Très juste, j’ai remarqué la même chose. Souvent quand on gratte, c’est davantage d’agnosticisme, ce qui d’ailleurs se défend parfaitement d’un point de vue spirituel et philosophique (personnellement, j’irai jusqu’à dire qu’un agnosticisme ouvert est la seule posture honnête possible).
L’anticléricalisme aussi peut très bien se comprendre, pour peu qu’il ne soit pas borné et pavlovien. Je pense notamment à cette période du 19e siècle après les évènements de la Commune, dont Henri Guillemin a fait un exposé, ou le clérical était un fonctionnaire d’état employé pour instiller résignation et docilité aux classes exploitées par des promesses de paradis, histoire d’étouffer dès le plus jeune âge toute velléité de révolte légitime, car si l’on souffrait certes dans cette vie, quel bonheur dans la suivante. De quoi refroidir et dégouter du clergé, et transmettre cette méfiance pour les générations suivantes. Cela ne rime pas forcément avec athéisme quand on distingue proprement les choses, mais la confusion est vite faite, surtout si la Franc-Maçonnerie œuvre à l’entretenir.
L’église et la religion peuvent actuellement sembler en position de faiblesse et donc attirer la sympathie puisqu’en opposition de fait au NOM, mais elles furent également aux côtés du pouvoir temporel comme atouts politiques à travers l’histoire. Je les vois comme des objets paradoxaux, à la fois constitutifs précieux de notre identité traditionnelle, mais aussi dictatrices des normes et des conventions sociales contre lesquelles il était hors de question de se rebeller, et qui, à mon sens, n’avaient guère de rapport avec la transcendance ou le message christique. Quand on est un dissident et qu’on fait ce travail de prise de conscience et d’étude des dynamiques de contrôle, voire d’oppression, l’honnêteté nous oblige à le reconnaître. Car quelle aurait été notre attitude en ces temps là ?