Le génocide est à la mode, et à toutes les sauces. Au début, au premier jour, comme dans la Bible, il y eut le génocide des juifs. Puis, par rétroactivité et culpabilité, malgré Claude Sarraute, le génocide des Arméniens.
Est venu s’ajouter le génocide des Tutsis, bientôt suivi de celui des Hutus, moins médiatisé tout de même, pour des raisons très morales : les Tutsis, c’était le bien (et l’Amérique), et les Hutus, le mal (et la France). Donc génocider des mauvais c’était bien.
Désormais, il y a le génocide des Palestiniens, comme nous l’avons souligné, le premier à être télévisé. Même de l’épisode génocidaire rwandais de 1994 il reste peu d’images. Il est vrai que les journalistes occidentaux qui osaient fureter là-bas auraient eux aussi pu finir découpés à la machette.
On ne comptera pas le génocide des Cambodgiens puisque c’est le même peuple qui s’est infligé son génocide, ce qui est rare.
Ou très bons, ou très cons
Là-dessus, Nicolas Tenzer, cet agent américain farfelu – mais pourquoi prennent-ils de tels ânes ? Pour convaincre des ânes ? Le plus logique serait que Tenzer soit un agent double, c’est-à-dire un officier supérieur du FSB – évoque un « génocide » des Ukrainiens. Mais avant cela, à 3’52, il explique que l’Ukraine n’a pas perdu et peut encore gagner.
Journaliste : Donc ça veut dire que le rapport de force psychologique il est à l’avantage de Zelensky aujourd’hui ?
Agent US : Bien sûr. Bien sûr il est à la rafalafor [sic] de Zelensky…
C’est à 5’09 que la journaliste, pourtant bien docile (et probablement briefée par sa hiérarchie pour se rabaisser à accepter un tel âne en plateau), commence à douter, notamment à travers ses mimiques. On se demande même si elle ne se fout pas de la gueule de son invité, genre pour faire marrer les collègues. Voyez comme elle remet une pièce dans la machine à délirer...
Journaliste : Ça veut dire que l’Ukraine peut finir par gagner cette guerre ?
Agent US : Mais bien sûr, alors ça va être difficile, il faudra bien sûr que nous, alliés, nous lui donnions beaucoup plus d’armes mais on n’est pas encore une fois dans une position de défaite. Je pourrais parler longuement effectivement aussi du risque d’ailleurs d’un accord de paix, également malvenu, risque pour l’Ukraine bien sûr, parce que les territoires occupés d’Ukraine ce sont des territoires occupés d’abord par des femmes, par des enfants, par des hommes.
Aujourd’hui, qu’est-ce qu’ils subissent ? Toujours le rappeler : les femmes sont régulièrement violées de manière massive avec des viols de masse organisés, les enfants sont déportés, y en a plus de 20 000 déportés en Ukraine [sic], en Russie ! C’est un crime de génocide. Vous avez tout le monde qui est torturé, puisque la première chose que les Russes, quand ils prennent un territoire, font, c’est de mettre en place…
Journaliste : Génocide, le mot est fort.
Mais plus rien ne peut arrêter le panzer Tenzer, qui a explosé toutes les barrières de l’information ou de la désinformation. Dans le même ordre d’idées, on pourrait parler aussi du génocide des femmes en France, comptabilisé chaque jour par les grandes mathématiciennes féministes.
Leur grand espoir, qui leur donnera le pouvoir moral, c’est d’arriver au million, un million de femmes assassinés juste parce que femmes. Si ça continue, à l’image du Mossad avec les attentats sous faux drapeau islamiste, on peut très bien imaginer des femmes déguisées en hommes qui tuent des femmes, histoire de faire tourner le compteur...
Inviter un tel délirant, quasiment sans contradiction, c’est franchement déshonorant pour le service public audiovisuel. Sauf si c’est pour le ridiculiser. Auquel cas on remercie le SPA et sa subtilité. Mais quand on voit Ernotte, la reine de l’érosion de l’audience, réélue à la tête de France Télévisions, on a des doutes.