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Victoire de la diplomatie russe en Syrie : le début officiel d’un monde multipolaire ?

Tout dernièrement, le monde entier suivait et continue de suivre les dernières péripéties dans la crise syrienne et l’éventuelle intervention occidentale en Syrie : Obama et Hollande en « chefs de file » mais malheureusement pour eux sans leur copain Cameron, dont le Parlement britannique n’a pas soutenu une intervention armée en Syrie. Sans oublier bien sûr les autres « amis » que sont Israël, le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie, jouant chacun un rôle non négligeable dans la tragédie du peuple syrien.

Tout prédisait que la dite intervention était inévitable. Les faux amis de la Syrie avaient dépensé des sommes faramineuses pour en finir avec le gouvernement de Bachar Al-Assad. Pourtant, ce dernier est toujours là, et plus que cela, l’armée arabe syrienne a pris goût aux batailles victorieuses sur le terrain et ne compte pas s’arrêter là. L’intervention directe était donc si nécessaire pour redonner de l’optimisme aux « rebelles » ne sachant plus à quoi se vouer.

La prétendue attaque chimique, dont on ne connaît jusque là toujours pas les auteurs (en attendant le rapport des experts de l’ONU), était la raison par « excellence » ou « la ligne rouge à ne pas dépasser », avancée par la Maison blanche et l’Elysée (le second suivant pas à pas la première) pour « punir le régime de Bachar Al-Assad ». Et le tout sans l’aval de l’ONU et en violation du droit international, sans le soutien de leurs citoyens respectifs (environ 60% des citoyens américains et près de 70% des citoyens français sont fermement opposés à toute intervention militaire en Syrie), sans avoir exposé les preuves dont les gouvernements interventionnistes affirment disposer, mais les va-t-en-guerre était prêts malgré tout.

Et puis, surprise. La Russie propose sa solution : le placement sous contrôle international l’arsenal des armes chimiques syriennes dans le but de les détruire, et l’adhésion de la Syrie à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques. Damas accepte en précisant que si ce n’était pas la Russie, le pays n’allait jamais accepter une telle initiative. Echec et mat. La dernière « raison » de nos amis occidentaux d’attaquer un Etat souverain n’est plus valable. Les frappes occidentales sur la Syrie n’auront donc pas lieu ? Du moins pas pour le moment. C’est incontestablement une victoire de la diplomatie russe.

La crise syrienne est un véritable test pour la Russie. Et jusqu’ici, la Russie a réussi ce test avec brio. Evidemment, difficile de parler de succès lorsqu’on connait la tragédie du peuple syrien, le nombre immense de victimes et la présence massive de terroristes venus des quatre coins du monde sur le sol syrien. Néanmoins, la Russie a pour le moment réussi à éviter le pire, à savoir une escalade du conflit (au niveau régional voire mondial) et une multiplication certaine du nombre de victimes. D’autre part, on peut désormais parler de « lancement » officiel d’un monde multipolaire. Certes, on en parle déjà depuis un bon bout de temps, mais la situation tragique en Syrie a remis la question à l’ordre du jour : hégémonie US et de ses acolytes toujours d’actualité ou monde multipolaire véritablement en place ? A l’évidence, la seconde option a bel et bien été confirmée.

On continuera de suivre avec la plus grande attention les événements en Syrie et dans toute la région. Malgré toute la tristesse de voir les souffrances du peuple syrien, nous pouvons néanmoins garder un certain optimisme quant à l’évolution de la situation, au moins pour la simple et bonne raison que nous sommes aujourd’hui revenus à un autre type de relations internationales, dans lequel nos « chers » interventionnistes non-accrédités devront désormais tenir compte du respect du droit international, de la souveraineté des Etats et de la réalité actuelle.

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8 Commentaires

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  • #528272

    Ce n’est pas la diplomatie russe qui a fait reculer les bellicistes sionistes, ce sont les ARMES des Russes, la racaille sioniste au dernier moment a du etre informée que les Russes avaient les moyens de lui foutre une branlée - qui aurait été pourtant salutaire pour l’humanité .

     

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  • #528278

    A partir de 1991, date de l’effondrement de l’URSS, la Russie est hors jeu : cela permet les agressions sionistes en Afghanistan, en Irak, en Libye . Mais, sans doute grace au patriote Poutine, la Russie a remonté la pente et aujourd’hui elle est redevenue redoutable : cela explique que la racaille sioniste se soit déballonnée. Pourvu que ça dure !

     

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  • #528452

    On s’achemine plutôt vers une cogestion réaliste du moyen-orient entre la Russie, qui n’a pas encore les moyens économiques et militaires d’une superpuissance, et les USA, qui veulent se retirer partiellement de la région, dont le contrôle lui coûte trop cher, sans pour autant abandonner son allié israélien.

