Du 4 au 6 février 2013, pas moins de vingt-cinq évêques de France se sont rendus en pèlerinage dans le camp d’Auschwitz-Birkenau, haut lieu de la sainte « Mémoire ».
Accompagnés de l’inénarrable Richard Prasquier, président du Conseil représentatif (?) des institutions juives de France, et de l’Italien Marcello Pezetti, directeur du musée de la Shoah de Rome, les vingt-cinq hommes de foi ont essentiellement concentré leur visite sur le site de Birkenau.
L’objectif de leur périple ? « Apprendre et essayer de comprendre », selon Richard Prasquier. Un travail ardu, on le sait, mais facilité semble-t-il par les conditions climatiques terribles de l’hiver polonais. Pour le président du CRIF, en effet, « c’est en hiver qu’il faut venir, pas pour comprendre, car comment comprendre la survie dans de telles conditions, mais pour se stupéfier de ce qu’ont vécu ceux qui ne sont pas entrés directement dans les chambres à gaz et dont la durée de survie moyenne dans le camp ne dépassait pas trois mois [1] ».
Les évêques en ont-ils profité pour rendre hommage à Édith Stein (illustration en tête d’article), philosophe allemande, élève d’Edmond Husserl, juive convertie au catholicisme, décédée à Auschwitz en 1942 et canonisée par Jean-Paul II en 1998 ? Non. Pourtant, celle que les évêques connaissent sous le nom de Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix dut affronter, en plus de l’enfer climatique évoqué par le président du CRIF, le mécontentement de ses ex-coreligionnaires juifs, la considérant comme une apostat, ainsi que la franche hostilité des communistes.
Autant de raisons d’admirer son courage, mais qui laissèrent froids nos évêques, trop occupés à mémoriser le dogme de leur nouvelle religion.