Oscars 2013 : propagande en perspective
14 janvier 2013 19:30, par anonyme
Hollywood comme centrale de propagande de l’impérialisme américain. Cela paraît de plus en plus évident et il me semble qu’on peut s’interroger sur les considérations politiques qui prévalent dans l’attribution des oscars, à des acteurs ou réalisateurs hors champs anglo-américain. La récompense décernée en 1960 à Simone Signoret ne peut pas être dissociée de son contexte politique : guerre froide ++ ; début de la présidence de De Gaulle ; couple Signoret/Montand déjà célèbre aux USA et emblématique de la critique du système soviétique précédemment défendu par eux ; anti-américanisme (US go home). Le choix de Simone Signoret revêtait à l’évidence un sens politique fort. De même que la récompense décernée 48 ans plus tard, en 2008, à Marion Cotillard en pour sa composition de Piaf dans le film La Môme : quelle meilleure façon pour l’Amérique de dire aux français qu’elle les aime l’année moins d’un an après l’élection de Sarkozy l’ américain. Et l’oscar du meilleur acteur à Jean Dujardin en 2012, premier acteur français ainsi récompensé, en pleine campagne présidentielle, pour son rôle dans The artist, film français hommage appuyé à Hollywood : quelle meilleure façon de célébrer l’amour entre la France et l’Amérique à un moment où l’arrimage de la France à l’atlantisme européen paraît susceptible d’être remis en cause à la faveur des prochaines élections présidentielles. Et que dire de cette récompense au film Amour et peut-être à son actrice Emmanuelle Riva : encore une façon de rappeler tout l’attachement de l’Amérique à la France au moment où la politique pro-américaine de Hollande paraît manquer de soutien populaire. N’est-ce pas une façon encore une fois de tenter de peser sur l’opinion publique française en faveur de l’atlantisme, au moment où en plus, l’acteur le plus emblématique du cinéma français choisit ouvertement le camp de Poutine ? Il est clair qu’Hollywood a pour mission de continuer à capter le regard des français sur l’Amérique et continuer à les fasciner. L’arme de la séduction à des fins politiques de domination et d’asservissement. Les français vont-ils continuer à se laisser prendre à ce jeu ?