je rappelle tout de même que Pasolini a évidemment combattu l’hédonisme consumériste, comme il l’appelait, et dont "Salo" est l’allégorie (autant que celle du fascisme politique), mais qu’en même temps (c’était complètement lié pour lui) il a tout autant combattu le fascisme politique... ce qui fait de lui un des plus admirables ANTI-FASCISTES, et c’est d’ailleurs en raison de ce double combat qu’il a été assassiné, non pas seulement par un gigolo, mais avec la complicité d’un groupe d’assassins, liés à la mafia et aux services secrets sans doute - c’est d’abord un assassinat politique, même si toute la lumière n’a pas été faite sur cette affaire.

J’ajoute qu’il a toujours critiqué la bourgeoisie, la société de consommation qui a mené à cette Italie de Berlusconi, mais tout autant le diktat moral des valeurs traditionnelles, et surtout nationalistes... grand ennemi des fascismes, grand admirateur de Gramsci (fondateur du parti communiste italien, emprisonné par Mussolini et quasiment mort en prison)... sans compter qu’il était homosexuel (forme de sexualité, et d’abord de liberté, n’est pas toujours acceptée ici...)
La récupération est facile et un peu galvaudée, si l’on ne tient pas compte de l’ensemble du personnage, de son action et de son oeuvre.

Les gens n’ont pas le choix, ils veulent ce qu’on leur donne... A la cantine depuis toujours on mange ce qu’il y a. Mais c’est pas les responsables qui manque. Nous les premiers qui acceptons, ensuite les autres qui nous servent sans même un sourire (sincere), l’indigeste.

D’accord avec vous, à la différence que votre analyse se rapporte en réalité à notre système de "gouvernement représentatif" et non pas à la vraie démocratie (la gouvernance du peuple, par le peuple, pour le peuple.)
Car ces deux choses n’ont en réalité strictement rien à voir.
L’élection est fondamentalement anti-démocratique. -aristocratique au début, puis a vite tendance à la dérive oligarchique-
A ce sujet, voir les excellents travaux de l’indispensable (et souvent cité sur E&R) Etienne Chouard.

ben justement, je ne vois pas trop le rapport... sans parler du fait que Pasolini était un homosexuel déclaré, voire militant (cf son oeuvre) - ce que Soral n’apprécie guère - cultivé, oui, infiniment plus que Soral, transgressif aussi, infiniment plus que Soral, pas du tout commerçant et rétif aux mises en scène de soi, mais surtout créatif, artiste (là, il n’y aucun rapport)... nostalgique du monde antique, mais profondément athée, sans Dieu...
et bien sûr fortement opposé aux fascismes, aux nationalismes

@zeidkoj - pourquoi Pasolini devrait être opposé aux "nationalismes" quand il ne cesse de parler de l’Italie ? le nationalisme c’est l’amour de son pays et toute sa critique vient de ce sentiment !
alors arrêtons de réagir en chien pavlovien de la morale et sortons de notre dictionnaire bienséant les mots de "fascisme" et "nationalisme" pour commencer a réfléchir a leur contenu ! encore faut-il appartenir à un pays, Mr zeidkoj ...

à zeidkoj : Pasolini est homosexuel mais militant ça reste à prouver (dans ses écrits corsaires il me semble qu’il dit que l’homosexualité est anormale car la norme est hétérosexuelle)... et SUREMENT pas athée !!!!!!!!! Homosexuel n’est pas d’office = à athée. Sans parler de ses position contre l’avortement etc qui ferait bondir le premier gauchiste français venu. Soit.

Pasolini était homosexuel, mais je ne crois pas que nous devons réduire son oeuvre à des préférences sexuelles !
tout comme tchaikowski ou Proust, ce sont des génies qui doivent être reconnu pour autre chose que leur orientation sexuelle !
on en fait toujours des étendards alors que toute leur vie il n’ont cessé de vouloir être reconnu pour autre chose comme noureev !

Pasolini est un véritable communiste ! il aime son pays et ses spécificités, il ne veut pas que cela change ! quand on parle avec autant de passion de sa culture et de sa langue, on est intrinsèquement pour la défense des identités ! certainement pas pour une dilution et un déculturation de la population !

vous saurez que le système a déculturé les masses populaires de deux façons : la première est celle dont parle Pasolini dans ce reportage (trop court d’ailleurs), la deuxième est l’immigration de masse qui a permis l’extinction de la conscience sociale ouvrière par une substitution de cette lutte de la classe ouvrière/moyenne contre le grand patronat par le subterfuge de la lutte contre le racisme !
2 façons de contrôler la masse : 1-on l’abrutit
2-on la noie ou on la dilue

@hadewijch
je ne vois pas où vous avez vu l’équation "homosexuel = athée" dans mon commentaire ?! en tout cas, si, il était athée, tout en étant profondément attaché au sacré et avec une haute idée de l’humanité (dont les éléments religieux dans son oeuvre ne sont que des allégories) - ce n’est pas du tout la même chose de considérer le sacré et de croire en Dieu, et on pourrait en citer beaucoup d’autres...
(quant à ses conceptions sur l’avortement, il faut replacer dans le contexte de l’époque, où presque tout le monde était contre)

@thierry le frondeur,
ben si, chez Pasolini, "fascisme", ça va dire quelque chose - ce n’est pas du tout un mot vide, ou creux, à l’acception flottante... Lisez les "Ecrits corsaires" ou de nombreux entretiens avec lui, et vous comprendrez que dans son discours (comme chez d’autres à cette époque ou avant, dans l’entre deux-guerre), ça voulait dire quelque chose, qu’il a toujours combattu - d’autant plus qu’il combattait l’anti-fascisme de l’après-guerre chez certains (politiques ou élites intellectuelles), il a toujours estimé que le fascisme précédent (qu’il appelle "archéologique", car révolu) était une horreur, de même que le nouveau fascisme de la société de consommation...

à zeidkoj : il me semble que le fait qu’il soit marxiste fait de lui un croyant. ma petite équation hystérique n’était là seulement parce que du fait de votre insistance à rappeler dans vos commentaires son homosexualité plutôt que son marxisme je croyais avoir à faire à militant lgtb citoyen du monde, et je m’en excuse. et bien que je partage plutôt vos avis exprimés dans vos quelques commentaires lus ici (sur soral,...) je pense que vous faites fausse route sur l’avortement pour lequel à mon avis la gauche italienne était favorable à l’époque... bien à vous

@titicanar
il ne s’agit pas du tout de faire de Pasolini (ou Proust) un étendard de l’homosexualité - ou de quoi que ce soit, ce qu’ils n’ont jamais été - justement, contrairement à beaucoup de gens, ici ou ailleurs, Pasolini (comme Proust d’ailleurs que vous citez) sont d’abord et avant tout des artistes et des gens qui ont défendu la singularité de chaque être, au-delà de toute appartenance, à un groupe, une religion, une sexualité, un pays, etc.
Non, lisez-le, regardez ces films, si il a eu en effet la nostalgie d’une Italie perdue, ce n’était pas par sentiment nationaliste - regardez ces films, vous verrez comme s’y mêlent Italie, Grèce, "Arabia Felix" (Yemen), Flandres, etc.
Il a fait partie de ces artistes, comme Tarkovski ou tant de poètes, dans la lignée d’Hölderlin, qui ont fait le pari, par leur oeuvre et leur vie (indissociables), que seule la beauté pourrait sauver le monde...
malheureusement, et ce n’est pas du tout nouveau (!), ce n’est guère la réalité du monde...