Finky était bien parti à la première phrase, mais dès la seconde, on retrouve notre bon vieux sionard de gauche passé à droite. Non à Netanyahou, et non au génocide, mais pas non au génocide au sens où Rima et Greta l’entendent, non au génocide au sens qu’il n’y a pas de génocide. La nature reprend vite ses droits, derrière la culture...
Avoir raison contre tout le monde, quand on a tort, c’est un sport extrême. Voyons comment ce pilpouliste de choc baratine pour retomber sur ses pattes, malgré les 95 % de Terriens qui sont d’accord pour dire qu’il y a un génocide à Gaza...
« Il y a un an déjà, dans le même journal, je disais que Netanyahou était le pire Premier ministre de l’histoire d’Israël. Mais j’ajoute immédiatement, non : l’armée d’Israël ne commet pas un génocide. Et on voit sans cesse des références au ghetto de Varsovie, encore récemment dans Le Monde. »
Eh, oh, c’est nous qui avons fait le parallèle en premier, Finky. Le Monde ne va pas nous citer, c’est évident. Mais on le prend comme une validation et un hommage. Voyons comment il va découpler les deux ghettos avec sa malice de philosophe sioniste...
« Les habitants du ghetto, les combattants du ghetto, n’avaient pas d’otages. Ils n’avaient pas le choix de déposer les armes, donc ça n’a rien à voir. Il faut rappeler que si le Hamas aujourd’hui ou demain dépose les armes et libère les otages, la guerre s’arrête. »
C’est mal connaître les génocidaires de Tel-Aviv, Alain, les Katz, les Ben-Gvir, les Smotrich, les Netanyahou, qui n’avaient qu’une idée en tête depuis 2006, dézinguer le Hamas, le Hezbollah, Gaza, la Cisjordanie et le Liban-Sud, quel qu’en soit le prétexte, et au besoin, ils le fabriqueraient ! Comme le prétexte de la sécurité d’Israël, ce mantra qu’on retrouve dans la bouche de tous nos Premiers ministres, ne suffirait pas à déclencher un génocide ou un nettoyage ethnique, alors il fallait un 11 Septembre, un Pearl Harbour, qui soit au niveau. Ce sera le 7 Octobre.
Pour Finkielkraut, Netanyahou met les juifs en danger... mais pas les Palestiniens !
Interrogé par le bon petit soldat des médias, le très en vue Benyamin Duhamel, Finky ne risque rien : c’est pas Youssef Hindi en face. Et puis, pour son cœur, ce ne serait pas bon, un contradicteur solide. Benyamin parle de risque de famine, mais c’est comme ça pour tout : risque de nettoyage (ethnique), risque de famine, risque de génocide, on en reste au risque.
« Je pense que là encore, il faut faire attention. Les centres d’aide alimentaire vont être rouverts, ils sont attaqués, par le Hamas, qui n’en veut surtout pas. »
Ce sont les combattants, pardon, les terroristes du Hamas, déguisés en soldats de la démocratie (Tsahal), qui tuent des crève-la-faim pour que la faute soit rejetée sur Israël. Bientôt on va apprendre que les bombardements sur les maisons et les tentes bourrées de civils sont le fait de l’aviation du Hamas, qui a floqué les logos d’Israël sur ses flancs...
Le génocide des Palestiniens, c’est comme le covidisme : on aura tout entendu, et on pourra garder toutes ces déclarations pour l’histoire. Pour que les générations futures comprennent bien à qui on avait affaire, au cas où elles nous demanderaient des comptes...
Certes, Finky reconnaît que le gouvernement israélien d’aujourd’hui est « l’ennemi intérieur d’Israël », mais il est surtout l’ennemi extérieur des Palestiniens, qu’il tue par dizaines de milliers ! On pourrait alors compter les morts israéliens dans les victimes de ce même gouvernement, ce qui reviendrait à mélanger les bourreaux et les victimes. Le même argument a été invoqué pour dire que dans les camps, les juifs aidaient les SS à tuer d’autres juifs...
Finky cite Ehud Olmert, ancien Premier ministre israélien : « En 77 ans, aucun ennemi extérieur n’a infligé autant de mal à Israël que l’actuel gouvernement de Benyamin Netanyahou. » Et Duhamel Jr d’enchaîner par un « qui au fond prend le risque de faire d’Israël un État paria dans le monde ». Réponse de Finky, évidente : bien sûr, le risque existe, alors que la catastrophique image d’Israël dans le monde a déjà dépassé le stade du risque...
Suit une charge contre LFI, le « grand parti antisémite en France », rien que ça, et que Duhamel tente de modérer : on imagine Caron en embuscade avec son avocat. Mais Finky, qui commence à perdre ses nerfs, enfonce le clou avec « leur antisémitisme obsessionnel et forcené ».
Alain Finkielkraut : " je ne me suis jamais senti aussi sioniste qu'aujourd'hui, parce que je souffre pour le sionisme et j'ai peur qu'il soit détruit."
Il n'y a pas de famine, il n'y a pas de génocide.
" Aujourd'hui, sionisme est devenu le nouveau synonyme de youpin, surtout… pic.twitter.com/HpGo1CfVPP— L'oeil Medias (@LoeilMedias1) June 8, 2025