La pauvreté française sur le modèle anglo-saxon ?
6 août 2013 13:43, par TremahEh bien à la lecture des commentaires, d’une rare bêtise, je me dis qu’on n’est plus si loin de la situation américaine où les pauvres des zones rurales sont traitées sans distinction de "white trash" (déchet blanc).
Simplement parce qu’une poignée d’études ne va pas dans le sens de la doxa médiatique concernant la pauvreté réelle en France, simplement parce qu’on souligne, pour une fois, qu’on ne souffre pas seulement en banlieue, certains ressentent apparemment le besoin de réaffirmer leur "priorité" dans l’ordre des prérogatives victimaires, comme si le fait d’être plus indigent qu’un autre était en soi un statut à défendre... ce qui en dit long sur la mentalité qui règne dans certains coins.
Alors pour rétablir quelques vérités :
A la campagne, la pauvreté est systématiquement la conséquence d’une déchéance socio-professionnelle et/ou personnelle.
La pauvreté est plutôt de l’indigence en fait.
Les pauvres sont ostracisés par les autres habitants, ils vivent reclus.
Quant aux branleurs arrogants qui pensent qu’on se la coule douce avec 300 euros par mois (ou rien du tout) pour vivre en campagne, ils n’ont qu’à venir y vivre ! Moi j’ai habité à 140 bornes de mon lieu de travail parce que je ne pouvais pas me loger en région parisienne, le pied putain ! 4h30 de transport en commun tous les jours, génial ! super la vie dans un patelin ! droit à queue dalle évidemment.
En vrac :
1 an d’attente pour voir un ophtalmo
la chienlit pour trouver un dentiste, et je précise pour les abonnés qu’ici les rares mecs à la CMU se font virer à coups de pied au cul
aucun transport en commun
déplacement compliqué, faut avoir les moyens pour acheter une bagnole, l’entretenir, mettre de l’essence, etc.
pour la plupart : isolement, marginalisation, alcoolisme, etc.
Et puis sortez vous vos clichés de la tête, les pauvres à la campagne ne vivent pas dans de superbes baraques bourgeoises en pierre au milieu des champs, mais dans des pavillons miteux, des appartements incroyablement délabrés ou des caravanes. Durant mes études j’ai bossé pour le cadastre, il faut savoir qu’il y a un très grand nombre d’immeubles dans les petits villes et les villages qui sont de véritables taudis, dont certains n’ont pratiquement connu aucun travaux de réhabilitation depuis les années 50. J’en ai visité dans le cadre de contentieux dont les murs étaient noirs de moisissures, les gens baissaient la tête tellement ils avaient honte de vivre dans ces conditions.