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Tchad : la force militaire française Epervier ne se justifie plus, annonce Juppé

Le chef de la diplomatie, Alain Juppé, a déclaré mardi que le dispositif militaire français au Tchad, appelé Epervier et fort de plus d’un millier d’hommes, ne se justifiait plus et devait être rapatrié.

"Nous sommes en train de discuter avec le Tchad d’un nouvel accord de coopération. Nous avons un dispositif là-bas, Epervier, avec plus d’un millier d’hommes, dont la présence ne se justifie pas, que nous avons (...) à rapatrier", a déclaré le ministre lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

En janvier, alors qu’il était encore ministre de la Défense, Alain Juppé avait affirmé que Paris était prêt à faire "évoluer" ce dispositif. "Nous ne souhaitons pas rester forcément dans le format actuel, nous sommes prêts à évoluer vers quelque chose qui évolue davantage vers la coopération entre le dispositif Epervier et l’armée tchadienne", avait-il dit.

Ses nouvelles déclarations de mardi semblent indiquer que Paris n’entend pas laisser de troupes au Tchad.

Le 11 août 2010, le président tchadien Idriss Deby avait remis en cause Epervier, lançant : "Nous nous acheminons vers une révision de l’accord de siège entre Epervier et le Tchad".

Il reprochait notamment à la France de ne rien payer pour sa présence militaire. Cette remise en cause était intervenue dans un contexte de normalisation des relations entre le Tchad et le Soudan, après cinq ans de guerre par rébellions interposées.

A l’époque, Alain Juppé avait simplement rappelé que le dispositif Epervier était au Tchad "à la demande des autorités tchadiennes dans le cadre de l’accord qui lie les deux pays". "Nous ne nous imposons pas", avait-il assuré.

Avec 950 hommes environ et des avions de chasse, l’opération Epervier avait été déclenchée en 1986, après une offensive des forces armées libyennes qui soutenaient le dirigeant tchadien Goukouni Oueddei, renversé quelques années auparavant par Hissène Habré.

Depuis, les militaires français n’ont plus quitté le pays, gardant notamment une base sur l’aéroport de N’Djamena et une autre sur l’aéroport d’Abéché dans l’Est.

Le dispositif assure deux missions permanentes : la protection des intérêts français et la sécurité des Français résidant au Tchad. En février 2008, alors qu’une offensive rebelle avait atteint N’Djamena, le dispositif Epervier avait ainsi évacué plusieurs centaines d’étrangers et fourni un précieux appui logistique et de renseignement aux forces d’Idriss Deby.

"Nous avons une politique de redéploiement", a insisté mardi Alain Juppé devant les députés. "Je vous rappelle que la force Licorne en Côte d’Ivoire, de 1.700 militaires au plus fort de l’intervention (va être réduite) à 300-400 hommes à la fin de cette année", a-t-il ajouté.

Le président Nicolas Sarkozy avait annoncé en 2008 une refonte de la présence militaire française en Afrique, avec la renégociation des anciens accords de défense liant Paris à ses anciennes colonies et une approche désormais plus européenne des relations de sécurité avec le continent.

Depuis le départ annoncé en avril 2010 des troupes françaises stationnées au Sénégal, la France compte encore trois bases permanentes en Afrique (Djibouti, Gabon et Réunion).

 






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