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Nouvel échec des pourparlers de paix sur le Soudan du Sud

Les belligérants sud-soudanais n’ont pas réussi à régler leurs différends pour mettre un terme à la guerre civile qui ravage leur pays depuis quinze mois. Le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar (photo des deux hommes, ci-contre) sont restés sourds aux exhortations et menaces de sanctions croissantes de la communauté internationale.

L’organisation intergouvernementale est-africaine (IGAD) avait donné aux deux parties jusqu’au 5 mars pour s’entendre. Une ultime prolongation des négociations, de quelques heures vendredi matin, pour tenter de décrocher un accord in extremis, n’a rien donné.

"J’ai le regret de vous informer que les discussions n’ont pas débouché sur les progrès nécessaires", a déclaré le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, au nom de l’IGAD. "Les conséquences de l’inaction, c’est la poursuite de votre souffrance à vous, peuple du Soudan du Sud, et d’une guerre absurde dans votre pays", a-t-il également ajouté. "C’est inacceptable, à la fois moralement et politiquement".

"J’ai demandé (à MM. Kiir et Machar) d’être courageux et d’offrir des compromis et alternatives, plutôt que de camper sur leurs positions. Les dirigeants de la région et du monde se sont joints à cet appel", a-t-il poursuivi. "Malheureusement, comme le montre cette échéance ratée, nos voeux n’ont pas été pris en compte".

"Nouvelle impulsion" nécessaire

M. Desalegn a reconnu que le processus de paix, entamé un mois après le début du conflit, devait désormais recevoir une nouvelle impulsion. Il a promis un "plan", à élaborer avec d’autres pays africains, et au-delà, pour sortir de la crise, sans autre détail. En l’ouvrant le 23 février, l’IGAD avait qualifié cette huitième session de pourparlers de celle de "la dernière chance".

La Commission d’enquête de l’Union africaine (UA) appelle elle à exclure du pouvoir Salva Kiir et Riek Machar. Selon un document obtenu par l’AFP, elle recommande que le plus jeune pays du monde soit confié à un "Groupe de supervision" constitué de trois personnalités mandaté par l’UA et l’ONU, afin d’exclure "une classe politique irresponsable" de la gestion du pays.

Le Soudan du Sud est ravagé depuis le 15 décembre 2013 par une guerre civile qui, à l’origine, opposait une faction de l’armée fidèle au président Kiir à une autre loyale à Riek Machar. Depuis, une vingtaine de groupes armés ou milices au total ont eux rejoint le conflit.

Cette guerre a été marquée par des atrocités à caractère ethnique et qui a conduit le jeune Soudan du Sud au bord de la famine. Aucun bilan officiel n’est disponible, mais des observateurs parlent de dizaines de milliers de tués.

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