maugréé en début de semaine.

"Jeu toxique"

Les sorties récurrentes de cet apôtre de la rigueur, qui a été caricaturé en uniforme nazi par un journal satirique en Grèce, enveniment les relations entre les deux pays, a accusé le ministre grec de la Défense.

L’Allemagne, de son côté, s’agace du style de Yanis Varoufakis, ministre grec des Finances omniprésent dans les médias. Une vidéo le montrant faisant un doigt d’honneur aux créanciers du pays, lors d’un débat en 2013, a déchainé les passions, même s’il s’agissait d’un montage.

Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Kotzias, a quant à lui proposé la création d’un conseil des sages germano-grec pour trouver une solution à la question des réparations de guerre exigées par Athènes, dans une interview publiée lundi par le quotidien Süddeutsche Zeitung.

Cette volonté d’Athènes de réclamer des réparations à l’Allemagne pour des crimes de la Seconde guerre mondiale, dossier que Berlin considère comme juridiquement et politiquement clos, a achevé d’entretenir la crispation tandis que la population allemande, persuadée de payer pour les États du sud de l’Europe, devient de plus en plus hostile aux plans d’aide.

Cette exaspération générale s’exprime avec violence dans les colonnes du puissant quotidien Bild. Fin février, au moment du vote au Bundestag d’un prolongement du programme d’aides à la Grèce, le journal avait publié des selfies de ses lecteurs invités à exhiber une pleine page du journal barrée d’un "Nein".

Sur son blog, vendredi, Yanis Varoufakis a appelé Grecs et Allemands à "mettre fin au jeu toxique des accusations réciproques et aux doigts moralisateurs qui ne bénéficient qu’aux ennemis de l’Europe".

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4 Commentaires

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  • #1147075
    Le 23 mars 2015 à 14:18 par Jesuistonpere
    Merkel reçoit Tsipras à Berlin

    Il faut voir la derniere video du pére Asselineau sur le cas Grec. Il y a 2 3 personnages du gvt Tsipras qui fricotent avec les US. Notamment le ministre des affaires étrangères qui est pour l’integration de la Turquie a l’UE.. ce qui est le summun quand on est grec

     

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  • #1147084
    Le 23 mars 2015 à 14:31 par Fred
    Merkel reçoit Tsipras à Berlin

    Alexis Tsiras le "révolutionnaire" qui passe plus de temps en Allemagne qu’au Parthénon...
    Finalement le peuple grec le mérite...

     

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  • #1147132
    Le 23 mars 2015 à 15:51 par BCMJC
    Merkel reçoit Tsipras à Berlin

    A plat ventre devant la Chancelière. Et on nomme cela la "gauche radicale"... Pendant ce temps, les Grecs ont faim et ne se soignent plus...

     

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    • #1147187
      Le Mars 2015 à 17:35 par la pythie
      Merkel reçoit Tsipras à Berlin

      Il fut un temps où ces mêmes grecs profitaient sans trop se plaindre des aides européennes, et vivotaient chez eux en travaillant fort peu ; et jusqu’en 2012, ne payaient ni taxe foncière, ni taxe d’habitation ! les temps sont durs pour tout le
      monde : n’oublions pas les milliards déversés par les autres pays de l’UE pour les soutenir...