Pierre Dortiguier : "Le peuple français n’est pas islamophobe, les autorités le sont"
24 septembre 2012 18:01, par arkhamian
Pour commencer, il faudrait préciser ce que l’on entend par peuple français... Si l’on y inclut les français musulmans (et j’ose espérer que ce monsieur le fait...), cette phrase qu’il prononce est probablement juste car une grande partie des français est aujourd’hui musulmane, de pratique ou de coeur.
Parce que s’il est question des français non-musulmans, ou de culture chrétienne et autre, par contre, je ne serais pas si tranché : je pense qu’une grande majorité a au moins "peur" de l’islam, ne serai-ce que parce qu’ils se sentent envahis (a juste titre, car rappelons que l’immigration des 40 dernières années, majoritairement africaine et musulmane, s’est faite dans des proportions invraisemblables) par des populations de culture étrangère.
Oui, les amalgames faits dans les médias entre maghrébins/islam/cités/terrorisme international sont peut-être odieux et entretiennent les ambiguïtés. Mais que dire du "terrorisme quotidien", qui n’a rien d’un prosélytisme salafiste organisé, que les français de souche subissent dans les "banlieues", se faisant insulter, racketter, humilier, traiter de "sales français" qui mangent du "halouf" ? Que penser de cette pression incroyable sur les enfants non-musulmans dans les écoles où la proportion de petit(e)s musulman(e)s est importante ?
Il ne suffit pas de dire que le sionisme et les élites bourgeoises montent les communautés entre elles. Il faut aussi avoir le courage de reconnaître que l’Islam est une religion prosélyte et actuellement en plein djihad (sans pour autant parler d’égorgeurs et de tortionnaires) suite aux mouvements massifs de population et à la crise économique et identitaire du monde occidental. La réaction des français non-musulmans me paraît donc réelle et légitime, même si sournoisement instrumentalisée, finalement contre eux, par des individus puissants et manipulateurs.
Que les musulmans de france reconnaissent cet état de fait me paraîtrait assez judicieux si "réconciliation" il doit y avoir.