Istanbul : Erdogan somme les manifestants de cesser leur action
3 juin 2013 21:47, par solmed
Le mouvement de protestation commence de plus en plus à ressembler à ce qui s’est à Place Tahrir au Caire de par son organisation, ses mots d’ordre, la prise symbolique de la place Taksim et sa transformation en QG de la résistance. Par ailleurs, des affrontements ont lieu à Besiktas près du Premier Ministère. La correspondante d’Al Mayadeen Tv (libanaise) parle d’affrontements de plus en plus durs tout comme à Ankara. Les syndicats appellent à deux jours de grève. Bref, ça sent le roussi et c’est très exactement l’effet boomerang de l’implication turque en Syrie. Les officiels syriens ne perdent pas l’occasion pour renvoyer à Erdogan ses postures passées en reprenant au mot près ses déclarations en sens inverse. La télévision syrienne en fait sa Une et des directs en continu...
En fait, ceux qui comme Nasser Qandil (excellent analyste politique libanais) avaient prédit que les premiers touchés par la crise syrienne seraient les pays voisins directement impliqués en raison d’un tissu social identique. Il avait prédit qu’au moment où la victoire de Assad serait acté l’effet inverse s’imposerait. C’est déjà vrai au Liban où tout le monde tremble en espérant que les événements de Tripoli ne soient qu’un épiphénomène et ça se confirme en Turquie où la contestation prend de jour en jour une ampleur irrésistible. Et le risque serait que les armes des mercenaires entrent dans la danse. Il me semble que cette donnée est essentielle en sachant qu’Erdogan et le gouvernement turc ont commencé à changer de discours vis-à-vis de la Syrie en admettant une solution politique après la visite très récente du premier ministre turc à Washington. Cela a été suivi d’effets par des arrestations de mercenaires et des "découvertes" de réseaux, de bombes et de gaz toxique. Étrange quand même qu’il a fallu attendre plus de deux ans avant ces premières découvertes....