La stratégie du contrôle par le chaos
Quel contrôle ? Il n’est plus possible de sortir une goutte de pétrole de la Libye et le chaos qui y règne est une preuve assez éloquente des effets négatifs de la guerre démocratique pour que cela fournisse aux Russes l’argument massue qui consiste à dire : "Pas question de transformer la Syrie en nouvelle Libye."
Je ne vois pas là une victoire de l’oncle Sam qui exercerait un contrôle du pays, mais juste une politique de terre brûlée menée par un empire qui sent la déroute poindre : "Kadhafi voulait créer le dinar or et faire sortir son pays de la sphère du pétrodollar : voyez ce qu’est devenu le pays, les Chinois ne pourront jamais s’installer là & plus personne ne pourra en faire quoi que ce soit, pas même les Libyens eux-mêmes...Que la Libye serve d’exemple à tous ceux qui veulent cracher sur le dollar ! Soit vous acceptez notre domination et on vous fous la paix, on se contentera de venir piller vos ressources, soit vous la refusez et c’est le chaos. "
Le gouvernement ne dispose d’aucun moyen pour régler le problème des milices, si ce n’est de parvenir à les déplacer temporairement. Un jeu de dupes qui pour l’instant favorise surtout la coopération militaire avec les Etats-Unis, qui se sont engagés à former près de 10 000 soldats libyens, mais la formation aura lieu en… Bulgarie ! Car en Libye, ce serait trop dangereux, ont estimé les Américains.
Si c’est former le même genre d’armée que l’armée Afghane ou les "forces de sécurités Irakiennes", c’est-à-dire : le genre d’auxiliaires de l’US Army qui termineront en Kebab aussitôt que le maître Sam se sera éloigné...je ne vois toujours pas en quoi les USA exercent un contrôle sur la Libye. De toute façon, c’est le message qui a été lancé au travers de la mort de l’ambassadeur américain (les USA ne sont pas les maîtres ici), mort qui a été loin de susciter aux USA les envies d’une nouvelle croisade démocratique et qui a même été ressentie de façon assez tiède.