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Qui a tué l’écologie française ?

50 ans d’altération pour finir dans les poubelles de l’Histoire

« Pendant qu’on nous amuse avec des guerres et des révolutions qui s’engendrent les unes les autres, en répétant toujours la même chose, l’homme est en train, à force d’exploitation technologique incontrôlée, de rendre la terre inhabitable, non seulement pour lui mais pour toutes les formes de vie supérieure qui s’étaient jusqu’alors accommodées de sa présence. Le paradis concentrationnaire qui s’esquisse et que nous promettent ces cons de technocrates ne verra jamais le jour parce que leur ignorance et leur mépris des contingences biologiques le tueront dans l’œuf. La seule vraie question qui se pose n’est pas de savoir s’il sera supportable une fois né, mais si, oui ou non, son avortement provoquera notre mort. »

Pierre Fournier, Où on va, j’en sais rien, mais on y va, Ed. du Square, 1973

 

 

Quel rapport entre les militants de la Gueule Ouverte des années 70 et les politiciens écologistes du jour, à l’Assemblée ou au gouvernement ? Quasiment aucun. Emmanuelle Cosse, madame Denis Baupin à la ville, a réduit cette idée généreuse en bouillie et en marchepied vers un poste de gouvernement, comme n’importe quel arriviste LRPS. L’écologie s’est fondue dans les institutions de la Ve République, et a disparu corps et âme.

 

 

Vie et mort de l’écologisme français

Il reste bien sûr des milliers de militants, pas forcément encartés, qui travaillent pour un monde « meilleur ». La trahison de leurs élites, qui se sont perdues dans les jeux d’alliance et de mésalliance avec le PS, a écœuré plus d’un authentique Vert. À l’arrivée, après un demi-siècle de luttes de la base, l’écologie a été neutralisée par le Système, puisque rien n’a changé en matière d’environnement. Certes, Anne Hidalgo a instauré la journée piétonne sur les Champs-Élysées, et quelques normes antipollution sont venues informer les citoyens de la qualité de leur air, mais c’est presque tout.

En vérité, la véritable avancée écologiste, a été le processus politico-économique de désindustrialisation. Plus ou moins volontaire, cette dernière a tertiarisé l’emploi, et nos usines sont parties – c’est une image – en Allemagne ou en Asie. Les 35 heures n’y ont pas changé grand-chose, les 32 ne semblent pas être une solution, quand tant d’indépendants travaillent plus de 50 heures par semaine… Quant au nucléaire, il est toujours là, et si EDF et Areva décident de quelques changements, ce ne sera pas sous la poussée des écolos, mais bien parce que notre « parc » arrive à terme : il faut renouveler nos centrales, ou passer à l’EPR, ce gouffre financier.

 

 

Le modèle allemand

Les Allemands, écologistes bien avant les Français, ont instauré une gouvernance tournante de leurs Grünen, histoire d’éviter la guerre des chefs. Ils ont eu raison. Chez nous, le Dallas de série Z avec Cohn-Bendit, Hulot, Duflot, Mamère, Cosse, Placé (anti-Cohn-Bendit), Baupin, Joly (qui a flingué Hulot mais qui s’est fait traiter de « vieille » par Placé), Voynet, Hascoët… a fatigué et les observateurs politique, et le grand public, qui votait pourtant un peu aveuglément pour « les écolos ». C’était bien, c’était vert, c’était vertueux. Mais c’était con.

Et puis, la gauchisation du mouvement a cassé son ancrage populaire. Les « salauds » de droite ont été dénoncés aux cours de procès moscovites, et fini dans les choux. Le modèle alternatif devant les grands enjeux planétaires et locaux, devant la raréfaction des ressources, on l’attend encore. Unis à la base, les militants et électeurs se retrouvaient désunis au sommet. Les adeptes de la théorie de la manipulation y verront l’habileté d’un Système (de récupération), qui neutralise toutes les idées politiques dangereuses.

 

 

Après les rouges-bruns, le « fascisme » vert

Car en 1970, il était déjà question de décroissance, d’anticapitalisme, et d’anti-impérialisme. Les écolos étaient résolument de gauche, mais d’une gauche autant antisocialiste qu’anticapitaliste. Les mouvances politiques dites extrêmes se touchaient, se mélangeaient : on était « vert », on était anti-américain, on était propalestinien. Et on était parfois « fasciste » tendance terroir (cette mouvance qui renaît aujourd’hui chez les patriotes), car on avait un ennemi commun : le Système. C’est peut-être pour cela que le lobby sioniste a toujours tiré à boulets rouges sur les ultras de l’écologie, les seuls cohérents dans leur idéologie.

BHL et sa tribu d’obligés n’ont pas eu de mots assez durs pour les rouges-verts-bruns, qui menaçaient leur hégémonie, au fond. Car oui, l’écologie pure était, entre autres, antisioniste. Et cela n’a rien à voir avec « Hitler le végétarien ». En effet, si le Système est sioniste, alors les anti-système ne peuvent être qu’antisionistes. Pas de judéocentrisme là-dedans, mais un rejet de la politique politicienne, du capitalisme destructeur – des hommes et des ressources – et de tous ses avatars (la finance surpuissante, le pouvoir des multinationales sur les États). Car tout se tient. On ne peut pas être contre les OGM et applaudir l’Amérique, Hollywood et tout le tintouin.