    Du côté français, c’est un Trafalgar diplomatique. Je pense que certains sionistes - sans doute surmotivés tels de jeunes chiots suite à une entrevue récente avec "Bibi" - entendaient forcer la main hésitante des Américains et les contraindre à agir en dehors du cadre international. Petit calcul minable qui s’est heurté à la fragilité d’Obama face au congrès (il a été menacé de destitution...) et à la diplomatie précise et subtile des Russes, confirmant tout le sens tacticien de Poutine qui est parvenu, en bon judoka, à retourner une situation à priori mal engagée à son avantage, en utilisant une erreur invraisemblable de son adversaire (menace de la "ligne rouge" non suivie d’effets).

    La presse sioniste et néoconservatrice américaine se déchaîne aujourd’hui contre "Obama le faible manipulé comme un pantin par Poutine". Quant à Hollande, on le décrit sans complaisance comme un "laquais", voilà le salaire des vassalisés.

    Les Américains se foutent de notre gueule et nous envoient systématiquement le "francophile" Kerry pour arrondir les angles, avec ses discours d’amitié ineptes en français, bourrés de rappels à "l’amitié fwanco-améwicaine" et de clichés historiques, avec des trémolos dans la voix.

    Ce qui les empêchera pas de faire capoter toutes les ventes de Rafale dans le monde présent, bien entendu...

    Mais les perdants principaux restent les Européens. Ce qui ne va pas déplaire finalement à une Merkel en campagne électorale, qui pourra ainsi capitaliser sur son image de gestionnaire rigoureuse et isolationniste, contrastant avec l’agitation diplomatique stérile d’un Hollande sur le plan international. Les partisans d’une union économique molle appelée à rester impuissante sur la carte mondiale - correspondant, ni plus ni moins, à l’état végétatif de la politique étrangère allemande depuis 1945 - sortent donc renforcés de cette crise.

    Au menu des prochaines années : austérité, Europe, austérité, Europe et toujours plus d’austérité.

     

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  • #528594

    Brillante analyse.

    Croisons les doigts que le conflit syrien fasse prospérer un monde multipolaire, surtout qu’on en a assez d’entendre parler des guerres de l’axe du Bien contre l’axe du Mal.

    On espère vivement que cette fois-ci Poutine fera comprendre à la coalition ou "communauté internationale" que le temps d’une super-puissance (USA) unique mondiale est révolue.

     

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  • #528605
    Le 16 septembre 2013 à 18:48 par Heureux qui, comme Ulysse...
    Victoire de la diplomatie russe en Syrie : le début officiel d’un monde (...)

    Dans ce domaine comme dans tant d’autres, l’enthousiasme n’est pas forcément notre meilleur allié. La mascarade est bien plus profonde qu’il n’y paraît.
    Croire que les USA et l’URSS étaient dans une véritable opposition laisse pour le moins dubitatif au regard de ce qui fut. Qu’avions-nous au juste ? Deux ennemis en capacité de détruire toute forme de vie à la surface de la terre et qui n’en firent rien.
    La "logique" imposée par la terreur permet en revanche de retirer aux peuples pratiquement toutes leurs libertés individuelles avec, illusion de la démocratie aidant, leur bénédiction totale...
    Ainsi, après nous avoir fait peur avec le risque "d’un embrasement du conflit syrien" et la troisième guerre mondiale, voici que nous sommes en phase de relâchement bien propice pour faire passer en douceur et sans vaseline les "réformes" encore nécessaires à la construction du projet totalitaire planétaire.
    Une analyse plus objective des mouvements d’humeur de ceux qui tirent les ficelles ferait plutôt penser que nous n’avons jamais été aussi près du grand bouquet final...
    Mais bon, puisqu’il faut absolument que l’ennemi de l’Empire porte un visage, la Russie tiendra donc ce rôle et les dissidents seront ravis de la vérité qu’ils auront trouvée. Pendant ce temps, personne ne fera l’effort de ne surtout pas figer son point de vue...
    Si Damas, par choix stratégique de l’Empire, ne tombe pas aujourd’hui, elle tombera demain par nécessité car ce genre de menace n’est pas compatible avec le grand projet.

     

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    • +1. Le but de guerre est atteint, les russes montrent qu’ils contrôlent la Syrie en la désarmant sous prétexte d’assurer sa protection. Le scénario a été écrit d’avance et c’est avec cette perspective qu’il faut regarder Hollande et Fabius en très bons mauvais comédiens. Au plan intérieur, ils jouent un scénario écrit par les think thanks, ils ne faut pas sous-estimer l’adversaire : c’est pour mettre en oeuvre ce plan que DSK et Sarko ont été écartés au profit d ’Hollande et son équipe qui jouent les parfaits crétins à la perfection.

       
  • c’est un échec à plusieurs niveaux pour la diplomatie américaine.
    comme l’article le présente, c’est un échec face à la Russie mais aussi face aux alliés des américains (qatar, turquie, arabie). ces sbires n’ont pas ou plus vraiment le rôle de vassal, en tout cas dans la région.
    Lorsqu’on parlait d’unilatéralisme américain, on parlait d’hégémonie usa au sein de cette alliance qu’elle s’était forgée ; or en l’état actuel des choses, elle perd prise sur ces pays qui entreprennent des politiques régionales indépendantes et parfois même concurrentes, qui à terme peuvent nuire aux affaires américaines.

     

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