Je suis un peu fatigué par ces analyses. Michéa a certes raison, le niveau a baissé en français et en histoire-géographie. Mais il y a quant même une raison à cela : les filières littéraires ne permettent généralement pas de trouver du travail (mis à part les exceptions de science-po et de normale sup). De plus, les coefficients de ces deux matières sont relativement faibles au bac en S et en ES. A cela il faut ajouter que lorsque l’on travaille en math, physique, ou en économie, on est relativement assuré d’avoir une note correcte tandis que d’après mes souvenirs, j’étais un bon élève mais j’obtenais des bonnes notes parfois en bâclant mes rédactions et d’autres fois des notes mauvaises en travaillant sérieusement. J’ai tenté par deux fois de recopier des essais de philosophes qui correspondaient aux sujets en devoirs à la maison (une fois Wittgenstein, l’autre fois un autre grand philosophe). Je me suis dit, soit j’ai 0 parce que le prof aura vu l’erreur, soit 18. Le résultat a été 5 et 6, avec des commentaires sur la mauvaise qualité du raisonnement. Je me suis donc concentré sur les sciences pour avoir un bon dossier pour les prépas. Le reste de l’année, j’ai rédigé des rédactions avec des citations de Jean Claude Vandamme et Rocco Siffedi en philo. Résultat, mes notes sont passées à 12. De toute manière, j’avais des notes plus ou moins bonnes en français selon les années et c’était à la tête du client (en général il faut revomir la leçon sans pensée critique pour avoir une bonne note). Quant à l’apprentissage du français, on est passé au programme du Lagarde et Michard à Molière tous les ans au collège et en histoire-géo de l’école des annales à des livres qui mentionnent seulement les grandes dates sans expliquer les tendances de fond. Bref, je pense que beaucoup de gens qui comme moi étaient de bons élèves ont été découragé dans ces matières. Au final, ce système privilégie des gens pas très intelligents à la Zemmour qui ont une attitude appréciée de premier de la classe et une résistance suffisante à l’ennui pour apprendre des leçons par cœur sans réfléchir pour les balancer ensuite. Honnêtement, quant à chaque fois qu’on essaie d’élever son niveau de connaissances dans ces matières ainsi que son esprit critique on se prend des mauvaises notes et que la stratégie pour avoir une bonne note ne consiste pas à s’approcher de la vérité mais de la sensibilité et de l’idéologie de la personne qui corrige, cela ne donne pas trop envie de persévérer.