 

 

Dur de rester pur

La destruction progressive de la radicalité politique de l’écologisme français peut être comparée à l’évolution du titre Charlie Hebdo, qui a subi la même altération. Au départ, Charlie était anarchiste, de gauche ou de droite, avec un fort parfum de Gueule Ouverte, le jeune Pierre Fournier étant à cheval entre les deux titres. Ce sont les éditions du Square qui géraient les deux publications. À l’époque, on se foutait de la droite, de la gauche, des riches, des pauvres (Reiser, ex-pauvre, le faisant avec tendresse), des juifs (mais oui) à travers leurs pleurnicheries et des Américains, à travers leur malbouffe. Déjà, dans La Gueule ouverte, on dénonçait les dangers du nucléaire, la surconsommation, et la trahison des médias. Naturellement, pas le moindre gramme de fric du Système ne viendra soutenir la publication de cette bande d’allumés, qui disparaîtra en 1980, juste avant l’arrivée de Mitterrand au pouvoir.

Une décennie plus tard, Philippe Val piquera le titre de Charlie Hebdo en enfumant Cavanna, et on connaît la suite, pitoyable et tragique. Le canard sera retourné en aide de camp du lobby américano-sioniste, destin de toute tentative contestataire qui flanche. Ça marche pour un parti politique, pour un journal, ça marche aussi avec une personnalité populaire. La preuve, Renaud. Que le Système aura mis 40 ans à retourner. D’ailleurs, le « chanteur énervant » (bien vu) écrivait dans le Charlie Hebdo tendance (Philippe) Val, autant dire pour l’OTAN, Sarkozy et Israël. Tout est dit.

Les modestes avancées de l’écologie, voir sur E&R :

 






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24 Commentaires

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  • #1462094
    Le 9 mai 2016 à 22:50 par esprit chagrin
    Qui a tué l’écologie française ?

    Quelle est la grande réalisation des écolos ? Les éoliennes, ces horreurs qui industrialisent et salopent nos plus beaux paysages et qui rançonnent 67 millions d’abonnés à l’électricité, pour le plus grand profit des actionnaires-propriétaires de ces moulins à la con .

     

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  • #1462195
    Le 10 mai 2016 à 04:24 par Gloria Lasso
    Qui a tué l’écologie française ?

    La réponse est simple, c’est le business qui a tué l’écologie.

     

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    • #1462219
      Le Mai 2016 à 08:10 par Raylowx
      Qui a tué l’écologie française ?

      L’écologie en tant que discipline n’est pas atteinte, cependant ceux que vous appelez écologistes n’ont rien à voir avec l’écologie. Ce qui a tué les verts ce sont les verts eux mêmes, si on veut bien croire que le suicide collectif n’était pas le projet initial. Ce qui nuit à l’humanité c’est l’école qui ne joue pas son rôle d’apprentissage de la vie à nos enfants. J’entends par là, que nos ancêtres espéraient de l’école qu’elle nous apprenne à mieux comprendre la biologie pour mieux nous soigner, pour mieux cultiver, à apprendre la physique et les mathématiques pour mieux appréhender le monde qui nous entoure... Au lieu de cela on a ouvert des usines à ignorance, bien plus utiles à la manipulation des masses. On cultive l’individualisme tant et si bien que nos paysans ne nourrissent plus leur peuple mais vendent leur production en bourse. C’est en reprenant la main sur nos outils de production, notre utilisation du territoire et sur notre destin en tant que peuple que les choses changeront.

       
  • #1462199
    Le 10 mai 2016 à 05:19 par DavidR
    Qui a tué l’écologie française ?

    La technologie ne peut pas tout régler, attention à cette croyance quasi religieuse chez certains…
    "Il reste bien sûr des milliers de militants, pas forcément encartés, qui travaillent pour un monde « meilleur »." Comme vous dites, il y a ceux et celles qui dans l’ombre travaillent, inventent, imaginent, militent, et rompent avec le Système pour créer un monde et une sobriété heureuse. La fin de la civilisation industrielle approche d’après les études de la NASA, les énergies fossiles arriveront à un seuil d’exploitation qui n’est plus rentable, ni souhaitable, ce qui forcera les sociétés à s’adapter par nécessité ; je ne sais pas combien d’espèces de plantes et d’animaux auront disparus d’ici 50 ans ; les scientifiques évoquent une extinction majeure, en cours...
    Quel sera l’état des océans et des forêts primaires ? C’est ça l’écologie, avoir de l’empathie, de la compassion. La course en avant vers le néant s’arrêtera avant, justement, le néant, et c’est peut-être notre chance. L’écologie doit rompre avec notre modèle de société et tendre vers la décroissance, c’est à dire une croissance vertueuse, de la soutenabilité, et surtout, surtout, il faudra apprendre aux hommes à aimer la nature ! Parlons des fondamentaux !
    L’écologie n’arrivera à rien, sans le respect du vivant, de la Terre-mère qui nous donne tout et à qui nous ne donnons rien. L’écologie doit revenir à ses sources radicales, biocentriques et sa critique de la modernité, incarnation du capitalisme de masse, des banques et de la folie humaine. Ce qu’il manque à l’écologie, surtout en France, c’est sa radicalité originelle qui portait en elle les germes d’une révolution verte qui vient, nulle doute là-dessus. L’écologie, c’est moi, c’est vous, ça dépend de nous et ce doit être notre combat principal pour ce siècle. On est bien d’accord que Cosse et Hulot ont encore du boulot à faire….ils collent au Système !

