En inde il n’y a que les oiseaux qui, de temps en temps, s’arrêtent de voler. Dire d’un membre politique indien qu’il est corrompu ce n’est pas une injure c’est un pléonasme. Si l’esclavage n’existait plus en Inde, les ministres feraient leur lessive eux-mêmes. Madame Khobra a déclarée un salaire de 4500$ pour son aide ménagère, alors que celle-ci gagne en réalité 573$ par mois, soit 3,30$ par jour. Mme Khobra n’a pas de passe-droit diplomatique et l’affaire est du domaine de sa vie privée. En faire un incident diplomatique est une réaction malhabile du gouvernement indien. Delhi devrait baisser le ton et trier ses représentants dont plusieurs ont été récemment condamnés pour des cas similaires aux USA.

Dans une Amérique qui souffre de faillite économique et cherche à médiatiser de faux boucs émissaires, c’était pas malin d’encourager une nounou indienne à falsifier ses documents. Les indiens ont perdu quatre fois leur honneur ici : du fait que c’est une représentante gouvernementale, d’un pays héritier de la politique morale de Gandhi, d’une femme, supposée transmettre les valeurs fondamentales de la famille. C’est enfin un aveu cuisant que la corruption des élites indiennes s’est mondialisée. Instruire à Manhattan, c’est condamner à Delhi. Le petit peuple indien n’y verra qu’une confirmation de la dégradation économique et morale qu’il dénonce, celle des intouchables dirigeants qui n’ont cessé de piller et d’assujettir le pays depuis l’indépendance.