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Swissleaks, Grexit : deux amusantes maladies européennes

L’Europe n’a plus que deux mots à la bouche : le Swissleaks et le Grexit[sortie de la Grèce de l’euro, NDLR]. Ces deux barbarismes en disent long sur l’état de décomposition de l’esprit européen soixante ans après la naissance des communautés européennes.

 

Le Grexit s’est déjà produit, mais l’Europe ne le sait pas

Il n’y a pas si longtemps (trois ans à peine), ceux qui évoquaient la mort de l’euro, la sortie de l’euro, la faillite de certains États européens, passaient pour fous ou pour infréquentables. Nous n’étions pas nombreux à oser dire ce qui se murmurait tout bas dans les couloirs de la finance, et qu’un nombre grandissant d’experts disent tout haut aujourd’hui : des pays comme la Grèce ne pourront pas rembourser leurs dettes et se posera tôt ou tard la question de leur défaut.

Pendant tout ce temps, une sorte de tabou a régné sur cette question, jusqu’à ce qu’intervienne la rupture inévitable imposée par les tabous que l’on ne veut pas briser : une majorité parlementaire s’est dégagée, favorable à un défaut partiel de la Grèce, et à un desserrement au minimum provisoire de l’étau dans lequel la Troïka a enfermé le pays. On en pense ce qu’on en veut, mais cette issue politique était extrêmement prévisible, comme elle l’est en Espagne, et comme elle l’est en France. Prévisible ne signifie ni certaine ni inévitable. Mais… les risques sont réels et la présomption de les voir se réaliser est forte.

Il est assez fascinant de voir avec quelle obstination la cécité peut régner parmi les élites occidentales. Quelques jours après la victoire de Syriza, des esprits bienfaits continuaient à nier l’évidence : l’Europe est confrontée à une grave crise politique, consécutive à sa grande dépression économique. Je sais qu’il existe une chape de plomb qui interdit de demander officiellement : jusqu’où ira cette crise ? En attendant, il ne faut pas être grand clerc pour comprendre qu’entre les affrontements armés en Ukraine et les tensions avec la Grèce, la paix qui nous était présentée comme la plus grande réalisation de l’Union Européenne est en train de vivre quelques moments difficiles.

Donc, la question est : jusqu’où ira cette crise ? Là encore, les chiens de garde de nos régimes décadents aboient une sorte de « circulez, il n’y a rien à voir ». Un Moscovici a expliqué depuis le début que l’arrivée de Syriza ne comportait aucun danger de crise systémique pour l’Union. Il fait partie de ces gens qu’il faut toujours écouter à l’envers : quand il vous assure qu’un événement ne peut pas se produire, c’est qu’il est déjà dans les tuyaux. La réunion de l’Eurogroupe demain en est la preuve : les pays européens se réunissent en urgence pour forcer Athènes à respecter des engagements contre lesquels Syriza a été élu. Jamais les problèmes d’un État membre de l’Union n’avaient été traités autour d’un tel rapport de force, aussi frontal, aussi binaire : soit la Grèce se soumet, soit elle se démet.

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