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Pour Moshe Ya’alon, il vaut mieux que la Syrie tombe aux mains de Daech que de l’Iran

Lors d’une conférence à l’Institute for National Security Studies (INSS) à Tel Aviv le 19 janvier 2016, le ministre de la Défense israélien, Mosche Ya’alon, a fait une déclaration osée : s’il devait choisir entre l’Iran et l’État islamique, a-t-il dit, il « choisirait Daech ».

Ya’alon a expliqué que l’Iran possède des capacités supérieures à celles de l’État islamique et reste la plus grande menace pour Israël. Il a argué que si la Syrie devait tomber dans les mains d’une de ces puissances, il préférerait qu’elle revienne à l’Etat islamique plutôt qu’à l’Iran ou à des groupes soutenus par l’Iran. « Nous pensons que Daech sera vaincu de toute façon après les pertes qu’il a encaissées et grâce aux attaques contre ses réserves pétrolières », a-t-il déclaré lors de la conférence, selon Ynetnews.

Ya’alon a affirmé que les problèmes actuels au Proche-Orient montrent que la région est à un « point culminant du choc des civilisations ». Il a ajouté qu’Israël partage des intérêts communs avec les puissances sunnites régionales, qui seraient également menacées par l’Iran chiite.

Quelques jours seulement après que les Etats-Unis ont commencé à lever certaines sanctions contre l’Iran – une partie de l’accord que le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, et Ya’alon avaient rejetée – les déclarations du ministre belliciste ont été largement interprétées comme la preuve d’une différence de priorités entre Israël et les États-Unis. Sur les réseaux sociaux, un certain nombre d’observateurs ont critiqué ses propos, quand d’autres ont expliqué qu’ils relèvent simplement d’un regard rationnel sur la situation du point de vue israélien.

La déclaration de Ya’alon semble mettre en lumière une croyance largement répandue dans les cercles israéliens de la Défense, celle selon laquelle Daech n’est pas vraiment un problème pour Israël et que l’Iran et les groupes qu’il soutient, comme le Hezbollah, en sont un bien plus important. Cette croyance a été soutenue par la politique : Israël a évité toute implication dans le combat contre l’Etat islamique, mais a frappé le Hezbollah à l’intérieur même de la Syrie.

Ya’alon a répété maintes fois son opposition à l’accord nucléaire avec l’Iran, soutenu par les États-Unis, arguant qu’il rendait la guerre avec l’Iran encore plus probable. Il a aussi contesté l’idée que l’État islamique constituerait une menace directe contre Israël. « Daech est un phénomène nouveau, issu d’Al-Qaïda. Ce n’est pas une menace pour nous », a-t-il déclaré à Lally Waymouth du Washington Post en 2014. « J’espère que la coalition menée par les États-Unis permettra de contenir Daech. »

Les déclarations de Ya’alon mardi contrastent avec celles du président israélien, Reuven Rivlin, qui a expliqué que l’idéologie extrémiste de l’Etat islamique est une réelle menace pour Israël. « Beaucoup d’Israéliens ne comprennent pas la force du courant qui rafle les jeunes Arabes à la sortie de l’école et les fait choisir presque inévitablement l’État islamique. »

 

Traduction E&R.

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