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Vladimir Poutine en Chine : moisson de contrats, mais pas de percée sur le gaz

Une visite de deux jours du Premier ministre russe Vladimir Poutine en Chine, qui s’est achevée mercredi, a permis la signature de nombreux contrats et accords, mais aucune avancée importante sur l’épineux dossier des livraisons de gaz russe.

Le président chinois Hu Jintao a salué en l’homme fort de la Russie un "vieil ami de la Chine", estimant que sa visite, sa première à l’étranger depuis qu’il a annoncé vouloir retourner au Kremlin l’an prochain, avait permis "de faire avancer la relation de partenariat stratégique" entre les deux voisins.

Les accords signés pour un montant cumulé de sept milliards de dollars couvrent notamment les secteurs de la finance, de l’agriculture et de l’énergie. Les deux puissances veulent élargir leur coopération à des domaines nouveaux, notamment technologiques.

"Dans le TGV, les chantiers navals et les énergies propres, la Chine est en avance sur la Russie, tandis que sur le nucléaire, les technologies spéciales, l’aéronautique, c’est elle qui est en avance", a relevé le quotidien Xinjing Bao (Nouvelles de Pékin).

"Nous allons développer une coopération plus étroite dans l’énergie nucléaire basée sur les dernières technologies mondiales, en prenant en compte tous les risques, qui sont proches de zéro", a dit à des journalistes M. Poutine, sept mois après l’accident de la centrale de Fukushima au Japon.

Dans le secteur financier, le fonds souverain chinois China Investment Corp a annoncé qu’il allait mettre un milliard de dollars dans le fonds russe Russian Direct Investment Fund, lancé en juin avec l’appui de M. Poutine et du président russe Dmitri Medvedev, pour encourager les investissements directs étrangers en Russie.

Les deux pays sont également parvenus à se mettre d’accord sur un prix pour le pétrole acheminé de Russie en Chine par un oléoduc déjà opérationnel depuis le début de l’année, a rapporté le quotidien China Daily.

Moscou avait accusé Pékin de refuser de payer plusieurs dizaines de millions de dollars à cause d’un différend sur les tarifs du brut, précise ce journal de langue anglaise.

Mais aucune avancée importante n’a été réalisée sur un accord cadre pour acheminer près de 70 milliards de mètres cubes de gaz russe en Chine durant les 30 prochaines années.

Les deux pays sont "proches de la dernière étape de travail sur les fournitures de gaz au marché chinois", a indiqué mardi M. Poutine, à propos de ce contrat signé en 2009 entre le russe Gazprom et la China National Petroleum Company (CNPC). Les discussions entre les deux parties se sont enlisées en raison d’un différend sur le prix du gaz, et une visite du président Hu en juin dernier à Moscou n’avait pas permis de faire avancer le dossier.

La Russie est le premier producteur mondial d’énergie et la Chine son premier consommateur. "Nous prévoyons de créer de nouvelles routes énergétiques", a dit le chef du gouvernement russe. La Chine et la Russie, dont les échanges devraient atteindre 70, voire 80 milliards de dollars cette année, ambitionnent de les porter à 100 milliards de dollars d’ici 2015, et d’atteindre 200 milliards en 2020.