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Où commencera le démontage de l’euro : Athènes, Madrid, Rome ?

Bien sûr, pour l’instant, ces pays seraient plutôt partants pour une évolution fédérale où l’Allemagne leur apporterait une solidarité financière et la BCE interviendrait pour les aider. Mais avec le refus des créditeurs d’accorder plus d’argent, l’explosion de la zone euro devrait venir du Sud.

L’impasse de l’austérité sauvage

L’impasse dans laquelle se trouve la zone euro est une combinaison de pays créditeurs qui veulent retrouver l’argent qu’ils ont prêté et, qui, dans la crainte d’en perdre une partie, refusent absolument tout crédit supplémentaire aux pays en difficultés. Du coup, ils imposent aux pays débiteurs une austérité sauvage pour essayer de retrouver au plus vite l’argent qu’ils ont avancé. Les pays débiteurs suivent globalement les recommendations de la troïka et les peuples acceptent.

Mais cette stratégie est totalement suicidaire. Comme on le voit à Madrid et Athènes, les coupes drastiques dans les budgets publics et les baisses de salaires sont vouées à l’échec. En effet, en déprimant la demande globale, elles provoquent une récession économique qui annule en bonne partie les efforts de baisse de dépenses, qui sont compensés par une baisse des recettes fiscales. D’où la réduction très lente des déficits et le fait que les objectifs ne soient pas tenus.

De la soumission à la rébellion

Pour l’instant, les peuples du Sud de l’Europe acceptent cette austérité sauvage car ils ne souhaitent pas mordre la main européenne qui les a tant aidés, ni quitter une monnaie unique, signe illusoire de progrès. Cette acceptation de la torture économique, parfaitement prévisible (comme je l’avais écrit dès 2010), a été malheureusement confirmée par la vctoire de la droite en Grèce, même s’il faut noter que la révolte des peuples contre les plans d’austérité ne cesse de gagner du terrain.

En effet, il y a un moment où les peuples vont finir par refuser cette austérité sauvage qui provoque une immense régression sociale sans même véritablement résoudre les problèmes financiers de leur pays. A quoi bon ces programmes d’ajustement s’il faut sans cesse de nouveaux programmes. En juin, les Grecs ont failli renverser la table et nul doute que la prochaine élection devrait amener au pouvoir des opposants aux mémorandums. L’Espagne et l’Italie pourraient suivre le même chemin.

L’impasse créditeurs / débiteurs

En outre, la situation ne cesse de se détériorer. Les créditeurs sont agacés par le fait que les objectifs de déficit ne sont jamais tenus, en Grèce, comme en Espagne (8,9% de déficit en 2011 au lieu de 6%...) et que de nouveaux plans doivent sans cesse être mis en place. Du coup, non seulement ils ne veulent plus donner plus d’argent mais ils imposent des conditions drastiques pour essayer de récupérer les montants prêtés initialement, ce qui provoque une révolte populaire.

Certes, la Grèce a obtenu plusieurs plans et on parle d’une nouvelle restructuration. Il faut dire que si les pays européens le refusent, ils prennent le risque d’un défaut à l’argentine… Mais du coup, cette expérience malheureuse à Athènes fait que les cordons de la bourse auront du mal à se desserrer pour l’Espagne (et je ne parle même pas de l’Italie) car les montants seraient nettement plus importants. Les créditeurs ne veulent pas être les otages de Madrid ou Rome, après Athènes.

Parce que les créditeurs imposent des conditions monstrueuses, les populations des pays débiteurs finiront par se révolter, comme en Argentine, et voter pour des partis favorables à un plan B. Ce n’est qu’une question de temps. On ne peut pas torturer indéfiniment des peuples.

 






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