Référendum en Écosse : David Cameron lance une mise en garde
15 septembre 2013 18:37, par TremahLes prochaines années vont sans doute être marquées par la poussée des "eurorégions" et la recrudescence des mouvements régionalistes au sein des Etats-Nations européens - à l’exception, sans doute, de l’Allemagne.
L’Espagne et le Royaume-Uni ouvrent le grand bal des Nations démantelées avec le référendum sur l’indépendance de la Catalogne et de l’Ecosse. Les Espagnols s’agitent en ce moment pour retarder, voire interdire, la tenue de ce référendum ("droit de territorialité" au sujet de Gibraltar, etc.), car ils ont compris que le "oui" l’emporterait sans ambiguïté.
En cas de victoire, je crains que ce premier domino n’entraîne les autres dans sa chute (Bretagne, pays basque, Corse, Italie du Nord, voire Alsace-Lorraine, Wallonie...) et que les régionalistes français s’engouffrent dans la brèche ouverte, avec l’assentiment d’Enculé 1er (Barroso, le fossoyeur de souveraineté) et sous le regard attendri des hauts-fonctionnaires européens.
La justification principale utilisée par les régionalistes, à l’heure actuelle, n’est d’ailleurs ni culturelle ni identitaire, mais économique. J’entendais l’autre jour sur France Info un des principaux responsables du mouvement indépendantiste catalan défendre l’indépendance au nom de la rationalisation budgétaire et du respect des critères d’orthodoxie fixés par l’Union Européenne. L’homme s’exprimait, naturellement, en anglais, langue de travail de tous ces mouvements autonomistes portés par la finance et les grandes institutions internationales, dont sont d’ailleurs issus un grand nombre de leurs cadres (cf. conférence d’Asselineau à ce sujet).
Aussi, il n’est guère surprenant de voir ces "régionalistes" s’exprimer avec la froideur analytique des banquiers et des technocrates bruxellois. L’homme expliquait que le déficit actuel de la Catalogne - région potentiellement "riche" - était la conséquence directe des prélèvements effectués par l’administration centrale en faillite, et que les transferts de richesse vers les régions espagnoles sinistrées par la crise, étaient un boulet fiscal empêchant le développement des entreprises catalanes. Une catalogne indépendante et "intégrée à l’Europe" redeviendrait rapidement prospère, ce qui aurait pour effet d’entraîner un cycle "vertueux" à l’échelle de la péninsule (tour de magie de "la main invisible").
En GB, la situation est inversée, mais les raisons sont sensiblement les mêmes (fiscalité). Cameron défend l’unité du Royaume dans une royale indifférence.