     

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  • #1462203
    Le 10 mai 2016 à 05:43 par Beligue
    Qui a tué l’écologie française ?

    Dans les années 1990 les verts réalisèrent 9% à une élection sur les 22-25% de la gauche, alors qu’ils étaient près des occupations pratiques des français de leurs problèmes pratiques. Prêt à effacer le PS de sur la scène politique.Ils se mirent "incompréhensiblement" à faire de la politique politicienne et évidemment retournèrent rapidement à 5% . A l’heure actuelle ils (je parle de l’écolo de base) se recommunautarisent, s’isolent, se marginalisent mais n’oublient pas, par haine de qui,de quoi,. de voter anti-extême droite. Fin de l’histoire
    Mais un autre système basé sur du bon sens , sur des gens simple, de base, des paysans (habitants du pays) qui font de l’écologie mais ne sont pas écologistes est en train de se constituer.

     

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    • #1462223
      Le Mai 2016 à 08:25 par calal
      Qui a tué l’écologie française ?

      J’ai vote vert pdt les annees 1990-2000 apres avoir ete degoute du socialisme par mitterand.Je les croyais "purs",idealistes et honnetes avant de les voir se coucher et se diviser pour une part du gateau.
      Je crains qu’il n’arrive la meme chose au fn de marine : division et dilution juste dans la derniere ligne droite.Amha(gollnish avec le pen pere,marion ?).
      Amha il faut rester discipline et derriere marine pour la porter au pouvoir le plus vite possible et ce pour deux raisons : la premiere c’est que le temps presse et la deuxeime c’est le risque de s’apercevoir que le fn se comporte comme syriza une fois au pouvoir.

       
  • #1462243
    Le 10 mai 2016 à 09:29 par Barbe Noire
    Qui a tué l’écologie française ?

    Il y a 18 députés écolos à l’Assemblée, et ils n’ont pu être élus qu’après des accords de désistement réciproques écolos-PS . En fait ils seraient vraiment indépendants si les Législatives se faisaient à la proportionnelle : avec 10% des voix ils seraient une soixantaine à L’assemblée . Ils sont en fait à la botte du PS, et s’ils se montrent trop méchants avec lui ils auront deux fois moins de députés en 2017 .

     

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  • #1462248
    Le 10 mai 2016 à 09:42 par vigile
    Qui a tué l’écologie française ?

    Le prétexte "écologique" c’est comme le "Bio" : occasion de magnifiques arnaques . Si les "grandes enseignes" se sont engouffrées dans la vente du "Bio", c’est que les marges y sont indécentes... Les deux plus belles arnaques générées par l’écologie, c’est celle à la taxe carbone mais aussi et surtout les invraisemblables éoliennes qui ne servent à rien d’autre qu’à enrichir leurs propriétaires au dépens de 67 millions de consommateurs d’électricité .

     

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  • #1462410
    Le 10 mai 2016 à 13:49 par umps
    Qui a tué l’écologie française ?

    C’est Denis Baupin m’aurait-on dit qui a tué l’écologie française !!!

     

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  • #1462414
    Le 10 mai 2016 à 13:53 par tartuffe
    Qui a tué l’écologie française ?

    L’écologie est l’affaire de chacun mais certainement pas celle d’un parti.Depuis que le parti des écologistes existe les français n’ont jamais été autant malades et de maladies pour enrichir les laboratoires. Les produits chimiques dans l’alimentation et les trafics de viandes importées des pays de l’Est ou les contrôles n’existent pas font de nous et de nos enfants de futurs acheteurs de médicaments autorisées par notre gouvernement sur les directives de Bruxelles . Le parti écologiste a été inventé pour donner plus de force aux socialo sionistes c’est tout .

     

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  • #1462463
    Le 10 mai 2016 à 14:57 par marmotte
    Qui a tué l’écologie française ?

    Elle sont solides les poubelles ...

    Tant que les réserves ne seront pas vides et que les lobby du charbon, du gaz, du pétrole, de l’électricité etc... se feront du fric, l’énergie libre et gratuite ne se développera pas.

    L’état empoche environs 80% sur l’essence (grosse tirelire)

    Apparemment l’énergie libre existe déjà et certains connaissent bien la technique mais sa diffusion n’est pas sans risque de sanctions (la prison n’est pas que pour les délinquants).

     

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  • #1462876
    Le 10 mai 2016 à 23:42 par laspirateur
    Qui a tué l’écologie française ?

    Pour lever des fonds nécessaires à la rénovation du parc nucléaire rien de mieux qu’un accident nucléaire non ?

     

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