Le fondateur de Telegram, Pavel Durov, a relancé une polémique internationale en accusant les services de renseignement français d’avoir tenté de le pousser à censurer des chaînes Telegram critiques envers le gouvernement moldave, à la veille des élections législatives de 2025, ce dimanche 28 septembre.
Dans un message publié dimanche sur X, alors que la Moldavie votait pour des législatives cruciales, Durov affirme qu’un intermédiaire des services français lui aurait proposé, en échange de cette coopération, de « dire du bien » de lui auprès du juge ayant ordonné son arrestation à Paris en août 2024. Cette arrestation, motivée par des soupçons de non-coopération de Telegram avec la justice française sur des crimes en ligne, avait déjà suscité une vive controverse.
Refusant cette ingérence, Durov souligne que Telegram reste engagé pour la liberté d’expression et ne cèdera pas à des pressions politiques.
L’affaire prend une tournure délicate pour la France, déjà critiquée pour des accusations similaires lors des élections roumaines plus tôt cette année. Ces allégations suggèrent une stratégie française visant à contrer les influences pro-russes dans l’Europe de l’Est, au moment où la Moldavie doit choisir de s’éloigner ou de se rapprocher de Moscou, ou de l’Union européenne.
Le ministère français des Affaires étrangères n’a pas encore réagi officiellement, mais des observateurs s’interrogent sur les implications diplomatiques d’une telle ingérence, surtout après les tensions provoquées par l’arrestation de Durov.
On se rappellera à cette occasion que c’est bien Emmanuel Macron qui avait donné la double nationalité française à Durov en 2021.
— Elon Musk (@elonmusk) September 28, 2025
Le texte original relayé par Elon Musk et qui affiche à cette heure près de 30 millions de vues :
Il y a environ un an, alors que j’étais bloqué à Paris, les services de renseignement français m’ont contacté par un intermédiaire, me demandant d’aider le gouvernement moldave à censurer certaines chaînes Telegram avant les élections présidentielles en Moldavie.
Après avoir examiné les chaînes signalées par les autorités françaises (et moldaves), nous en avons identifié quelques-unes qui enfreignaient clairement nos règles et les avons supprimées. L’intermédiaire m’a ensuite informé qu’en échange de cette coopération, les services de renseignements français diraient du bien de moi au juge qui avait ordonné mon arrestation en août dernier.
C’était inacceptable à plusieurs niveaux. Si l’agence avait effectivement contacté le juge, cela constituait une tentative d’ingérence dans le processus judiciaire. Si elle ne l’avait pas fait, et avait simplement prétendu l’avoir fait, elle exploitait alors ma situation juridique en France pour influencer l’évolution politique en Europe de l’Est – une pratique que nous avons également observée en Roumanie.
Peu après, l’équipe Telegram a reçu une deuxième liste de chaînes moldaves dites « problématiques ». Contrairement à la première, la quasi-totalité de ces chaînes étaient légitimes et pleinement conformes à nos règles. Leur seul point commun était d’exprimer des positions politiques désapprouvées par les gouvernements français et moldave.
Nous avons refusé de donner suite à cette demande.
Telegram s’engage à respecter la liberté d’expression et ne supprimera aucun contenu pour des raisons politiques. Je continuerai à dénoncer toute tentative de pression visant à censurer Telegram. Restez connectés.
About a year ago, while I was stuck in Paris, the French intelligence services reached out to me through an intermediary, asking me to help the Moldovan government censor certain Telegram channels ahead of the presidential elections in Moldova.
After reviewing the channels…
— Pavel Durov (@durov) September 28, 2025
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Conclusion : résultats électoraux
Malgré une ingérence russe massive, dit l’article. Et pourtant, le parti pro-européen dépasse la majorité avec 52% des voix. De deux choses l’une, ou bien l’ingérence massive est inefficace, ou bien les élections sont truquées. Allez savoir.
