Mais le batiment va très bien, merci pour lui.
Regardez votre centre-ville, pas le moindre mètre carré qui ne reste inexploité. Partout fleurissent les projets immobiliers kaufmann, bouygues ou financés par des banques ou des assureurs. Bientôt ici la villa "personnage historique local" ou au choix "musicien, poète, écrivain" : 4000 E le m2. Même la campagne n’est pas épargnée, au nom de la mixité sociale et du relogement des habitants des barres de hlm détruites. Le logement individuel est mauvais pour la cohésion sociale, on le sait depuis Haussmann. Le lotissement est un cauchemar pour le maintien de l’ordre. Si vous êtes assez riche pour acheter, on ne vous vend pas une maison mais un crédit ; la maison c’est cadeau.
De plus, il n’y aura bientôt plus personne pour construire des maisons. Ma femme est prof en cfa du batiment et je peux vous dire qu’à part des remplisseurs de bench, on n’y forme rien. Presque plus un apprenti qui sache monter un mur "à l’ancienne". On leur montre un fil a plomb : ils s’évanouissent. Regardez la gueule des villas champignons qui poussent en 4 semaines, pas une corniche ou un balcon n’est d’équerre. Pour les murs de votre BAD demandez le portable de Piero au site, ça ira plus vite.
Les métiers manuels subissent une crise du recrutement sans précédent (restauration). On nous a rabaché qu’ils étaient avilissants et que sans bac C (oui, j’ai cet âge là) point de salut. Maintenant c’est le contenu de la formation qui est revu à la baisse.
Tout est organisé pour que la subsistance ne se fasse que par la consommation d’une production industrialisée massive généralisée : logement, nourriture, vêtements. Sans parler de la création de "besoins" artificiels (A phone 5, quelqu’un ?). Cf la chronique sur le nanar sympa de J. Carpenter, Invasion LA.
Gardez le moral, mais surtout gardez les connaissances des anciens. Même s’ils sont parfois un peu chiants