Il est l’heure de nommer un nouveau pape. Enfin !, diront les mauvaises langues. Les autres rétorqueront que le prochain ne sera pas nécessairement meilleur... Un pape trans ? Une femme ? Tout est possible aujourd’hui. D’un autre côté, le vent plutôt droitier qui parcourt le Monde fait pencher la balance en faveur d’un pape davantage conservateur. Et justement, il y en a un. Et il est noir ! Finalement, de quoi satisfaire tout le monde. Et l’image serait tellement moderne, tellement cool !

Analysons rapidement les forces en présence. Les candidats (qui ne doivent pas être nécessairement cardinaux) reflètent la diversité géographique et théologique de l’Église. Les progressistes, alignés sur François, dominent les spéculations, mais les conservateurs pourraient pousser des figures plus traditionnelles si le conclave, prévu entre le 6 et le 11 mai 2025, s’avère disputé.

Les cardinaux (qui sont en revanche ceux qui l’éliront) chercheront un pape capable de gérer les défis mondiaux (dialogue interreligieux, migrations, sécularisation) tout en unifiant une Église divisée entre réformateurs et traditionalistes. Et, au moins en France, le regain du catholicisme, que l’on a pu constater cette année encore avec l’augmentation du nombre de catéchumènes, est aussi celui d’un catholicisme identitaire, réactionnaire.

Comme le souligne le vaticaniste Marco Politi, « ce sera un conclave compliqué », et les dynamiques internes une fois les portes de la chapelle Sixtine refermées pourront réserver des surprises. Aucun candidat ne semble avoir une majorité claire à ce stade. Alors, à vos crayons et votez !

Un choix de 6 figures papabili (candidats potentiels) :

A. Cardinal Pietro Parolin (Italie, 70 ans)

● Biographie : né en 1955 à Schiavon, en Italie, Parolin est un diplomate chevronné. Secrétaire d’État du Vatican depuis 2013, il est considéré comme le « numéro deux » du Saint-Siège. Il a joué un rôle clé dans des accords historiques, comme celui avec la Chine sur les nominations d’évêques en 2018, et est connu pour sa gestion des relations internationales complexes.

● Raisons pressenties : sa longue expérience diplomatique, sa connaissance approfondie de la Curie romaine et son profil modéré en font un candidat de compromis entre progressistes et conservateurs. Il est souvent cité comme favori par les observateurs et les parieurs pour sa capacité à maintenir la continuité avec la vision réformiste de François.

B. Cardinal Jean-Marc Aveline (France, 66 ans)

● Biographie : né en 1958 à Sidi Bel Abbès (Algérie), Aveline est archevêque de Marseille depuis 2019 et cardinal depuis 2022. Il est reconnu pour son engagement dans le dialogue interreligieux, notamment avec l’islam, et pour son attention aux questions migratoires. Il a convaincu François de visiter Marseille en 2023.

● Raisons pressenties : sa vision ouverte, son lien de confiance avec François et sa position dans une ville multiculturelle comme Marseille en font un candidat crédible pour poursuivre une Église « inclusive » (hé oui !). Son profil européen et son engagement social séduisent les électeurs cherchant un équilibre. Il est particulièrement mentionné dans les discussions françaises.

C. Cardinal Matteo Maria Zuppi (Italie, 69 ans)

● Biographie : né en 1955 à Rome, Zuppi est archevêque de Bologne et membre de la Communauté de Sant’Egidio, connue pour son engagement pour la paix et les pauvres. Surnommé le « Bergoglio italien », il est réputé pour sa simplicité (il se déplace à vélo) et son travail diplomatique, notamment dans les négociations de paix au Mozambique et en Ukraine.

● Raisons pressenties : proche des idées de François, il incarne une Église tournée vers les « périphéries » et les migrants. Son profil pastoral et son engagement interreligieux plaisent aux progressistes, bien que sa gestion des abus sexuels en Italie ait suscité des critiques, ce qui pourrait freiner son élection.

D. Cardinal Luis Antonio Gokim Tagle (Philippines, 67 ans)

● Biographie : né en 1957 à Manille, Tagle est pro-préfet du Dicastère pour l’Évangélisation. Ancien archevêque de Manille, il est surnommé l’« Asian Francis » pour son charisme, sa proximité avec les fidèles et son engagement social. Il est un fervent défenseur d’une Église missionnaire et pastorale.

● Raisons pressenties : son dynamisme, son alignement avec les réformes progressistes de François et sa popularité en Asie (une région où l’Église croît) en font un candidat sérieux. Il pourrait devenir le premier pape asiatique, symbolisant un tournant géographique pour l’Église. Sa jeunesse relative et son charisme communicatif sont des atouts.

E. Cardinal Robert Sarah (Guinée, 79 ans)

● Biographie : né le 15 juin 1945 à Ourous, en Guinée, Robert Sarah est un prélat africain de premier plan. Ordonné prêtre en 1969, il devient archevêque de Conakry en 1979, à seulement 34 ans, sous Jean-Paul II. En 2001, il rejoint la Curie romaine, occupant des postes clés, notamment secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, puis président du Conseil pontifical Cor Unum. En 2014, François le nomme préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, poste qu’il occupe jusqu’en 2021. Connu pour ses positions théologiques conservatrices, il est l’auteur de livres influents comme Dieu ou rien et Le soir approche et déjà le jour baisse, où il défend une vision traditionaliste de la foi catholique.

● Raisons pressenties : Sarah est un favori des cardinaux conservateurs et des fidèles attachés à la tradition liturgique et doctrinale. Son expérience à la Curie, sa stature internationale et son origine africaine (un continent où l’Église croît rapidement) en font un candidat symbolique pour un premier pape africain. Il est apprécié pour sa fermeté sur des questions comme le mariage, la morale sexuelle et la défense de l’identité chrétienne face à la sécularisation. Cependant, son âge avancé (79 ans) et ses prises de position parfois critiques envers les réformes de François pourraient limiter son attractivité auprès des progressistes, rendant son élection moins probable dans un conclave dominé par les héritiers de François.

F. Cardinal Pierbattista Pizzaballa (Italie, 60 ans)

● Biographie : né en 1965 à Cologno al Serio, Pizzaballa est patriarche latin de Jérusalem depuis 2020, couvrant Chypre, la Jordanie, la Palestine et Israël. Franciscain et théologien, il parle hébreu et anglais et est un expert du Proche-Orient, où il promeut le dialogue entre chrétiens, juifs et musulmans.

● Raisons pressenties : sa jeunesse, son expérience dans une région de tensions mondiales et son rôle de pont entre religions en font un candidat atypique mais influent. Son profil international et sa stature croissante au Vatican le positionnent comme un outsider sérieux.

On nous informe dans l’oreillette que Manuel Valls se dit disponible :