L’élargissement sans fin de l’Union Européenne, servant avant tout les intérêts de Wall Street, m’inquiète plus qu’une éventuelle indépendance de la Catalogne ou de l’Écosse (voir Ukraine). Moi je ne suis ni pour ou contre l’indépendance de la Catalogne. Mais faisons un peu le point : la Catalogne, c’est 7,5 millions d’habitants, soit plus que la Slovaquie ou la Croatie (membres de l’UE comme Malte ou Chypre), c’est la région la plus riche d’Espagne. Elle possède son drapeau, sa langue (le catalan est parlée par 11 millions de personnes, soit plus que le suédois ou le hongrois) et sa capitale, Barcelone, est l’une des plus grandes métropoles européennes. En clair, la Catalogne, comme l’Écosse ou le Québec, pourrait très bien s’en sortir toute seule. Les Catalans en ont marre de payer les pots cassés en Espagne, surtout en période de crise, pour des régions comme l’Andalousie. L’Espagne aurait plus à perdre que la Catalogne elle-même d’une telle indépendance. Comme pour l’Écosse, la question économique est au centre du débat. En ce qui concerne le Royaume-Uni, la plupart des plateformes pétrolières britanniques se trouvent dans les eaux écossaises. Comme en Catalogne, les indépendantistes écossais vont organiser un référendum en septembre 2014. Le seul souci est que paradoxalement, la plupart des partis régionaliste ou autonomistes européens souhaitent que les futurs pays intègrent l’UE, symbole pourtant de la destruction des identités nationales. Ce qui pose de sérieuses questions sur la sincérité des partis autonomistes catalans, écossais ou basques. Ce qui pousse à dire qu’on cherche effectivement à détruire les nations européennes pour les dissoudre dans un immense état fédéral ultra-libéral européen, à l’image des États-Unis d’Amérique.